Après 3 semaines de détention, la voilà libre. Taraneh Alidoosti, célèbre actrice iranienne, est sortie de prison mercredi 4 janvier suite au paiement de sa caution. Selon le site d’information locale Iran Wire, l’actrice de 38 ans avait été arrêtée chez elle, le 17 décembre, pour « publication de contenus faux et déformés et incitation au chaos ». Autrement dit, pour avoir soutenu les manifestations contre le régime de Téhéran qui ont lieu en Iran depuis le 17 septembre, jour de l’inhumation de Mahsa Ahmini, décédée après son arrestation par la police des mœurs pour ne pas avoir correctement porté son hijab.
Censurer les personnalités influentes
Pour justifier de l’arrestation de Taraneh Alidoosti, connue notamment pour son rôle dans le film The Salesman, récompensé par un Oscar en 2016, le bureau du procureur de Téhéran avait déclaré que cette dernière n’avait pas fourni de documents justifiant ses propos provocateurs. En cause, une photo qu’elle avait postée sur son compte Instagram, depuis supprimée mais republiée par la célèbre actrice britanico-iranienne Nazanin Boniadi, la montrant sans voile, accompagnée du slogan de la révolution iranienne « Femme, vie, liberté ».
Selon le Courrier Internationale, Taraneh Alidoosti s’était également emparé des réseaux sociaux pour réagir à la première exécution d’un manifestant, Mohsen Shekari. Elle avait ainsi critiqué la communauté internationale et les Iraniens ne protestant pas, en disant : « Votre silence signifie le soutien de l’oppression et de la tyrannie ». L’actrice s’était même adressée directement au pouvoir iranien avec ces mots : « Attendez les conséquences de ce bain de sang. » Selon The Guardian, l’arrestation de l’actrice s’avère symptomatique de la tentative du régime de « réprimer les célébrités se servant de leur statut pour défier le régime ».
Mais à peine libérée, Taraneh Alidoosti a fait comprendre qu’elle ne comptait pas se laisser intimider par cette arrestation. Comme le rapporte Iran Wire, le jour de sa libération, sa mère a publié sur Instagram une photo de sa fille devant la prison, sans hijab, accompagnée d’un message « appelant à libérer toutes les personnes ayant été emprisonnées depuis le début du mouvement, mi-septembre ».
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