Les souvenirs que Jamie Dornan garde de Cinquantes Nuances de Grey sont loin d’être une partie de plaisir. Devenu célèbre à l’échelle mondiale grâce à son rôle de Christian Grey dans l’adaptation au cinéma de la saga littéraire érotique signée EL James, l’acteur irlandais n’y est pas allé de main morte pour critiquer le film. Il est allé jusqu’à confier que, rongé par la honte, il s’était caché au moment de la sortie du premier volet.
« Je me suis isolé du monde extérieur »
Dans une interview pour la radio BBC 4 publiée le 28 janvier dernier, Jamie Dornan est revenu dix ans en arrière. En 2015, Cinquante Nuances de Grey débarquait dans les salles obscures, tandis que Dornan était à l’affiche de la série The Fall depuis 2013. L’acteur a évoqué les critiques ambivalentes qu’il recevait à l’époque : The Fall était saluée par la critique, tandis que son film érotique était la cible des moqueries les plus cruelles. Dornan a alors confessé :
« Je pense que je me suis caché. J’étais encore dans le tourbillon de critiques positives reçues pour ‘The Fall’ qui a été nominé aux BAFTA et a propulsé ma carrière… pour finalement être ridiculisé. Sam et Aaron Taylor-Johnson [acteur britannique et son épouse, n.d.l.r] m’ont prêté leur maison de campagne et je m’y suis réfugié, pour m’isoler du monde extérieur. »
Jamie Dornan trouvait Cinquante Nuances de Grey ridicule, mais a continué pour l’argent
Dans la suite de l’interview, Jamie Dornan ne s’est pas opposé aux critiques adressées au film. Au contraire, il a expliqué que les deuxièmes et troisièmes volets de Cinquante Nuance de Grey étaient selon lui de purs objets commerciaux, dénués de tout intérêt artistique de sa part :
« Le premier volet a rapporté tellement d’argent que… les deuxième et troisième films ont obtenu le feu vert de la production du jour au lendemain. C’était assez étrange parce que je souffrais déjà du ridicule du premier film mais je me suis engagé à en faire deux autres, sachant que les critiques seraient encore pire. »
Même si le mépris que Jamie Dornan affiche envers Fifty Shades of Grey a de quoi faire de la peine aux fans de la saga littéraire et cinématographique, voici de quoi les consoler. Adepte de l’esprit de contradiction, l’acteur a finalement confié malgré toutes ses critiques, qu’il « n’avait aucun regret pour quoi que ce soit. » Comme quoi, l’argent n’a pas d’odeur.
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Les Commentaires
Il faut aussi voir le contexte qu'il raconte dans le podcast : c'est un gars qui a commencé sa carrière comme mannequin et espérait être pris au sérieux artistiquement, mais n'a réussi à obtenir aucun rôle pendant des années (il vivait sur son salaire de mannequin). Finalement, on le caste dans son premier vrai et gros rôle, c'est un excellent retour critique... et juste après ça, la critique le défonce dans 50 Shades. Forcément, il est ambivalent sur cette expérience et je n'irais pas jusqu'à dire "visiblement l'argent n'a pas d'odeur" comme dans l'article.
J'ai l'impression que les acteurs qui sont très attachés et parlent positivement des rôles hyper commerciaux mais pas forcément artistiquement reconnus sont des acteurs beaucoup plus âgés. J'ai souvent entendu des acteurs très reconnus comme Harrison Ford, Hugh Grant ou Willem Dafoe parler avec beaucoup de respect de leurs films commerciaux, parfois plus que de leurs films "d'auteur" (Hugh Grant a l'air de plus adorer Paddington 2 dans sa filmographie que des films plus confidentiels), parce que pour eux, le rôle d'un acteur c'est certes être un artiste mais aussi divertir les gens, les faire rêver, et les films commerciaux remplissent extrêmement bien ce rôle. Mais pour pouvoir avoir cette relation avec des films que la critique va peut-être assassiner, il faut aussi avoir un rapport à sa carrière beaucoup plus serein et ne pas avoir peur de perdre toute sa crédibilité. D'ailleurs, j'ai vraiment le sentiment que l'affection d'Harrison Ford pour Star Wars a augmenté au fil du temps : c'était un de ses premiers rôles sérieux, ce n'était pas un film très réputé artistiquement, donc ce n'était probablement pas l'image qu'il voulait qu'on retienne de lui, mais maintenant qu'il a pu faire absolument tout ce qu'il voulait, il réalise à quel point ces films ont apporté du bonheur aux gens et il leur reconnait une valeur qu'il ne voyait peut-être pas avant.
Je pense que Jamie Dornan est plus dans la partie "je ne suis pas encore crédible pour me permettre ça" de sa carrière. Même si après, les 50 Shades sont assez toxiques donc je ne sais pas si avec les années, ça va gagner en valeur émotionnelle... Mais The Fall, la série qu'il a faite juste avant, qui était un succès critique et qu'il semble tenir en haute estime, je trouve personnellement qu'elle est limite pire. Je l'ai vraiment détestée, j'ai trouvé que c'était encore une de ces séries qui se complait dans le voyeurisme de la violence contre les femmes, et que le charme de Dornan rendait le tout encore plus choquant (parce qu'on se complait encore plus à regarder des femmes souffrir entre ses mains de BG). Bref, enchainer The Fall et 50 Shades, ça créait une image assez dérangeante je trouvais (vu que Christian Gray est assez un psychopathe à sa manière ), mais je ne vois pas trop de mon point de vue de spectatrice en quoi 50 Shades serait plus problématique que d'autres de ses rôles au final... Au moins, il a permis à des millions de femmes de s'évader en regardant des films et j'espère qu'il en sera un peu plus fier à l'avenir.
C'était un peu comme Robert Pattinson je trouve, il ne bashait pas Twilight au départ (je me souviens même qu'il disait avoir eu l'impression d'être dans un petit film d'auteur avec le premier), et puis comme sa crédibilité artistique augmente, j'ai l'impression qu'il se sent obligé de s'en distancier pour être pris plus au sérieux. Mais le problème pour moi, c'est plus les critiques jugeants que le film en lui-même.