Quel est votre rapport à la souffrance ? Pensez-vous que les femmes et les hommes sont égaux face à la douleur ?
Figurez-vous que la science nous apporte un début de réponse : les résultats d’une recherche récente semblent mettre un taquet au stéréotype des femmes qui seraient plus sensibles à la douleur…
En l’occurrence, ce serait bien le contraire !
Les mâles plus sensibles à la douleur que les femelles ?
En étudiant la sensibilité à la douleur et son souvenir chez des souris, une équipe de chercheurs et chercheuses, menée par Loren J. Martin, aperçoit de drôles de différences entre les niveaux de stress des mâles et des femelles.
Les souris mâles semblent plus stressées et plus sensibles à la douleur que les souris femelles.
Cette observation surprend les scientifiques, qui décident de poursuivre leurs expériences chez les êtres humains pour vérifier si cette différence existe également.
Une expérience sur la douleur chez les hommes et chez les femmes
Loren J. Martin et ses collègues invitent des participants et participantes (hommes, femmes et souris) en laboratoire.
Dans un premier temps, les scientifiques appliquent une source de chaleur sur les avant-bras des volontaires (et les pattes des souris) pour induire une légère douleur.
Ensuite, les humains et humaines doivent évaluer le niveau de douleur ressentie sur une échelle de 0 à 100.
En parallèle, pour les souris, les scientifiques estiment que plus la douleur ressentie sera forte, plus rapidement les souris se seront éloignées de la source de chaleur.
En dernière étape, les chercheurs et chercheuses augmentent l’intensité de la chaleur, pour induire un conditionnement et pousser les volontaires comme les souris à enregistrer que la douleur légère sera suivie d’une douleur plus importante.
Les femmes et hommes doivent porter une manchette augmentant la pression sanguine et réaliser des exercices avec leurs bras pendant 20 minutes.
Cette partie de l’expérience est particulièrement inconfortable : seuls 7 volontaires sur 80 évaluent la douleur ressentie à moins de 50 sur 100.
Aux souris, les scientifiques injectent du vinaigre pour causer une douleur à l’estomac pendant 30 minutes (bonjour la protection des animaux !).
Le jour suivant, tout ce petit monde est de retour au laboratoire. Rebelote : les chercheurs et chercheuses appliquent une source de chaleur sur les avant-bras ou les pattes des sujets.
Les humains et humaines doivent à nouveau évaluer le niveau de douleur ressentie, et la rapidité des souris à fuir la source de chaleur est à nouveau observée.
Figurez-vous que les hommes évaluent la douleur plus importante que le jour précédent (alors qu’il s’agit de la même source de chaleur) et donnent une note plus haute que celle des femmes.
De la même manière, les souris mâles semblent adopter une réponse plus forte que les femelles.
Les scientifiques suggèrent que les hommes et les souris mâles anticiperaient la douleur à suivre (la fichue manchette et le foutu vinaigre).
Cette anticipation pourrait causer un stress et une plus grande sensibilité à la douleur présente… et ne semble pas apparaître chez les femmes et les souris femelles.
Si les femmes et les hommes ressentent la douleur différemment, alors…
S’il faut encore découvrir les facteurs qui poussent les femmes et les hommes à réagir différemment à la douleur, ce type de recherche peut apporter des informations précieuses, pour l’accompagnement des douleurs chroniques par exemple.
Comprendre ce que chacun et chacune ressent pendant, après et avant les douleurs peut aider à trouver des manières de soulager les différents cycles !
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