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La Gradiva (Wilhelm Jensen)

L’histoire se déroule au début  du 20ème siècle, en Allemagne, puis en Italie, à Pompéi, où le personnage court après un étrange fantasme.

Norbert  Hanold est archéologue. Il ne vit que pour et par son métier, a de très ponctuels contacts avec les hommes, et moins encore, avec les femmes.  Lorsqu’il se retrouve malgré lui dans un dîner mondain, il attend patiemment que « la torture » se termine afin de pouvoir retourner à ses occupations et se replonger dans le passé.
Cependant, c’est grâce à son métier qu’il reprend malgré lui contact avec le monde extérieur, lorsqu’il tombe littéralement amoureux d’un bas-relief antique, représentant une belle jeune fille.

Curieusement, ce n’est pas la beauté de celle-ci qui fascine le plus Norbert, mais sa démarche, son pied légèrement relevé tandis que l’autre semble glisser sur le sol dans une attitude souple et aérienne qui  lui donne toute sa grâce. Après s’être offert une reproduction du  bas-relief, et l’avoir longuement étudié, Norbert est intimement convaincu que la jeune fille, qu’il a renommée Gradiva, est une pompéienne, morte en 79 après Jésus-Christ, lors de l’éruption du Vésuve.
Un jour, il croit l’apercevoir en bas de chez lui, marchant dans la rue, s’éloignant. Ni une,  ni deux, notre héros saute dans un train direction Pompéi, et décide d’en savoir plus sur la charmante et fascinante inconnue.

Au début, je le reconnais, il faut s’accrocher. Beaucoup de descriptions sur la vie monotone du héros, sur son petit monde étriqué, régi par la science et l’exact, et où la fantaisie n’a que peu de place. Cependant, malgré le manque d’action et de dialogues, le récit trouve justement son intérêt dans cette peinture d’un jeune homme seul, perdu corps et âme dans son travail et incapable de comprendre comment fonctionne le monde qui l’entoure. La façon qu’a Jensen de faire parler son  personnage des femmes et du couple est empreinte d’ironie et on croirait partager là les pensées d’un petit garçon effrayé par les êtres vivants qui l’entourent.

Enfin, bien que l’œuvre de Jensen soit relativement peu  connue aujourd’hui, sa Gradiva, elle, perdure, Freud ayant publié en 1906 Délires et rêves dans la « Gradiva » de Jensen, qui constitue une première approche psychanalytique de la littérature.


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