C’est l’histoire de deux histoires. D’un père et d’une fille. Un mauvais père et une mauvaise fille. Le premier du genre à ne jamais être là, la seconde du genre ingrat, instable et égoïste.
Étrangers l’un pour l’autre, ils ne se comprennent pas, se côtoient rarement, désespérément dans l’attente de l’évènement qui va enfin les rapprocher. Parce qu’ils s’aiment, sans se le dire. Le père s’entoure des ex de sa fille dans l’espoir, sans doute, de la comprendre un jour. La jeune fille papillonne à l’envie, en constante quête de la figure paternelle qui lui a tant manquée.
Jennifer Devoldere a pris le parti de filmer leurs vies en parallèle. Le scénario n’est pas mal mais brouillon. Les acteurs sont bons mais pas exceptionnels. La réalisation n’est pas dégueulasse mais sans plus. On oscille entre comédie et drame, on cahote entre deux histoires. On sourit, on s’émeut. Mais on ne rit, ni on ne pleure. On tâtonne, avec pour résultats deux genres explorés mais non aboutis et l’impression que la réalisatrice n’a pas su faire les choix qu’il fallait pour créer une cohérence entre les récits de vie des deux personnages.
Parce que là est le problème finalement : la vie de Justine et de son père n’ont tellement rien à avoir l’une avec l’autre qu’il aurait été possible d’en faire deux films différents. La tentative malhabile de Jennifer Devoldere pour les relier n’y change rien : certaines scènes paraissent sorties de nulle-part.
Malgré tout, ce film n’est pas mauvais. Il est inégal, désordonné, un peu bancal mais le sujet abordé est intéressant : le manque du père dans la vie d’une fille et le manque de la fille dans la vie d’un père. Du reste, si le mélange drame-comédie est expérimental, il a l’avantage de ponctuer la trame de quelques bonnes surprises.
En résumé, un film à voir si le cinéma français ne te rebute pas, si tu es curieuse et que tu n’as rien contre le mélange des genres. En revanche, si tu cherches le grand frisson ou la grosse marrade, passe ton chemin.