L’effet d’une bombe. En janvier dernier, l’ancien professeur de danse du télé-crochet Star Academy, Yanis Marshall, dénonçait sur Instagram les violences sexuelles que lui aurait infligé l’ancien chorégraphe de Popstar, Bruno Vandelli, lorsqu’il était âgé de 14 ans. Suite à sa prise de parole courageuse, Yanis Marshall avait porté plainte pour « viol aggravé », « agressions sexuelles » et « corruption de mineurs » contre son ex-mentor.
Selon des révélations du Parisien, son histoire serait loin d’être isolée. Le quotidien a dévoilé jeudi 29 février les témoignages de cinq autres élèves qui accusent Bruno Vandelli de « comportements déviants ».
Une lettre lue à voix haute
Selon les informations du Parisien, tout est parti de la lettre d’un ancien élève, Mathieu, lue publiquement devant une trentaine de personnes en décembre dernier dans l’enceinte du centre de formation de danse que dirige le chorégraphe. Mathieu y accusait Bruno Vandelli de lui avoir envoyé « une pluie de SMS pervers » et d’avoir frotté son sexe contre lui lors d’entrainements. À l’écoute de son témoignage, plusieurs étudiants avaient quitté la salle en larmes et des professeurs avaient démissionné dès le lendemain.
Selon le parquet de Grasse, la mère de Mathieu, « sidérée », avait alors porté plainte contre le chorégraphe, qui était présent lors de la lecture de la lettre mais n’avait pas réagi immédiatement. Quelques jours plus tard, il avait adressé un courrier aux parents d’élèves, consulté par le Parisien, dans lequel il se disait « traumatisé » par des « mots totalement monstrueux » alors qu’il « éduque des danseurs sur trois générations à Cannes en [n’]ayant jamais eu un seul problème en 25 ans ».
Une affirmation mise à mal par le témoignage de Yannis Marshall, livré une semaine plus tard sur les réseaux sociaux, et ceux des cinq jeunes hommes interrogés depuis par le Parisien.
Un mode opératoire bien rôdé
Chaque histoire se ressemble. « Dès que Vandelli voit un petit garçon mignon, il le repère et ne lâche plus » témoigne l’une des victimes présumées, qui dénonce dans les colonnes du Parisien « dix ans d’emprise ».
D’après les témoignages, c’est toujours le même mode opératoire : « Bruno Vandelli s’entoure d’une « cour » : ses élèves préférés – toujours des garçons – sont placés en première ligne, les autres, derrière. « Ils sont flattés d’être choisis. Ils deviennent ensuite ses proies. » S’ensuivent des SMS insistants, des remarques déplacées, des attouchements, des massages imposés ou réclamés…
Bruno Vandelli, lui, s’estime « victime d’un lynchage médiatique ». Il affirme avoir porté plainte pour diffamation à l’encontre de Yannis Marshall et assure avoir en sa possession « 500 témoignages » qui prouvent « son travail de pédagogue et d’enseignant ». Après une brève mise en retrait de l’école, il enseigne à nouveau, en dépit d’une enquête ouverte par le parquet de Grasse, confiée à la police judiciaire de Nice.
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