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Histoire de l’Illusion (Georges Picard)

Pour son premier livre, publié chez José Corti, Georges Picard s’attelle à l’histoire de l’Illusion, ou plutôt à l’impossibilité de l’écrire, car l’histoire de l’Illusion n’est pas allée au delà de la couverture d’un gros carnet rouge qui finit en carnet de croquis. Pourtant il l’a méditée son histoire, repassant plusieurs fois sur l’introduction, cherchant le meilleur angle, l’idéal agencement des chapitres, durant ses promenades à bicyclette à travers le Valois. Et si la conclusion était tout simplement qu’il "est inutile de refaire les choses quand elles sont déjà en nou".

L’auteur retrace ici son voyage, des rues d’Ermenonville (qui en plus d’accueillir la tombe de Rousseau, m’accueillie durant les vacances dans ma tendre jeunesse), aux traces de Gérard de Nerval. On découvre au fil des pages et des kilomètres ses rencontres, tous ces personnages qui ont finalement fait parti de l’histoire de l’Illusion. De son libraire, à Gérard de Nerval, de Tchouang-Tseu à Eva la mythomane, en passant par un Taoïste reconverti en défenseur de la cuisine à l’huile d’olive.

Si certaines pensées sont floues, difficiles à suivre, vraiment tortueuses ou sans départ bien défini, celles de Georges Picard nous invitent à les suivre. On se délecte de ses pensées teintées de philosophie, malgré les accélérations, les retours en arrière, les pleins et les déliés. Car ce qui, je pense, fais le charme de cet auteur et de ce livre, c’est une certaine capacité à accoler des réflexions philosophiques à des anecdotes de jeunesse, des discussions avec des lecteurs imaginaires et des problèmes de dérailleurs. On suit non seulement ses questionnements intérieurs sur son livre, la vie, la mort, ses différents Moi, à différents âges de sa vie, l’écriture de la première phrase, mais aussi sa vision de la littérature, ponctuée de petites piques aiguisées, ironiques et toujours humoristiques.

Histoire de l’Illusion fait aussi partie de ces livres où l’on peut se retrouver, où au fil des pages certaines phrases nous touchent, nous parlent, et rien que pour celle là, ça vaut le coup d’aller jusqu’au dernier point de la 158ème page : "D’autres que moi on connu la sensation bizarre de manque qui vous tombe brutalement dessus, en plein milieu d’un jeu. On sent tout d’un coup que l’essentiel est ailleurs, ailleurs que là où nous sommes."


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