Cet article a été écrit dans le cadre d’un partenariat avec Jour2fête. Conformément à notre Manifeste, on y a écrit ce qu’on voulait
Corniche Kennedy, c’est un coin de Marseille où les jeunes aiment sauter dans la mer pour se faire des montées d’adrénaline et pour se rappeler qu’ils sont bien vivants. Sauf que la zone est plutôt huppée et les personnes qui prennent leur pied ne viennent pas vraiment du coin.
Là, pas de plage aménagée, juste des rochers et des plateformes pour des sauts dangereux. Une voie rapide les sépare des villas bourgeoises qui surplombent l’endroit… et en quelques mètres, l’ambiance n’est plus la même.
L’adaptation du livre de Maylis de Kerangal (sorti en 2008) permet de redorer les blasons de la jeunesse marseillaise dans un drame qui donne des envies de hauteur.
madmoiZelle est fière d’être la partenaire de Corniche Kennedy qui sortira le 18 janvier. Le film est réalisé par Dominique Cabrera qui va vous épater avec sa bande de jeunes Marseillais qui n’a peur de rien… si ce n’est d’exister.
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La métaphore est là. Suzanne provient d’un milieu aisé, elle a le vertige, mais elle voit la bande de Marco, Mehdi et compagnie sauter de la Corniche Kennedy. Et elle veut en être. Sauter, c’est oublier, c’est dépasser et maîtriser sa peur, c’est la liberté.
Triangle amoureux, lutte pour la survie, Corniche Kennedy dépeint avec justesse le passage de l‘adolescence et la fin du temps de l’innocence.
Marseille sous un nouveau jour dans Corniche Kennedy
Personnellement, je ne connais pas très bien Marseille, j’ai essayé les restaurants du Vieux-Port, j’ai visité la basilique et j’arrive à placer Le Prado. Voilà, géographiquement parlant, je suis un peu le stéréotype du « je ne connais que Paris dans la vie », je n’irai pas jusqu’à dire que Marseille m’est inconnue, mais l’idée est là.
Et en regardant Corniche Kennedy, je dois avouer que j’ai été très dépaysée en tout cas. Que ce soit la côte méditerranéenne avec ce bleu à perte de vue, ou tout simplement les rochers blancs, eh bien Toto, we’re not in Kansas anymore, et ça fait du bien aux yeux.
Dominique Cabrera, la réalisatrice, adore la ville et le clame haut et fort. Alors à la lecture du roman de Maylis de Kerangal, l’idée de l’adaptation lui est venue naturellement et c’est avec amour qu’elle filme la ville.
Un souffle d’espoir dans un contexte difficile amené par Corniche Kennedy
Une phrase m’a particulièrement marquée dans ce film, quand Marco manifeste sa colère en criant que c’est impossible que Suzanne les comprenne. Est-ce un appel à l’aide ou une phrase lancée spontanément qui reflète ses pensées profondes ?
En fait, ce n’est pas uniquement la jeune femme qui ne se sent pas à sa place dans sa vie sans but. Ce sont aussi ses nouveaux camarades qui sont un peu paumés dans leurs quotidiens et qui voudraient en changer mais qui n’y arrivent pas, qui expriment leur malaise.
Comment se frayer un chemin quand une autre route n’est pas possible ?
Et c’est authentique car la plupart des comédiens ne sont pas des acteurs professionnels.
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L’actrice principale, Lola Créton, nous parle de cette expérience devant la caméra de Dominique Cabrera et de son rapport au cinéma. Elle a déjà une belle carrière, gardez-la dans votre ligne de mire !
Suzanne analyse et observe, mais surtout, elle apprend. Certes, tous ces protagonistes sont insouciants dans leur façon de croquer la vie, mais pourtant sur chacun pèsent des responsabilités différentes. Donc plein de questions les traversent, et c’est plus une crise existentielle qu’une crise d’adolescence.
Ces jeunes dégagent à la fois un mal-être profond et une passion qui leur fait défier la gravité. Ils ne veulent pas qu’on les plaigne, ils veulent être entendus sans savoir comment, sans avoir personne pour les guider.
Pendant ce temps-là, le crime sévit et une inspectrice de police cherche à arrêter un trafiquant de drogue qui serait lié à Mehdi. Cet aspect enquête du film n’est pas vraiment présent dans le livre ou du moins présenté différemment.
Dominique Cabrera fait mouche avec Corniche Kennedy en accordant une voix à ces jeunes, et le film sera en salles dès le 18 janvier.
Et si le film que vous alliez voir ce soir était une bouse ? Chaque semaine, Kalindi Ramphul vous offre son avis sur LE film à voir (ou pas) dans l’émission Le seul avis qui compte.
Les Commentaires
Ça ne me tente pas du tout sinon ce film en dehors du fait que ce soit marseillais.