Il est venu se défendre et clamer son innocence, alors même que l’enquête d’Envoyé Spécial le concernant n’est pas encore diffusée.
Au moins quatre femmes accusent Nicolas Hulot d’agressions sexuelles et de viol pour des faits aujourd’hui prescrits.
Sur la chaîne BFM, au micro de Bruce Toussaint, le journaliste et homme politique connu pour son engagement en faveur de l’écologie, a annoncé son retrait de la vie publique et a dénoncé des « affirmations mensongères ».
Il a ironisé :
« Je sais que j’ai un physique très ingrat, donc seule la contrainte me permet de vivre des histoires d’amour »
Avant d’affirmer, « plus sérieusement », qu’il n’avait jamais « séduit par contrainte ».
On se passera des plaisanteries sur le viol, ainsi que de la pseudo-laideur de ceux qui les commettent, un lieu commun dangereux qui entretient l’idée que le violeur est un homme forcément repoussant et que les hommes beaux ne violent pas.
Prendre la parole en premier face aux accusations
« Je ne prendrai plus la parole car je ne me reconnais plus dans cette société, ni dans ses codes », a fait savoir Nicolas Hulot.
La séquence est spectaculaire tant elle permet de voir qu’un homme puissant peut prendre la parole au moment où il le souhaite, en amont de la publication ou de la diffusion d’une enquête sur des violences sexuelles dont il serait l’auteur, et donc de dicter le moment médiatique.
C’est d’ailleurs ce que souligne la journaliste de Mediapart Marine Turchi, qui enquête justement sur les affaires de violences sexuelles :
« Entendre des paroles de ce type, que c’est lui qui est la victime, c’est quelque chose d’extrêmement dur à encaisser », dénonce Sandra Regol, secrétaire nationale adjointe d’Europe Écologie Les Verts qui rappelle que ce sont « des propos trop souvent entendus ».
Alors que des femmes politiques et des activistes ont mis en lumière le sexisme en politique à travers le mouvement MeToo Politique, cette enquête d’Envoyé Spécial arrive à point nommé.
Pas une première pour Nicolas Hulot
Ce n’est pas la première fois que des accusations contre l’ancien ministre de l’Environnement et présentateur de l’émission phare de TF1 Ushuaïa sont rendues publiques. En 2018, une enquête publiée dans le magazine Ebdo avait révélé qu’il avait fait l’objet d’une plainte pour viol en 2008. Une plainte avait été déposée par Pascale Mitterrand, la petite-fille de l’ancien président François Mitterrand, plainte qui avait finalement été classée sans suite par le parquet de Saint-Malo, car les faits étaient prescrits.
Cette nouvelle enquête sur Nicolas Hulot devrait être diffusée très prochainement dans Envoyé Spécial, possiblement ce jeudi 25 novembre, journée contre les violences faites aux femmes, ou le jeudi suivant, France Télévisions n’ayant pas encore confirmé la date.
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Crédit photo : COP PARIS, CC0, via Wikimedia Commons
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