Connaissez-vous le point commun entre La Petite Sirène d’Andersen et la chanson Le Jardin extraordinaire de Charles Trenet ? Ces deux œuvres parlent l’une et l’autre de façon détournée de l’homosexualité.
Vous l’ignoriez ? C’est – malheureusement – bien normal, car encore aujourd’hui, les sous-textes et allusions à l’homosexualité sont rarement mises en avant ou enseignés.
Le documentaire L’homo invisible, qui sera diffusé ce soir sur France 5, retrace l’histoire de la visibilité des gays et des lesbiennes dans la France du XXème siècle à nos jours.
De l’écrivaine Colette à la chanteuse Suzane, ce film d’1h30 réalisé par Julie Delettre et Caroline Halazy retrace comment les homos ont transgressé les normes, ont lutté pour survivre dans une société qui les criminalisait et les ostracisait. Mais aussi comment les artistes ont contourné la censure, ont joué avec les codes, ont laissé des indices dans leurs œuvres pour montrer qui ils et elles étaient, et surtout qui ils et elles aimaient.
Un documentaire pour voir autrement les avancées du mouvement LGBTI+ actuel
À intervalles réguliers, ce sont les artistes ouvertement gay et lesbienne Eddy de Pretto et Suzane, qui permettent de constater le chemin parcouru et portent chacun à leur façon l’idée que les artistes ont participé et participent encore à cette quête de visibilité.
Comprendre l’histoire du mouvement gay et lesbien en France, cela permet aussi de comprendre les avancées d’aujourd’hui. Comme le résume très bien le journaliste et historien du cinéma LGBTQI Didier Roth-Bettoni, la revendication du pacs, et quelques années plus tard du mariage pour tous, est une conséquence de l’épidémie de VIH, qui a semé la mort dans la communauté gay. Il s’agissait alors de montrer la nécessité de reconnaître les couples gays, lorsque l’un des conjoints venait à mourir.
On regrettera cependant le peu de temps accordé à la visibilité des lesbiennes : abordées dans la partie dédiée au début du vingtième siècle avec notamment l’analyse de la journaliste et autrice Léa Lootgieter, elles sont oubliées pendant une longue période, puis semblent réapparaitre avec les années 2010, notamment à travers le film La Belle Saison de la réalisatrice Catherine Corsini. C’est dommage, mais malheureusement très habituel.
Si la visibilité et la représentation dans les médias n’est pas l’alpha et l’omega des luttes pour l’égalité, elle participe à faire avancer les mentalités, mais surtout, permettent aux premiers concernés de se voir, de se reconnaître.
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Crédit photo : Colette par Henri Manuel
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