Live now
Live now
Masquer
[Site web] Visuel horizontal Édito
Daronne

C’est l’histoire d’une quadra qui veut avoir un bébé tout seule

PMA, à la recherche d’une petite âme de Céline Gandner et Pauline P est une bande dessinée ludique sur le parcours d’une femme qui tente de faire un bébé en solo : utile et poignant !

La quarantaine venue et en quête de sens, Céline Gandner quitte son job de rêve chez France 5 où elle a travaillé 21 ans… et décide de faire un bébé toute seule.

Cette bande dessinée, c’est son parcours de PMA qu’elle raconte, ses espoirs, ses douleurs et tous les questionnements qui l’agitent nuits et jours. Les dessins colorés et gais de Pauline P portent cette histoire qui happe dès le début.

Alors que la parole se libère autour la PMA, ce parcours très détaillé est utile. La scénariste, dont c’est la véritable histoire, dévoile tout, de l’aspect financier et matériel, aux difficultés physiques et psychologiques.

En creux, cette bande dessinée invite les femmes à réfléchir à leur désir ou non de maternité et proclame la nécessité d’ouvrir réellement la PMA pour toutes en France. La loi a a été votée mais la mise en œuvre effective peine à venir.

PMA_C1

Le parcours de Céline

En 2015, Céline Gandner décline une proposition d’un couple d’amis gays de faire un bébé avec elle. Elle est tentée mais se décrit alors comme peu ouverte à l’époque, car elle ne veut pas faire une croix sur une relation charnelle pour procréer.

Quelques années plus tard, elle trouve un géniteur mais le projet est abandonné. Elle se décide ensuite, à 43 ans, à tenter une PMA en Belgique, illégale en France à l’époque. L’autrice va ainsi tenter plusieurs inséminations artificielles avec donneurs anonymes. On lui précise que les dons proviennent du Danemark.

PMA_21 – copie

Elle se sent mal, culpabilise de ne pas faire comme les autres, mais on lui répète une parole utile :

: « Vous n’êtes pas des échecs… ce sont des questions de timing… Rencontres…. Chemins de vie… En aucun cas, vous n’êtes le fruit d’un déséquilibre quelconque… »

Sont décrits avec précision les examens chiants, les diverses injections à faire, les calculs savants de dates et de périodes de fertilité, les prises de sang… Et toutes les turpitudes que peuvent entraîner cette vie rythmée par l’attente des ovulations et des inséminations. Mais elle décrit aussi son désir ardent, presque viscéral, d’être enceinte. Et quelles que soient les circonstances, elle ne se départit jamais d’un humour mordant.

PMA_34 – copie

La fertilité baisse avec l’âge

Sans vouloir être alarmiste, le professeur René Frydman, spécialiste de la reproduction et du développement de l’assistance médicale à la procréation, auteur de la préface, milite pour que l’on informe les femmes sur la baisse de leur fertilité, pour qu’aucune ne se retrouve dans une situation où elle souhaite un enfant alors qu’il est trop tard, comme c’est le cas pour Céline Gandner. Il explique dans la préface :

« Une information sur ce point devrait être systématiquement donnée par courrier par la Sécurité sociale, comme elle le fait déjà pour les dépistages du cancer du sein et du côlon, ou la pratique des frottis cervicaux.

Dès l’âge de 33 ans, toute femme pourrait ainsi être alertée, et éventuellement amenée à vérifier sa réserve ovarienne. Selon ses données hormonales et échographiques, elle serait alors en mesure de décider : soit d’accélérer le mouvement vers une grossesse plus tôt que prévu, soit d’envisager une congélation ovocytaire pour réaliser le désir d’enfant plus tard (la loi le permet depuis septembre 2021 en France). »

À 25 ans, le taux de probabilité d’avoir une grossesse (en l’absence de contraception et ayant des rapports sexuels réguliers) est de 25 % par cycle. Entre 30 et 35 ans, on arrive à 12 % par cycle. À 38 ans, ce taux tombe à 5 % par cycle.

L’idée bien sûr n’est pas de foutre des pressions supplémentaires sur le dos des femmes, et sur leur utérus plus précisément. Ça va, merci, elles en ont déjà suffisamment ! Mais plutôt de les informer, pour qu’elles puissent prendre des décisions en âme et conscience.

PMA_62 – copie

PMA pour toutes

Dans cette bande dessinée, le parcours de Céline est grandement complexifié par l’illégalité de la démarche en France et son obligation d’aller à l’étranger. Cela a un coût financier d’abord, toutes les personnes ne peuvent pas se le permettre. En effet, Céline déclare dépenser 2 000 euros par mois pour cette PMA. Elle doit louer son appartement et habiter à droite à gauche.

Les allers et retours et la solitude engendrée ne sont pas non plus négligeables, même si l’autrice est très entourée.

Le professeur Frydman l’écrit dans la préface :

« La PMA pour toutes, cela correspond à l’évolution de notre société. Le fait d’avoir un enfant à partir d’un don de sperme est-il délétère pour l’enfant ?

Il semble d’après les études à notre disposition qu’il n’y ait pas de troubles chez les enfants conçus de cette façon.

En tout cas, pas de troubles plus importants que dans un couple hétérosexuel, où la bonne éducation d’un enfant et son bon développement ne sont pas garantis. »

On attend donc que la PMA pour toutes — femmes seules, femmes lesbiennes, femmes infertiles — autorisée désormais en France puisse vraiment être accessible, car pour l’instant, les moyens ne sont pas suffisants !

Pour vous procurer PMA, à la recherche d’une petite âme, de Céline Gandner, illustré avec talent par Pauline P, Delcourt, c’est ici !

À lire aussi : Une mère au bord du gouffre reprend goût à la vie dans cette BD qui vous touchera en plein coeur

Image en une : © Delcourt


Vous aimez nos articles ? Vous adorerez nos newsletters ! Abonnez-vous gratuitement sur cette page.

Certains liens de cet article sont affiliés. On vous explique tout ici.

Les Commentaires

6
Avatar de BravoCharlie
23 mars 2022 à 09h03
BravoCharlie
Je crois que je préfère l'approche féministe de Johanna Luyssen dans son bouquin "Mère si je veux" (et son compte Instagram), où elle aborde la parentalité de manière individuelle comme un projet à deux entre elle et son bébé. J'adore cette autrice et journaliste et sa manière de penser les choses, de les exprimer, elle est à la fois dans l'émotion - évidemment - et dans une manière quasi débrouillarde d'aborder sa maternité, j'ai adoré.
0
Voir les 6 commentaires

Plus de contenus Daronne

Image by freepik
Daronne

Protection de l’enfance : ce que le futur projet de loi va changer pour les parents

Image by freepik
Parentalité

Enfants trop sédentaires : pourquoi la HAS veut vraiment les remettre en mouvement

Source : Freepik
Parentalité

Avoir des fils ferait-il décliner plus vite la mémoire des parents ? Ce que montre vraiment une étude

Source : Freepik
Parentalité

La vérité scientifique sur le Père Noël : rend‑il vraiment les enfants plus sages ?

Image by freepik
Daronne

Reprendre le travail après bébé : les petites habitudes qui font gagner du temps et du bien-être

Image by wavebreakmedia_micro on Freepik
Daronne

Les scientifiques percent, en partie, le mystère des contractions pendant l’accouchement

Image by jcomp on Freepik
Daronne

Plus de 600 nourrissons victimes de violences sexuelles en 2024 : un chiffre qui glace, et qui oblige à regarder la réalité en face

Source : Espace Mineurs
Mode

Un tchat pour les mineurs victimes de violences : un espace d’aide disponible 24h/24

Image by awesomecontent on Freepik
Daronne

Achats de Noël : 96% des jouets sur Amazon, CDiscount et Temu sont jugés dangereux

Image by freepik
Daronne

9 activités maison qui font grandir nos enfants (et qu’on devrait leur laisser faire plus souvent)

Pour les meufs qui gèrent