À l’heure où des témoignages de plus en plus nombreux sont diffusés à propos de pratiques sexuelles multiples et variées, une question se pose : combien de gens s’amusent vraiment de cette manière ?
C’est vrai ça, est-ce que les plans à plusieurs sont si répandus ? Et combien de personnes pratiquent vraiment le BDSM ?
Et bien, les chiffres ne sont pas forcément ceux que l’on imagine.
Comment les Américain•es font l’amour
Debby Herbenick, une professeure de science et chercheuse en sexualité à l’université de l’Indiana, et ses collègues ont décidé de mener une étude sur le sujet auprès des Américain•es.
2000 adultes (18 ans ou plus) ont été interrogé•es via un questionnaire en ligne.
Une majorité des interrogé•es, 91%, se décrit comme hétérosexuel•les. Les femmes se disent ensuite plutôt bisexuelles (3,6%) et les hommes s’identifient eux plutôt comme homosexuels (5,8%).
Les catégories asexuel•les et autres étaient également proposées (1% environ pour chaque).
On y apprend aussi que 8,2% des hommes disent ne jamais s’être masturbés. Du côté des femmes, 21,8% disent n’avoir jamais tenté non plus (une étude française publiée récemment explique qu’elles seraient plutôt 26% dans notre cher pays).
Ok, mais pour le reste ?
Quels sont les pratiques sexuelles les plus courantes aux États-Unis
S’il n’y a pas une seule manière de pratiquer le sexe, il y en a des plus communes que d’autres. Par exemple, la pénétration vaginale a déjà été tentée par 88,5% des américain•es au cours de leur vie.
82% auraient déjà donné et 84% des gens auraient reçu du sexe oral, c’est à dire des fellations ou cunnilingus. Une personne sur deux explique avoir aussi pratiqué la masturbation à deux (que ce soit par l’autre, ou face à l’autre).
Enfin, le dernier gros chiffre est de 75% : il s’agit du nombre de femmes qui racontent avoir déjà porté de la lingerie sexy pour plaire à un•e partenaire
(contre seulement 26% des hommes).
Les sexualités « alternatives » en chiffres
L’une des pratiques « moins classique » (avec tous les guillemets que cette expression nécessite) les plus répandues est le sexe en extérieur. 44% des Américain•es l’auraient déjà pratiqué !
Des actions plus rattachées au BDSM sont nettement moins citées. 21% disent avoir déjà joué à s’attacher l’un l’autre (et seul•es 8,5% des gens environs disent trouver ça très attirant), et 15% ont déjà tenté de se fouetter.
Le plan à trois, fantasme régulièrement cité, n’aurait été pratiqué « que » par 13,9% des personnes témoignantes.
Enfin, un chiffre a attiré mon attention : beaucoup plus d’hommes que de femmes disent avoir déjà léché les pieds de leur partenaires (25,6% contre 10,9%) !
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Ce qui excite les Américain•es
L’intérêt de cette étude est de faire le point sur les pratiques, mais aussi sur les envies et désirs des répondant•es (les deux n’étant pas forcément lié : c’est une chose de rêver d’une orgie, une autre de trouver les partenaires pour l’organiser).
Par exemple, 23% des hommes disent être très attiré par l’idée de faire l’amour dans un lieu où on pourrait les surprendre, quand seules 5,9% des femmes le sont.
Même chose, ils sont plus nombreux à fantasmer fortement sur l’idée que leur partenaire se masturbe face à eux (29% contre 13% des femmes).
85% environs des répondant•es, tout genre confondu, expliquent aimer s’embrasser plus que d’habitude pendant l’amour, et ils sont presque tout autant à aimer dire des choses tendres.
En bref, le romantisme et la douceur ont la cote dans les lits outre-Atlantique !
De l’intérêt de mettre des chiffres sur les sexualités
Comme l’explique Herbenick, la femme à l’origine de cette enquête, au magazine Broadly qui l’a partagée :
« Pour des personnes qui sont intéressées par l’idée d’aller plus loin avec leur partenaire, cela peut leur permettre de prendre de l’assurance.
Elles peuvent se dire que si 30% des gens sont également attirés par une pratique, les chances que leur amant•e le soit aussi sont élevées. Cela peut aider à ouvrir la discussion. »
Cependant, l’étude le souligne bien : la fréquence d’une pratique n’est pas un indicateur de ce qui serait bien ou mal. Cela ne permet pas non plus d’assurer que cela donnerait forcément du plaisir à une personne ou à un groupe.
Encore une fois, nous sommes tou•tes différent•es et le plus importants est toujours de discuter pour s’assurer des envies et du consentement les uns des autres !
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