Il y a huit mois (oh-mon-dieu-déjà-le-temps-passe-si-vite), je fus embauchée chez madmoiZelle.com, le meilleur magazine du monde (comme vous le savez déjà tou·tes).
Sortie des études, lancée dans la vie active comme une comète (ou un éternuement, c’est au choix), j’avais au bout de quelques semaines la stabilité d’une jeune adulte, avec salaire, appartement de trente mètres carrés à Lille et des légumes dans mon frigo (mais je bois quand même du Coca au petit-déjeuner car j’aime pas trop grandir).
L’occasion de réaliser mon rêve de toujours : adopter un chaton. C’est parti.
Adopter un chaton : la genèse
Je n’ai jamais voulu un chat de race et j’avoue que j’ai du mal à comprendre les gens prêts à lâcher de la purple money pour une boule de poils, avec tous ces bébés félins gratuits qui attendent un peu d’amour.
Pour les chiens, je comprends, mais un chat reste un chat, il va quand même faire des cacas qui puent et passer 90% de son temps à glander même s’il a coûté cher.
Mais à la fin de l’été, une bonne amie rousse que nous appellerons SPP pour préserver son anonymat m’a annoncé que ses parents offraient des chatons, ceux de leurs voisins, et qu’en recueillir un le sauverait d’une mort certaine. Ni une, ni deux, je fondis devant la photo d’un petit monstre gris clair et jurai solennellement de voler à son secours.
Rangez vos petites têtes attendries et vos grand yeux, je viens briser vos rêves comme les miens l’ont été : le petit monstre gris clair a rapidement disparu, et vu le nombre de gros chiens rôdant dans la campagne picarde, il n’y a que peu d’espoir. Voilà. La vie, c’est moche.
Je me retrouvai donc à écumer le célèbre site de vente entre particuliers L’Angle Correct pour trouver LA boule de poils que j’allais couvrir d’amour, de soin et de papouilles – sachant que je partageais chaque photo avec toute la rédac, c’était dur de rester productives.
Après plusieurs déconvenues (des gens qui arrêtaient opportunément de me répondre dès que je demandais quand je pourrais passer chercher le chaton), et mourant de jalousie devant l’adorable petite bête récemment adoptée par Annelise, je me forçai à continuer jusqu’à recevoir mon précieux sésame : un mail disant « Oui, vous pouvez venir chercher le chat ce dimanche après-midi ».
Prochaine étape ? M’équiper pour le nouvel arrivant.
Adopter un chaton : les bases
Ce fut bien plus facile que ce que je croyais.
En un saut de puce jusqu’au plus proche hypermarché, je trouvais une caisse-à-litière-fermée-avec-filtre-anti-odeurs-de-cacas-radioactifs, deux gamelles, une caisse de transport, et bien sûr de la nourriture et de la litière – le tout pour une quarantaine d’euros !
Une fois chez moi, organisation stratégique : litière dans la salle de bains (seule pièce de mon studio munie d’une porte), nourriture bien éloignée de caca-land, virer tout ce qui peut pendouiller, et me préparer à devenir, comme le dit si bien mon cher patron, une mamie à chat.
J’étais prête, et le dimanche, comme prévu, je rentrai chez moi munie de ma nouvelle meilleure amie.
Dites bonjour à Moriarty, une jolie femelle, trois mois et beaucoup trop de dents.
Alors qu’est-ce qu’on fait quand on vient d’accueillir une gentille boule de poils ? On la regarde vivre, beaucoup, histoire de voir comment elle s’habitue.
La nourriture ? Ok, ça lui plaît. Le lait ? Nickel. La litière ? Ouf, elle a compris le principe tout de suite. Les jouets ? Vu comme elle cavale derrière sa boule d’aluminium, ça a l’air d’aller. Les câlins ? Oh ouais, on va bien s’entendre.
Bon, forcément, avec la nouveauté viennent souvent quelques inconvénients. Le premier fut le sourire gêné du gars qui m’a tendu Moriarty en m’annonçant « Par contre, elle était à la campagne, et elle a des puces… » – okay, GÉNIAL.
Les puces de chat ne vont pas vraiment se nourrir de votre sang, mais elles peuvent tout à fait proliférer dans votre appartement jusqu’à l’infester, en se logeant sur les tissus (canapés, tapis, lit…) et je n’étais vraiment pas à l’aise quand je les voyais courir sur la petite tête de mon chaton.
Il faut traiter le problème tout de suite, et j’ai réussi à réagir assez vite pour éviter d’avoir à passer à la phase deux, vider une bombe de fumigène anti-puces dans mon appartement vide avant de l’aérer pendant huit heures et de porter au pressing tout mon linge. Ouf.
Adopter un chaton… et l’éduquer !
Ensuite, il y a les bases de la discipline : apprendre au chat où faire ses griffes, avec quoi il peut jouer, etc.
Moriarty est assez calme, et je n’ai pas eu trop à me plaindre (même si elle aime toujours me mordre les orteils pour un réveil tout en douceur).
Mes deux grands combats ont été de lui apprendre à ne pas dormir SUR mon visage (rapport au fait que respirer, c’est un truc que j’apprécie) et à arrêter de… manger mes cheveux.
Eh oui. Pauvre petite m’a confondue avec sa maman, et je n’ai toujours pas réussi à la discipliner là-dessus puisqu’elle attend que je dorme pour venir ronger ma superbe crinière, me taillant peu à peu une très jolie frange (non).
Elle est très propre, mais une fois, comme je l’avais enfermée dans la salle de bains pour qu’elle arrête de me griffer à 4h du matin, elle a choisi de me punir en faisant ses besoins à dix centimètres de sa litière fraîchement changée.
Une bonne surprise le matin, et la façon la plus littérale du monde de me dire « Coucou, je t’emmerde ».
ADORABLE PETIT MONSTRE.
Adopter un chaton : les avantages
Mais, et on arrive maintenant au moment « mamie à chats », ça a PLEIN d’avantages. Comme je vis seule, ça me fait de la compagnie.
Moriarty est douce, elle est mignonne, elle ronronne comme un petit moteur et mine de rien, après une journée de boulot, rentrer chez soi pour trouver une boule de poils avide de câlins, ça réchauffe le coeur.
Quand j’ai dû passer trois jours sans chauffage en décembre, je pouvais caler mes mains sous son ventre pour me réchauffer, et globalement, je suis tombée sur un chat très cool qui ne me fait pas péter des câbles tous les trois jours.
Alors oui, j’ai un chaton d’appartement et j’en vois déjà venir, leurs sourcils froncés, pour me reprocher de laisser une petite bête s’ennuyer à mort (mon Papa m’a déjà fait la leçon en long, en large et en travers).
Mais je me suis renseignée avant, et le véto que j’ai appelé m’a dit qu’il n’y a aucun souci avec un chat d’appartement, tant qu’on le prend assez petit pour qu’il s’habitue vite.
Moriarty a une douzaine de jouets disponibles en permanence, tous « fait maison » : un bouchon au bout d’une ficelle, des balles de papier alu (sa grande passion) accrochées à de petites peluches, etc. La seule babiole que je lui ai achetée, deux boules en corde avec des grelots à l’intérieur, gît sous le canapé et elle n’a jamais joué avec.
Perso, je la laisse dormir dans mon lit, mais elle aime aussi roupiller sur le canapé, ou au bord de la fenêtre, près du radiateur… de ce que je vois le week-end, elle passe de toute façon une grosse partie de la journée endormie, même quand je suis là.
Et chez mes parents, quand je lui ai fait découvrir le jardin, elle a négligemment mâchonné deux brins d’herbe avant de se lasser et de retourner dans le salon. « Chat » et « appartement », ce n’est pas forcément incompatible !
Avoir un chaton : prévoir le budget
Avoir un chaton, c’est un petit budget, c’est sûr, mais franchement ce n’est pas un gouffre financier.
Pas besoin d’acheter des jouets puisqu’un bouchon en liège l’amuse depuis trois mois, je ne prends pas de « grandes » marques de nourriture pour chats, préférant les marques distributeurs, la litière discount coûte un euro les sept litres, on trouve des arbres à chats à tous les prix et… c’est à peu près tout !
Pas très cher payé pour autant de câlins disponibles, promis. Par contre, c’est vrai que si vous êtes du genre à beaucoup bouger le week-end, il faut prévoir en conséquence.
J’ai habitué Moriarty au train très vite et elle passe tous les trajets à roupiller sagement, mais il faut avoir un endroit où la déposer en arrivant, ou quelqu’un qui peut la garder pendant que vous êtes absent·es !
En bref, je ne regrette absolument rien et j’espère bien passer les dix ou quinze prochaines années à voir mon chaton grandir, grossir et vieillir jusqu’à ce qu’on soit deux grand-mères (oui, bon, j’aurai même pas la quarantaine, ok) roulées en boule au coin du feu.
Entre-temps, j’aurai réalisé plein de vidéos et de gifs rigolos de Moriarty, ce qui nous permettra de devenir célèbres et surtout très riches. J’y crois.
Écoutez Laisse-moi kiffer, le podcast de recommandations culturelles de Madmoizelle.
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