Enfin une remise en question. Alors que la Cinémathèque française prévoyait de projeter le 13 mars prochain le film de Benoît Jacquot Les Ailes de la Colombe dans le cadre de la onzième édition de son festival de « classiques », elle a finalement annoncé qu’elle y renonçait.
« La Cinémathèque française annule la projection du film les Ailes de la Colombe de Benoît Jacquot »
Dans un communiqué laconique datant du lundi 4 mars du temple de la cinéphilie, que s’est procuré Libération, on peut lire :
« La Cinémathèque française annule la projection du film les Ailes de la Colombe de Benoît Jacquot le mercredi 13 mars à 14 heures. »
Cette décision fait suite à la plainte pour « viols avec violence sur mineur de moins de 15 ans » déposée par Judith Godrèche à l’encontre du cinéaste pour des faits présumés ayant eu lieu entre 1986 et 1992. Elle. avait alors 14 ans et lui 39. La comédienne avait pris la parole le 23 février dernier à la cérémonie des César pour dénoncer l’omerta régnant dans « l’étrange famille » du cinéma français et la complaisance dont jouissent encore les auteurs de violences sexistes et sexuelles.
Vers une fin de compaisance des auteurs présumés de violences sexistes et sexuelles ?
Sorti en 1981, Les Ailes de la Colombe est une adaptation d’un roman de Henry James mettant en scène Isabelle Huppert et Dominique Sanda. Sur le site de la Cinémathèque, on pouvait lire ce résumé du film :
« Aventurière désargentée, une prostituée de luxe met au point un stratagème pour détourner la fortune d’une jeune héritière. D’après le roman de Henry James, une exploration des méandres du sentiment amoureux. Secrets, manipulations, jalousies et désirs latents se dévoilent dans une Venise à l’atmosphère éthérée, autour d’un étrange trio rongé par la solitude et la peur de mourir. »
Depuis quelques semaines, la sélection du film de Benoît Jacquot par la Cinémathèque avait suscité l’indignation. Comme le rapporte Libération, l’ancienne journaliste Hélène Devynck, victime présumée de Patrick Poivre d’Arvor, avait exprimé sa colère le 2 mars sur X :
« Présenté par la Cinémathèque comme ‘Une sélection de restaurations menées récemment en France et dans le monde, et de raretés incontournables.’ Incontournable, aujourd’hui encore, Benoît Jacquot ? Que faut-il restaurer dans l’histoire du cinéma ?», s’interrogeait-elle.
D’après Franceinfo, la Cinémathèque a aussi déprogrammé un autre film de Benoît Jacquot, Suzanna Andler. Sorti en 2020, il devait être diffusé le 27 mai dans le cadre d’un cycle consacré à Marguerite Duras.
Les Commentaires
Par exemple, en 2009 (ou 2008 ?), dans l'émission "L'objet du scandale", il n'hésitait pas à accabler la victime, laisser entendre qu'elle était consentante (voire provocante) et surtout citer à tout va l'autobiographie de Polanski comme un récit "objectif" de ce qui c'était passé...
Sa bio sur Wikipedia donne un aperçu de qui est ce type...
Alors bon, du coup il ne faut pas s'étonner de l'absence de réactivité de la cinémathèque...