En quelques jours seulement, tous nos quotidiens ont été bouleversés en France.
Jeudi soir, je m’exilais tranquillement chez mes parents dans le grand Ouest pour un weekend retour aux sources… et en rentrant à Pairs hier en train, je prenais le haut risque de nuire à ma santé et celle d’autrui, et de propager l’épidémie.
Mais pas le choix, mon chat comptait sur moi pour son ravitaillement de croquettes.
L’atmosphère a changé, un silence étrange plane, des blagues mal assurées sont balancées pour tenter de rire de cette chose inédite qui perso, me fait franchement flipper : le confinement.
Rien n’est officiel et pourtant cette question s’articule sur toutes les lèvres : tu te confines avec qui ?
Coronavirus : mes options de confinement
Se confiner, ça veut dire ne pas sortir pendant des jours, semaines, voire mois. Ça veut dire se taper la ou les personnes confinées avec toi toute la sainte journée.
Je ne serais pas surprise de voir le taux de séparations, de divorces, ou d’amitiés ruinées à jamais bondir.
Autant te dire, lectrice, que je sais qu’il faut que je prenne cette décision très au sérieux. Avec qui suis-je prête à cohabiter, mais surtout, qui suis-je prête à rayer de ma vie ?
Car dans tous les cas, je sais que je vais devenir zinzin.
J’ai dégagé les trois choix qui s’offrent à moi : rester dans mon 40m² parisien sans balcon déserté par ma coloc, me rapatrier dans la demeure familiale ou trouver une villa dans le sud et un petit BG pour passer les prochains jours au soleil bien entourée.
Avec comme seul détail que je n’ai pas vraiment assez de thune pour me dénicher un pavillon avec piscine.
Je vais donc tristement devoir me rabattre sur l’une des deux premières solutions.
Coronavirus : le confinement solo ?
Ma coloc adorée a fait tomber le verdict : au moment où j’écris, elle prend ses clics et ses claques pour se rentrer en banlieue parisienne, chez ses parents.
Donc si je reste à Paris, mes petits-déjeuners, mes déjeuners, mes dîners, mes week-ends, se passeront en tête à tête avec mon chat.
Non pas que je n’aime pas ma boulette de poils, mais on a fait vite le tour de ses sujets de conversation une fois que les croquettes sont versées dans la gamelle. Ce n’est pas sa répartie qui l’étouffe.
J’apprécie de passer un peu de temps en solitaire, mais en général, un weekend suffit. Si je reste davantage seule, j’en viens souvent à me demander « pk la vi ».
Rien qu’en pensant à ce confinement solo, je me suis vue dépérir peu à peu, éliminant chaque jour un nouveau vêtement que je jugerais inutile, pour finir nue, face contre terre sur le carrelage de la salle de bain, noyée dans mes larmes de drama queen
.
J’avoue, j’ai un peu paniqué.
C’est là que mon père, adorable, me dit : « T’as qu’à revenir à la maison, je viendrai te chercher en voiture, QUOIQU’IL EN COÛTE ! »
Coronavirus : le confinement en famille ?
Voilà six ans que j’ai quitté le cocon familial. À peine la majorité passée, j’ai quitté cette maison de fous habitée par mes parents, mes deux frères, ma sœur et notre ménagerie.
Bien sûr, au bout d’un mois, tout ce joyeux bordel me manquait cruellement, mais j’ai quand même l’impression que cet éloignement a amélioré mes relations avec la majorité de ma famille.
Alors revenir dans cette maison à temps plein, j’ai peur que ça ravive de vieilles étincelles, voire que ça déclenche de nouveaux incendies dévastateurs.
Déjà qu’à Noël au bout de deux jours j’ai envie de balancer des assiettes, je flippe un peu de me retrouver H24 avec ma famille sans échappatoire.
J’ai peur qu’on ait envie de s’étriper, de s’arracher les cheveux, j’ai peur du bruit, j’ai peur de ne plus pouvoir manger ce que je veux, quand je veux, j’ai peur de perdre ma liberté.
Mais finalement, ma liberté, je la perdrai quoiqu’il arrive.
Et je crois que je préfère la perdre en jouant à des jeux de société le soir, même si les parties finissent mal, je préfère pouvoir claquer des portes plutôt que de m’engueuler dans le vide avec mon tapis de bain, et si je râle plus souvent, je suis ravie de savoir que je vais aussi beaucoup plus rigoler.
Même si je n’ai pas choisi les membres de ma famille, je les aime d’amour.
Alors je crois que mon choix est fait !
À ce jour, 5 423 cas de Coronavirus COVID-19 sont confirmés sur le territoire et 127 personnes sont décédées depuis le début de l’épidémie.
L’Île-de-France est un des « clusters » de l’épidémie, c’est-à-dire une des zones où le virus circule et se propage le plus. La ville de Paris, avec sa densité de population et ses transports en commun est un espace particulièrement sensible.
80% des cas de Coronavirus prennent des formes bénignes : nous sommes donc sous-diagnostiqués et les cas sont sous-évalués. Même si tu n’as pas de symptômes, tu es peut-être porteuse du virus.
Si tu décides de rentrer dans ta famille, fais-le en connaissance de cause : il est possible que tu contribues à la circulation du virus sur le territoire et auprès de tes proches.
Certaines catégories de personnes sont particulièrement à risque : les plus de 70 ans (les 50 – 70 sont également sous surveillance), les personnes avec une immunodépression innée ou acquise (sous traitement anti-cancer, anti-VIH, etc.), celles avec des difficultés respiratoires (asthme), qui souffrent de diabète, etc.
Toutes les infos sont dans cet article.
Coronavirus : comment s’organiser pour un bon confinement à plusieurs ?
Mes parents ont annoncé la couleur : on va s’organiser.
C’est nécessaire, voire vital pour notre entente.
Des planning, des répartitions de corvées, des animations de soirée et de weekend sont au programme, le tout accompagné de règles strictes :
- Toujours regarder des vidéos sur son téléphone avec son casque
- Ne pas déranger les parents pendant les plages horaires d’isolation
- Faire ses devoirs/son télétravail de manière autonome
- Respecter le B-A BA de la vie en communauté
- Et surtout : prendre sur soi
J’ai finalement assez hâte de vivre cette expérience sociale inédite !
Ma mère a même prévu un petit carnet dans lequel on inscrira chaque jour nos impressions, nos ressentis, pour qu’on puisse se souvenir de ce moment étrange toute notre vie.
Alors, passer le confinement chez mes parents, bonne ou mauvaise idée ? Réponse dans quelques semaines !
Et toi lectrice, avec qui tu te confines ?
À lire aussi : Guide de survie pour étudier depuis chez toi (merci le Coronavirus)
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Les Commentaires
Justement je trouve l’exemple intéressant car énormément de personnes voient l’alcool et le tabac comme des drogues « douces » et le reste serait les drogues « dures » ( et beaucoup plus dangereuses pour la santé et la société par rapport aux premières, dans l’imaginaire collectif), en fonction de leur légalité donc, alors qu’en réalité ça ne marche pas du tout comme ça.