Quand il se passe quelque chose d’important dans le monde, c’est rassurant de pouvoir se réunir pour en parler. Internet sert notamment à ça et j’ai personnellement acquis ce réflexe d’aller voir ce que les gens du monde entier pensent de tel ou tel événement.
Aujourd’hui, on vient d’apprendre que le Royaume-Uni avait voté le Brexit, soit leur sortie de l’Union européenne.
Je suis allée voir sur Reddit ce que les Britanniques en disaient. Je suis très peu étonnée de voir que ceux et celles qui s’expriment sur le site n’en reviennent pas : la communauté est jeune, internationale et correspond à ma vision des personnes qui ont voté pour le maintien du Royaume-Uni dans l’UE.
Je vous laisse donc avec un petit florilège de réponses à la question suivante :
« – MERDE MERDE MERDE MERDE (dois-je vraiment tout traduire ?) MERDE MERDE
– Laisse tout sortir mec. »
« – Ah putain. J’ai le cœur brisé. J’ai suivi tout le dénouement sur BBC. L’Histoire est en train de changer. »
À lire aussi : Ce que l’Union européenne a changé dans ma vie
« – Je ne pense pas qu’on pensait à autre chose qu’à « Ah, ce bon vieux réflexe nationaliste ».
– « J’aime pas les étranger•es. Je les aime tellement pas que je veux détruire mon économie juste pour les éviter. »
À lire aussi : Je veux comprendre… le discours de l’extrême droite en France
« – Je me sens mal, extrêmement en colère et je prévois de quitter le pays dès que je peux me le permettre. Cours, l’Écosse, et prends le Pays de Galles avec toi. Réunissez-vous avec l’Irlande tant que vous y êtes. Prenez le plus de gens possible et quittez ce navire qui est en train de couler. »
« – Bordel, je ne pensais pas qu’ils le feraient, à quoi ils pensaient ?
– On va au Winchester, on prend une pinte et on attend que ça se calme. »
« – J’ai dix-sept ans, j’étudie les sciences politiques et je sais suffisamment comment me servir d’Internet pour me renseigner un minimum sur le référendum et ce qu’il y a derrière. Comment je me sens ? En colère. Le maintien était en majorité plébiscité par les jeunes, et le Brexit par les personnes plus âgées. Ce sont ces dernières qui ont écouté Nigel Farage et Michael Gove et qui ont décidé de mon futur, et c’est un futur dont la plupart de mes pairs et moi ne voulons pas. Je vais vivre sur une île qui a un complexe de supériorité et qui vient de s’isoler encore plus qu’elle ne l’était déja.
Je n’ai pas non plus appris la nouvelle en me « réveillant », je suis resté•e éveillé•e toute la nuit en voyant que ça empirait. C’était très pénible. »
Je vous invite d’ailleurs à regarder la répartition des votes en fonction de l’âge :
Le cas des Écossais•es
« – Je me sens plutôt malade pour être honnête. Pourquoi j’aurais envie de vivre dans un pays où les gens semblent haïr tout ce que j’aime ? Je suis né•e ici, j’ai vécu toute ma vie ici et depuis la dernière élection, j’ai juste l’impression que l’Angleterre s’effondre. Je n’ai pas rencontré un•e seul•e immigrant•e qui a détruit la culture britannique, ce sont mes compatriotes anglais•es qui le font.
J’ai beaucoup d’ami•es en Europe, ma copine est française, j’ai l’impression de les avoir trahi•es. En dehors de toute préoccupation économique ou politique, c’était cool de sentir qu’on appartenait à une communauté et de pouvoir bouger librement. Je suppose que l’Écosse est plutôt mécontente, je me demande s’ils vont avoir droit à un nouveau référendum.
– En tant qu’Écossais•e, je ne regrette pas mon vote pour le maintien de l’Écosse dans le Royaume-Uni, ça semblait être le meilleur choix à l’époque. Maintenant, j’y repenserai à deux fois si on a un nouveau référendum. En parlant de ça, ce serait un peu bizarre qu’on nous demande de voter de nouveau en fait. Ils ont assez répété que c’était la seule et unique fois qu’ils nous demanderaient notre avis. Ce sera clairement pas le cas. Dans tous les cas, ça tourne beaucoup dans ma tête, et ça ne va pas être un moment facile, quoiqu’il arrive.
À lire aussi : Mon Erasmus en Suède, une aventure inoubliable
« – J’espère seulement un nouveau référendum sur l’indépendance de l’Écosse. REFAISONS LE MATCH. »
« – Déprimé•e. La livre a déja plongé. On se dirige droit vers une crise financière. Super.
– Je suis Écossais•e donc je suis plus que prêt•e pour une nouvelle campagne d’indépendance de l’Écosse. Mais les Anglais•es qui ont voté le maintien ? Vous voulez venir en Écosse ? »
« – Ça a l’air bien. Vous avez Internet là-haut ?
– Parfois ouais. »
Il y a souvent une différence phénoménale entre ce qu’on peut lire sur Internet et les faits. Je suis tellement bercée par ces communautés Web, mes connaissances et mon entourage que je m’étonne encore de certains votes.
Ce sentiment, ce n’est pas la première fois que je le ressens : la montée du vote FN, les scores de Donald Trump… espérons que ce soit la dernière fois.
Pour témoigner sur Madmoizelle, écrivez-nous à :
[email protected]
On a hâte de vous lire !
Écoutez l’Apéro des Daronnes, l’émission de Madmoizelle qui veut faire tomber les tabous autour de la parentalité.
Les Commentaires
@Ilùvatar Je comprend ton sentiment (que je partage mais qu'à moitié parce que ça me foutrait vraiment dans la :caca sauf que du coup c'est aussi souhaiter une misère noire aux 47.5% de Gallois et 46.6% d'Anglais (sans oublier presque 60% des Londoniens) qui était pour l'Union...
C'était d’ailleurs le sujet de la pétition (signé aujourd'hui par plus de 3m de personnes) mais qui avait été lancée avant le référendum et qui demandait à ce qu'il y ai un second référendum si la majorité était en dessous des 60%. Sauf que ce sera non... (http://www.independent.co.uk/news/u...ferendum-petition-david-cameron-a7105596.html)
Comme je le disais hier pour moi ça devait le faire mais on commence déjà à sentir des retombés. On est sur un projet qu'on était presque sur de remporter (vu que la boîte où je suis bosse dessus depuis 2 ans et que les deux concurrents débarque tout juste) sauf que c'est un projet emblématique Européen...
Plusieurs de mes collègues de l'Union songent sérieusement à rentrer (de mon côté y a zéro débouché dans ma branche en France donc j’attends de voir comment ça se passe ici) et on commence à observer une sacré monté de xénophobie et racisme y compris dans Londres (ce que le maire prend très au sérieux http://www.standard.co.uk/news/mayo...te-triggers-surge-in-hate-crime-a3281456.html) une de mes collègue qui est polonaise (communauté particulièrement touchée) s'est vu entendre « Hey babe ! Go back home ! » le jour même des résultats.
Je parlais hier de la main d'oeuvre, voici deux articles (en anglais) par rapport à la main d'oeuvre hautement qualifiée http://www.standard.co.uk/news/lond...s-to-save-city-s-trading-status-a3281716.html et dans le domaine de la restauration http://www.standard.co.uk/news/uk/b...itality-staff-says-restaurateur-a3281741.html.
Pour les non-anglophone le premier exprime la « détresse » des professionnels qui demandent au maire la mise en place d'un visa de travail spécifique pour Londres afin d'éviter le départ des travailleurs hautement qualifiés vers des cieux plus favorable sur le court (Paris, Dublin, Francfort) ou le long terme (Edinburgh si l'Ecosse qui l'UK et reste dans l'UE (même si ce serait techniquement un peu plus complexe que ça)). Ca fait quand même plus de 850 000 ressortissants de l'Union vivent et travaillent dans la capitale (l'article est pas très clair pour savoir si c'est en tout ou juste les diplômés) ce qui n'est pas négligeable.
Le second parle du milieux de la restauration qui emploi 442 000 migrants européens (je suppose de l'union mais je traduis directement de l'article) dont plus 90% pourraient ne pas recevoir de visa de travail. Il en va de même pour ceux travaillant dans les fermes du Royaume Unis (96% pourraient ne pas recevoir de visa mais aucun chiffres n'est donné pour leur nombre exact).