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Culture

Pourquoi The Office est la meilleure série du monde

The Office est, de loin, la meilleure série du monde. Du moins, selon la propre grille de lecture de la terre et de l’univers d’Émilie Laystary.

En cette fin d’année rythmée (baisse de mon taux de cholestérol, révolutions arabes, Fukushima, achat de mon vélo de ville, DSK, ma première fois au Louchébem), j’ai décidé de ne plus m’exprimer qu’en superlatifs. Alors oui, j’adore The Wire, Dexter, Six Feet Under et plein d’autres séries, mais pour vous parler de The Office, je vais être plus offensive : THE OFFICE EST LA MEILLEURE SÉRIE DU MONDE.

https://www.youtube.com/watch?v=yRyml8N6f_4

Pourquoi tant de capslock et de dogmatisme ? Parce que je suis toujours plus encline à défendre la veuve et l’orphelin avec ardeur que les familles unies irréprochables. Comprendre : The Office est une série sous-côtée, ce qui me donne encore plus de raisons de vous en parler (plus que Game of Thrones, How I Met Your Mother, Glee et autres True Blood qui jouissent déjà d’une belle médiatisation).

Alors, pourquoi la série de Ricky Gervais et Stephen Merchant est-elle, selon mon propre baromètre des choses biens dans la vie, la meilleure série du monde ?

NDLaystary : Il y a 2 écoles : ceux qui préfèrent la version britannique de The Office, et ceux qui ne jurent que par la version américaine. Cet article parle de la version américaine, celle que je préfère, à cause de la présence du grand Steve Carell.

NDFab : sachez qu’en écrivant ce dernier paragraphe, Laystary est passible de licenciement pour faute de goût. M’est d’avis qu’ON NE PEUT PAS préférer Steve Carell à Ricky Gervais mébon les goûts, les couleurs tout ça.

Le quotidien d’un groupe d’employés de bureau dans une fabrique de papier en Pennsylvanie. Michael, le responsable régional, pense être le mec le plus drôle du bureau. Il ne se doute pas que ses employés le tolèrent uniquement parce que c’est lui qui signe les chèques. S’efforçant de paraître cool et apprécié de tous, Michael est en fait perçu comme étant pathétique…

1. The Office parle d’un quotidien lambda. Ce qui change des super héros et des banlieues pavillonnaires riches où les jardiniers sexy existent.

La série ne cherche pas à dépeindre des situations sublimées par les effets de caméra coquets et le maquillage parfait. The Office est tourné sous forme de documentaire et singe donc à s’y méprendre les réalités de la vie : oui, les gens ont la peau terne, ils postillonnent, ont des travers dans leurs comportements et ne sont pas toujours beaux à voir. Tournée caméra à l’épaule, la série se veut réaliste : le quotidien (banal) d’un bureau n’empêche pas des péripéties (quotidiennes). Ainsi, même sans trame se déroulant sur les grandes avenues de New York ou sur une île déserte, The Office arrive à conserver son lot d’exotisme pour nous, spectateurs. Défi relevé.

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2. The Office pratique l’humour par l’absurde

Les personnages de la série n’ont rien d’extraordinaire. Ils n’ont pas de pouvoir magique, pas d’aura sexuelle particulière, pas de vie trépidante. Ce sont des anti-héros dans ce que l’Amérique (presque) « profonde » a de plus ordinaire. Et pourtant. Ils nous font rire, nous émeuvent, nous indignent et nous surprennent. Ce sont leurs travers qui les subliment.

Le personnage central (Michael Scott, incarné par Steve Carell), responsable de la société de vente de papier totalement loufoque, parvient à tirer ce qu’il y a de plus tragi-comique chez ses employés de bureau. Comme un chef d’orchestre de la pitrerie, Michael Scott choque, désole, fait rire puis abasourdit ses collègues en même temps que les spectateurs que nous sommes.

Qui est le plus pitoyable de la série ? Pas forcément Michael. Son personnage a l’extravagance de la démagogie siphonnée, mais sa fâcheuse tendance à croire qu’il peut offrir le meilleur à ses employés et ses gimmicks de supérieur enthousiaste mettent le mieux en valeur les caractéristiques des autres personnages.

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3. The Office livre aussi une analyse sociétale intéressante

Là où les tv shows de corps de métiers s’intéressent surtout aux vocations « sexy » (les docteurs dans Grey’s Anatomy et Urgences, les avocats dans Ally Mc Beal et Suits, la police dans The Wire, les journalistes dans Loïs et Clark, etc), The Office traite d’un univers qui, de prime abord, n’a rien pour faire rêver : employé dans une filiale de vente de papier.

Sans oublier le format faux documentaire (la série est ponctuée d’entretiens en tête-à-tête avec les personnages, qui viennent marquer un temps d’arrêt dans la trame), qui offre la possibilité d’une introspection de tous.

Au-delà de son aspect comique, The Office est aussi une série à haute plus-value analytique. Concurrence, complexe de supériorité, disputes, frustration, liaisons au travail : les thèmes de la vie au bureau y sont abordés de façon très subtile puisqu’aucun événement n’est jamais tout noir ou tout blanc : c’est au spectateur de se faire son propre avis, selon sa sensibilité à lui. The Office ne présente pas de réel message moralisateur ou d’interprétation universelle, la série dépeint plus qu’il ne conclue.

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4. Dans The Office, les acteurs sont bons parce qu’on les laisse improviser

Habituellement, les scripts de séries sont remplis de punchlines bien envoyées et de dialogues rythmés. The Office, de son côté, ne cherche pas toute sa force narrative dans les textes. Ce qui fait plus que jamais la vivacité de la série, c’est le jeu d’acteur.

Les dialogues y sont parfois très communs (si l’on met de côté les fréquentes envolées lyriques de Michael Scott – mais ça, c’est son personnage clownesque qui l’impose). Ce qui fait d’ailleurs tout le naturel de la série et son côté réaliste, c’est le choix des réalisateurs, qui ont décidé de ne pas imposer de répliques précises aux acteurs.

Ainsi, quand Dwight Schrute et Jim Halpert se disputent au début de la série, en réalité ils improvisent, à peine menés par un fil conducteur suggéré par les scénaristes.

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5. The Office est une série complice avec ses téléspectateurs

La série fonctionne comme une espèce de huis-clos. Les personnages ne s’interdisent pas les regards appuyés en direction de la caméra, ou les apartés (que seuls les téléspectateurs semblent entendre).

Comique de répétition et malentendus entre les personnages font des téléspectateurs les interlocuteurs privilégiés de la série. Au fil des saisons, on apprend à connaître les personnages dans toute l’absurdité que présente le genre humain, si bien que l’on se surprend presque à devancer le script quand une altercation entre deux personnages se prépare. Mais loin d’être trop prévisible, la série arrive toujours à jongler avec subtilité entre cette impression de familiarité qu’on a avec les personnages (ils incarnent à l’extrême ce que nous pouvons tous être) et le suspense (chaque épisode est une pépite à part entière).


Écoutez Laisse-moi kiffer, le podcast de recommandations culturelles de Madmoizelle.

Les Commentaires

17
Avatar de Regan.
3 janvier 2012 à 14h01
Regan.
THE OFFICE UK!

(Tim et Gareth :coeur
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