Depuis la Seconde Guerre mondiale, la mortalité infantile n’avait de cesse de baisser en France, ce qui semble assez logique, étant donné les progrès de la médecine. Mais voilà, une étonnante hausse depuis 2012 inquiète.
Une étude qui alerte
C’est dans la revue The Lancet que va paraître en mai une étude qui alerte sur cette augmentation de la mortalité infantile. Une augmentation de 7% a eu lieu entre 2012 et 2019. C’est assez conséquent. La mortalité survient principalement durant la première année, voire durant les premiers jours.
En matière de mortalité infantile, la France devient ainsi une mauvaise élève de l’OCDE et arrive désormais en 27ᵉ place, au même rang que la Pologne. Que se passe t-il ?
Des causes difficiles à identifier
L’étude fait un constat mais n’apporte pas véritablement d’explications. Le média Reporterre analyse quant à lui les possibles causes, mais évoque en premier lieu les disparités en France :
« Outre les cas particuliers de la Guyane et de Mayotte, où les chiffres sont gonflés par les nombreuses femmes surinamiennes et comoriennes qui viennent accoucher après un voyage souvent périlleux, c’est dans les Antilles, à la Réunion et en Seine-Saint-Denis que l’on retrouve les taux les plus élevés de mortalité infantile. »
Dans cette enquête, les explications avancées concernent la paupérisation de la population — l’augmentation de la précarité — et les choix en matière de politique de santé publique. Gérard-François Dumont, démographe et enseignant chercheur à la Sorbonne, a ainsi été interrogé :
« Il est encore trop tôt pour avoir un chiffrage précis mais on peut estimer que la fermeture de nombreuses petites maternités explique en partie la stagnation et peut-être aujourd’hui, la reprise de la mortalité infantile »
Dans un article de Libération, d’autres raisons encore étaient avancées. Le nombre de naissances à risques, avec une moyenne d’âge pour enfanter de plus en plus élevée chez les mères et l’augmentation de grossesses gémellaires notamment. Mais ces facteurs sont également présents dans les autres pays de l’OCDE, qui ne connaissent pour la plupart pas de hausse comme en France.
L’hypothèse selon laquelle l’accès au soin ne serait pas le même pour toutes et serait dans certains dégradé est accréditée. Mais nous attendons des études sérieuses et récentes sur le sujet pour en savoir plus !
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Image en une : © Unsplash/Fa Barboza
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