Aujourd’hui, parlons pression sociale, ce fléau qui sévit dans de nombreuses situations toutes plus variées les unes que les autres et qui complexifie considérablement les relations entre ses semblables.
Se sentir inférieur•e aux yeux des autres
Vous en conviendrez avec moi : il faut souvent avoir l’air un peu plus ceci ou un peu moins cela pour paraître bien aux yeux des autres (ou du moins, c’est ce qu’on pense).
Ça se ressent également pour tout ce qui est rattaché à la culture : on peut avoir honte de ne pas être assez cultivé•e, de ne pas avoir vu tel film iconique, de ne pas connaître tel tableau, ou encore de ne jamais avoir entendu telle chanson « culte ».
La lecture ne fait pas exception : ne pas avoir lu tel auteur, tel best-seller ou même ne pas intégrer la lecture dans ses loisirs peut vite devenir une torture mentale.
Qu’elle soit déclenchée par quelqu’un ou qu’elle soit infligée par ET à soi-même.
Au cours de mes études littéraires (ou par la suite quand j’ai commencé à travailler dans le milieu du livre), j’ai été très régulièrement confrontée à des gens qui me disaient, tout penauds, qu’ils ne lisaient pas beaucoup — voire pas du tout.
Pour eux, c’était une source de honte, comme si c’était mal et qu’ils et elles allaient être jugé•es de ne pas lire assez.
On ne va pas se leurrer, le snobisme littéraire existe, et des personnes mal-intentionnées pourraient effectivement émettre des critiques par rapport à cela.
Mais il semblerait que les gens se sentent humiliés au sujet de leur rythme de lecture, avant même qu’on ne leur reproche quoi que ce soit.
Et si on remédiait à cela ?
Pour ne plus complexes sur la lecture, soyez égoïstes
La lecture est un plaisir égoïste, alors devenez-le !
Il s’agit d’une pratique solitaire : on ne lit pas pour les autres, mais pour soi.
Tandis que la musique peut se partager (qu’on la joue ou qu’on l’écoute), que les films peuvent se regarder à plusieurs devant l’écran (que ça soit sur télévision, ordinateur ou écran de cinéma), la lecture, elle, ne se partage que très rarement.
Il y a certes des lectures publiques qu’on peut lire à deux, comme un roman lovés dans un lit (à condition d’avoir le même rythme de lecture, sinon ça peut vite être insupportable !), mais ces activités restent isolées.
Une exception
La lecture est un moment pour soi. Ce n’est pas pour rien que l’on dit « être dans sa bulle » quand on lit : on se coupe du monde extérieur.
Elle nous embarque dans des mondes parallèles dans lesquels nous sommes les uniques passagers•ères, et il n’y a que nous qui puissions décider à quel moment mettre fin au voyage en refermant le livre.
Elle est une parenthèse que l’on choisit de s’accorder… ou non !
Alors à quel moment qui que ce soit devrait venir dire comment occuper son temps libre — et décider de la meilleure manière de le faire ? Aucun.
« Mais oui mais oui, l’école est finie ! »
Il serait bon de laisser derrière vous ces impressions de pression extérieure pour lire tel ou tel livre, car plus personne ne vous impose de lire quoi que ce soit pour vos loisirs !
Les lectures obligatoires étaient réservées à l’école, donc je la soupçonne d’avoir été la source du désamour des livres pour nombreux•ses d’entre nous.
Oubliez les livres pompeux et douloureux à finir pour pouvoir répondre au questionnaire du cours de français, ça n’est pas la norme !
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Ne pensez pas non plus que vos proches vont revêtir une casquette de prof sévère et froncer leurs sourcils broussailleux s’ils découvrent que vous ne connaissez pas une oeuvre dont ils vous parlent : l’idée est de vous la faire découvrir et que vous vous laissiez tenter !
Si ça ne vous botte pas, ce n’est pas grave. Vous n’avez pas à trouver des excuses de ne pas donner suite à leur proposition, car vous faites bien ce que vous voulez !
Refaisons de la lecture un plaisir
La lecture est un divertissement, comme d’autres aiment faire du parapente, de la poterie, du scrapbooking, regarder les Marseillais ou faire de la pâtisserie.
Avec les deux points précédents, j’espère que c’est devenu clair dans vos têtes, mais je vais quand même en rajouter une couche au cas où : la lecture est avant tout un plaisir et non une obligation.
Si la lecture est forcée, qu’elle vous ennuie ou vous fait soupirer, c’est qu’elle n’est tout simplement pas faite pour vous. Si des gens vous critiquent par rapport à cela, c’est qu’ils ne sont pas faits pour vous non plus (ou que ça n’est pas un sujet à aborder en leur compagnie).
En revanche, si vous sentez une forme de frustration de ne pas réussir à lire, sachez qu’il y a tout un tas de livres qui peuvent, eux, être faits pour vous.
Peut-être baillez-vous aux corneilles en lisant du Montaigne, mais peut-être allez-vous dévorer des romans policiers, des romances, des romans SF, des romans ados, des romans érotiques, des essais, des pièces de théâtre, des magazines, des fan-fictions !
Accorder du temps à des mots imprimés sur des pages demande de trouver ceux qui vont enchanter son esprit et avoir l’effet jubilatoire escompté.
Rien ne sert de s’infliger des ouvrages qui ne nous plaisent pas alors qu’il y en a tant d’autres qui peuvent nous faire du bien !
Quelques conseils quand on veut lire mais qu’on a du mal
Si tu fais partie des gens qui ont envie de lire mais qui ont du mal à s’y mettre ou à rester concentré•e, mon premier et principal conseil est d’arrêter de sacraliser la lecture !
Oui, c’est super quand c’est bien écrit et tout ça, mais tout le monde ne trouve pas le même plaisir en lisant des livres et c’est pour cela qu’il ne faut pas céder à la pression quelle que soit sa forme.
N’hésitez pas à sauter des paragraphes, des pages, quand un livre est en train de vous perdre ! Les longueurs dans les livres, les descriptions interminables ou les dialogues creux, ça existe.
Si vous n’avez pas envie d’abandonner votre lecture immédiatement, allez donc voir ce qui se trame deux pages plus loin : vous y trouverez peut-être une nouvelle dynamique tout à fait satisfaisante.
Pour celles et ceux qui viendront vous dire que ça ne respecte pas l’auteur•e, rappelez-leur que vous avez acheté votre livre (ou avez fait la démarche de l’emprunter), qu’il est à vous pour la vie (ou pour une durée déterminée), et que vous en faites bien ce que vous voulez !
Si vous avez peur de vous lasser, n’hésitez pas non plus à multiplier les lectures en cours ! Personne ne vous oblige à lire un livre d’un bout à l’autre avant d’en commencer un autre : vous pouvez le délaisser un temps et avoir le plaisir de le récupérer plus tard.
J’espère que ces conseils vous permettront de ne plus voir les livres comme une source d’ennui, ce qui est bien loin d’être leur ambition première !
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Les Commentaires
Ma solution ça a été les livres audios, que j'écoute en bossant (j'ai un métier assez manuel...). Sur youtube, on trouve presque tous les Harry Potter, sur France Culture il y a de jolies lectures de nouvelles, contes et classiques etc...