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Cinéma

Bonne nouvelle, Gérardmer 2020 met les femmes à l’honneur !

Cette année, pour la première fois, une femme préside le jury du Festival de Gérardmer, dont la sélection fourmille d’héroïnes plurielles et nuancées. Et si l’horreur, au bord du lac, était en passe de devenir féministe ?

Par la fenêtre de l’Hôtel des Bains, j’aperçois des rafales de vent plier les arbres tout nus.

À Gérardmer aujourd’hui, il fait froid, si froid que les touristes espèrent voir enfin le lac geler.

D’ordinaire, il l’est déjà lorsque les festivaliers arrivent et se dispersent dans les hôtels qui l’encerclent, avant que le Festival du Film fantastique ne commence…

2020 fait exception à la règle, et mercredi après-midi, c’est un air quasi-tiède qui a accueilli les amateurs de genre, à peine débarqués aux gares de Remiremont ou d’Epinal.

Mais quelques heures plus tard, tout est revenu à la normale, et le froid glacial a de nouveau englobé les corps des festivaliers faisant la queue devant l’Espace Lac, la salle où la plupart des projections ont lieu.

Le Festival international du Film Fantastique de Gérardmer a donné son coup d’envoi mercredi soir, sous un tonnerre d’applaudissements et surtout sous les cris des fidèles de l’évènement, qui ne louperaient ces quelques jours pour rien au monde.

Asia Argento, première femme présidente du jury de Gérardmer

Cette année, il y a quelque chose de différent dans l’air givré de Gérardmer. Il y a une femme à la tête du jury.

Cette femme, c’est Asia Argento, actrice, réalisatrice, productrice, activiste, DJ, mannequin… qui a beaucoup navigué du côté du cinéma de genre.

Tu connais peut-être aussi son nom dans le cadre du mouvement #MeToo, dont elle a été un des fers de lance… avant d’être elle-même accusée d’agression sexuelle par l’ex-acteur Jimmy Bennett.

Sous son égide, pour juger les films en compétition cette année, une équipe prestigieuse, composée d’Alice Winocour, Christophe Gans, Flavien Berger, Jean-Benoît Dunckel, Arielle Dombasle, Niels Schneider, et Jean-François Rauger.

Des héroïnes nuancées à Gérardmer 2020

En attendant le verdict, l’heure est à l’ingestion d’un maximum de films, dont surtout les 10 en compétition.

Parmi, eux, les festivaliers ont déjà pu en voir 5 : Snatchers (de Stephen Cedars et Benji Kleiman), Répertoire des villes disparues (de Denis Côté), Sea Fever (de Neasa Hardiman), 1BR: The Apartment (de David Marmor) et Saint Maud, (de Rose Glass).

Le maître mot cette année est sans aucun doute « éclectisme » car aucun film présenté ne ressemble au précédent ou au suivant.

C’est d’ailleurs la force de Gérardmer : proposer une pluralité de genres dans le genre.

Pour l’instant, ce sont les films Sea Fever, Saint Maud et 1BR : The Apartment qui dominent mon palmarès personnel, mais les jeux ne sont pas faits.

Le point commun de ces trois productions ? Ce sont les femmes qui portent l’intrigue, comme souvent dans un cinéma d’horreur qui aime ses héroïnes autant qu’il les maltraite.

Des héroïnes ici très différentes mais toutes complexes et nuancées, à l’inverse de celles dépeintes par Snatchers, le film qui a ouvert le festival.

L’horreur, exorciste de nos sociétés modernes

Autre production qui, à mon sens, marquera le festival, c’est Vivarium, que j’ai déjà vu plus tôt dans l’année.

Une réflexion sur l’enfermement, le temps qui passe et la maternité forcée.

Qu’on aime ou qu’on aime pas cette proposition de Lorcan Finnegan très marquée esthétiquement, il est impossible de ne pas lui reconnaitre d’énormes qualités, comme celle d’oser le sujet souvent tabou de la maternité non-désirée.

C’est là d’ailleurs la force du cinéma fantastique : tabler sur des thématiques douloureuses voire traumatiques pour exorciser la société de ses tares.

Les femmes, au cœur de l’horreur ?

Si depuis quelques années, Gérardmer a pris un tournant en sacrant notamment le conte sanglant et féministe Grave de Julia Ducourneau en 2017, le festival continue sur sa lancée en mettant les femmes en lumière.

Un tournant qui encourage à se pencher sur la place qu’elles occupent d’ordinaire dans le cinéma d’horreur comme créatrices, actrices et même consommatrices (je t’écrirai d’ailleurs bientôt un article approfondi sur le sujet).

Car si cette année, Gérardmer a une présidente du jury et non un président, et que les héroïnes se font aussi nombreuses que les héros, les hommes demeurent une majorité, à vue d’œil, dans les cinémas qui bordent le lac de Gérardmer.

Alors si on rétablissait l’équilibre, et que tu prenais, douce lectrice, tes places pour le festival ?

À lire aussi : Tu dois voir 1917 même si tu n’aimes pas les films de guerre !


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