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Choisir quel seront les livres à emporter en vacances n'est pas simple // Source : Pexels/cottonbro studio
Culture

Cinq essais que l’on a adorés en 2023 

À l’heure des bilans de fin d’année, voici notre sélection de cinq essais dont nous n’avions pas encore parlé, mais que l’on a adorés cette année. 

4%… en théorie – Mathias Chaillot, éditions Goutte d’Or

D’après les statistiques, 4% de la population serait homosexuelle. Mais comment se fait-il que ce chiffre semble traverser les époques et les sociétés ? Y aurait-il des raisons scientifiques à l’homosexualité ? En partant de sa propre expérience gay, le journaliste Mathias Chaillot, passé par Néon et spécialiste des questions autour du chemsex, livre un grand récit-enquête. En décortiquant des recherches scientifiques, l’auteur nous apprend par exemple que les personnes ayant un grand frère ont plus de chance que les autres d’être gay. 

Également sociologique et philosophique, la recherche articule avec brio souvenirs personnels, enquête de terrain et vulgarisation. Au final, une chose est sûre, il n’y a rien de plus queer que la nature.

Comment on s’aime – Ynaée Benaben et Louise Delavier pour l’association En Avant Toutes, Mango éditions 

Destiné aux ados et jeunes adultes, ce petit livre pose les bases essentielles, sans tabou, des relations amoureuses saines. Porté par l’association En Avant Toutes qui lutte contre les violences conjugales chez les jeunes, l’ouvrage décortique avec précision et simplicité toutes les questions que l’on peut se poser sur les relations amoureuses, sur ce qui est de l’amour, et surtout ce qui ne l’est pas. Il/elle me rabaisse souvent, il/elle veut toujours avoir des relations sexuelles, il/elle menace de diffuser des photos intimes… À travers des chapitres qui graduent les typologies de violences, des limites claires sont posées. Inclusif, le livre n’oublie pas de parler d’orientation sexuelle, de handicap ou de cultures différentes, dans l’objectif de sensibiliser au maximum sur les violences intersectionnelles. À mettre entre les mains des jeunes autour de soi. 

Décolonisons-nous – Franck Lao 

Le premier essai de Franck Lao, derrière le compte Instagram de pédagogie antiraciste @decolonisonsnous, démarre sur une histoire qui croise l’intime et le politique. L’auteur a neuf ans quand son père décède à cause du scandale du sang contaminé. Oublié de l’histoire française, cet épisode sanitaire lié au VIH a pourtant fait de nombreuses victimes sur près de 20 ans. De là découle une enquête sociologique ponctuée d’exemples contemporains sur les effets de la colonisation de nos jours. Abordant aussi bien la fétichisation dans les relations intimes comme les violences policières, en passant par le système de domination que joue la francophonie, l’ouvrage brosse un tableau précis et accessible de ce qui se joue quand on parle de racisme en France. 

Décoder Disney-Pixar – Célia Sauvage 

À l’heure où les plus célèbres studios de dessins animés fêtent leurs cent ans, la docteure en cinéma et chercheuse en représentations à l’écran Célia Sauvage décortique la centaine de productions Disney-Pixar dans son premier ouvrage. En passant au peigne fin les dessins animés qui ont rythmé nos enfances, on redécouvre ces histoires sous un angle nouveau. Homophobie, grossophobie, racisme ou validisme sont mis en lumière chapitre après chapitre avec une minutieuse analyse. Sans jugement, elle note aussi les évolutions des productions vers plus d’inclusivité et les changements de narratifs mis en œuvre au fil des années. Que l’on ait été fan dans son enfance, ou qu’on le soit toujours, l’ouvrage pose aussi la réflexion plus large de l’importance des représentations pour les plus jeunes, et en quoi les dessins animés modèlent notre manière de penser le monde. 

Manger les riches : Nora Bouazzouni 

« La lutte des classes passe par l’assiette », c’est le sous-titre de ce nouvel essai de la journaliste Nora Bouazzouni, spécialiste des questions de nourriture comme champ social et politique. Derrière les plats qui arrivent dans nos assiettes, l’autrice décrypte les problématiques de productions et transformations des aliments, dont les grosses multinationales, mais aussi les états comme les petits agriculteurs, sont les acteurs. La nourriture est un plaisir seulement pour ceux qui en ont les moyens précise l’autrice, car, si la nourriture est politique, elle est aussi sociale, comme l’aborde le livre en parlant de grossophobie, de bon goût, de faim et de scandales sanitaires. Riche d’exemples d’actualités récents et paré d’une écriture fluide et acérée, Manger les riches se dévore d’un coup et donne furieusement envie de politiser sa cuisine.


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