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Voyages

À la découverte de l’Ouest américain — Carte Postale

Il y a deux ans, Edith est partie seule à la découverte de l’Ouest américain. Une grande aventure faite de couchsurfing et de découvertes en tous genres, qu’elle vous raconte !

En 2013, j’avais 23 ans. Je suis partie en échange Erasmus au Danemark : ce n’était pas la première fois que je partais « en immersion » à l’étranger, mais cette expérience m’a beaucoup marquée. Surtout, je n’étais pas franchement ravie d’ensuite revenir à Toulouse.

Au cours du séjour, je m’étais fait quelques potes nord-américains, et à cette période j’étais assez obsédée par le film Into The Wild (que je trouve limite bête aujourd’hui), l’Ouest américain, les romans de Philippe Labro sur les États-Unis, etc. J’ai donc décidé de prendre un billet d’avion pour voyager entre les États-Unis et le Canada.

Au départ je voulais partir six mois (entre autres parce que les deux pays délivraient un visa de trois mois chacun), mais j’ai dû rester plus longtemps que prévu en France pour finir mon semestre raté de l’année précédente.

Cela m’a déçue au début, mais finalement le fait d’être obligée de réduire la durée du voyage en freestyle était plutôt rassurant. J’étais déjà partie autant de temps ailleurs, mais jamais pour passer six mois « seulement » en vadrouille, à voyager.

La découverte complexe des États-Unis

L’été 2013 j’ai donc pris deux billets d’avion : un aller vers Vancouver, et un retour début septembre depuis Montréal. J’avais deux mois pour relier le tout. Je ne vais pas parler du Canada ici parce qu’une fois arrivée à Vancouver, j’ai traversé la frontière pour me rendre à Seattle à peine quelques jours plus tard.

Je ne pensais pas qu’une fois aux États-Unis je retraverserais la frontière seulement une semaine avant mon retour pour Montréal.

En effet, j’ai tellement kiffé l’Ouest des États-Unis qu’au bout d’un mois de voyage je n’étais que dans l’Idaho, donc encore très près de Vancouver et bien loin de Montréal ! J’ai alors acheté un autre billet d’avion de Salt Lake City à Toronto pour la semaine précédant le grand retour.

Mes premières impressions sur les États-Unis, c’est que tout y était grand, même grandiose, et différent, drôle. C’est très bateau de dire ça, mais jamais je n’avais autant ressenti à la fois une similarité avec notre culture et une grande étrangeté, me causant une certaine incompréhension face aux règles du pays, ses mœurs.

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En plus, j’ai vite compris que le pays ne comprenait pas une seule culture homogène mais une multitude, et plein de gens appartiennent à des communautés ayant leur propre culture et ne veulent pas en sortir.

La nourriture américaine

Au quotidien, j’ai par ailleurs remarqué un aspect génial des États-Unis : la bouffe. Déjà que la nourriture, c’est la meilleure chose au monde, c’est encore mieux quand tu es dans un endroit où tu peux goûter des aliments et recettes que tu ne connais pas. Et les États-Unis, je trouve que pour ça, c’est le TOP.

On dirait qu’il n’existe pas vraiment de gastronomie nationale, et étant donné qu’il s’agit d’un pays d’immigration, tu peux goûter là-bas TOUTES les bouffes du monde. Il y a énormément de food trucks, des cafés qui font des friandises à croquer partout ; tu peux manger à n’importe quelle heure (véridique, même dans des petites villes/villages), et les proportions sont OUF à des prix ultra-raisonnables.

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C’est également très facile de trouver de la bouffe végé ou vegan (bien que ce ne soit pas un prérequis me concernant). Et puis il existe un truc génial dans les cafés ou restos : le principe du bottomless (sans fond).

En gros, tu commandes un milk-shake, imaginons à 3$, et tu peux avoir le même à volonté pour un dollar de plus… On te remplit donc ton milk-shake à l’infini ! Pareil pour les frites, cafés, onion rings, et en général tous les accompagnements.

J’ai tellement kiffé le bottomless ! Je ne comprends pas pourquoi ça ne se trouve pas ailleurs (en tout cas, je n’ai pas trouvé).

De ville en ville, la découverte des États-Unis

Vous allez me demander : à part manger, qu’ai-je fait exactement là-bas ? Déjà, laissez-moi vous dire qu’en deux mois, je n’ai pris un lit dans une auberge que pour deux nuits. Le reste, c’était CouchSurfing et camping. Je parle anglais, du coup j’ai rencontré plein de monde, et quasiment pas de touristes.

J’ai atterri à Vancouver, où en gros j’ai passé trois jours à dormir (la violence des neuf heures de décalage horaire dans ta face) et à manger. À très bien manger même (du gros, du fat).

J’ai ensuite passé trois jours à Seattle avant d’aller à Fork — un endroit prisé des touristes car c’est là que se déroule l’intrigue de Twilight. J’y ai fait du wwoofing pendant une semaine chez des hippies qui habitaient une cabane dans les bois avec des chèvres, sans eau courante ni électricité (c’était rigolo), avec un hipster californien venu « communier avec la nature pour se retrouver ».

Je me suis ensuite taillée à Olympia en stop, ce qui fait que j’ai eu le temps de voir des choses. Je suis en effet passée par Aberdeen, une ville ultra-dévastée, avec des filles toutes jeunes avec des enfants, des gars qui ont l’air d’avoir 40 ans mais qui en ont sûrement 15 de moins, avec un certain nombre de gens dans la rue qui poussent des caddies remplis d’affaires (comme dans les films, oui). C’était bizarre comme ambiance.

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Pile quand je suis arrivée à Olympia il y avait des animations, type fête de la ville mais avec des cow-boys dedans (véridique). J’ai vite senti que j’étais dans un endroit mi-tradi mi-tout-part-en-cacahuètes avec des seringues par terre (tu te doutes du pourquoi elles sont arrivées là mais tu ne veux pas savoir).

Après deux-trois jours à Olympia, c’était parti pour Portland — le paradis du hipster, mesdames et messieurs. C’est là-bas que j’ai vraiment découvert le CouchSurfing ; même si j’avais testé avant, c’est aux États-Unis que j’ai le plus kiffé l’expérience.

L’expèrience du CouchSurfing

Quand j’ai débarqué à Portland, j’ai reçu au dernier moment un message d’un mec me disant que je pouvais dormir chez lui. C’était assez loin dans la banlieue que je n’avais pas encore visitée : je me suis dit que j’irais bien voir cela, quitte à rebouger dès le lendemain si jamais je m’y ennuyais trop. Sac à dos sur le dos, j’ai donc pris un métro, deux trams, un bus… tout un parcours du combattant pour retrouver sa rue.

J’ai débarqué dans un quartier à la Wisteria Lane, avec des maisons toutes identiques avec un petit porche, une allée pour garer la voiture, et à l’arrière de la maison des petits bouts de jardin. J’ai fini par atterrir devant une bâtisse à la peinture toute pourrie avec un énorme bus de toutes les couleurs garé devant, un food truck à l’abandon, et trois personnes buvant une bière à l’entrée. C’était la maison de mon hôte Ross.

Impossible d’y trouver Ross, mais je me suis présentée aux gens qui ne m’attendaient clairement pas mais étaient ultra-sympas. J’étais en fait tombée sur une coloc de rêve, dans laquelle vivaient cinq jeunes adultes qui hébergeaient jusqu’à dix couchsurfers (!) venus de tous les États-Unis et du monde.

Leur jardin ? C’était un parc de jeu pour adultes, avec un gros barbeuc à l’américaine, une mini rampe de skate, une petite scène avec un énorme drapeau américain, une roulotte, une cabane dans l’arbre…

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(Tous droits réservés.)

J’y suis restée presque dix jours, quasiment sans bouger de la maison, tout simplement parce que je découvrais déjà tellement de choses avec tous ces gens que je ressentais peu le besoin de m’aventurer dehors. Le top du top de l’expérience CouchSurfing !

Et d’aventure en aventure…

Je me suis ensuite rendue à Bend (en Oregon, tout comme Portland), pour passer une semaine seule chez un mec que je n’ai pas beaucoup croisé… Mais il faut dire que j’y étais allée pour une chose avant tout : faire de l’escalade, sport que j’adore, dans un parc plein de falaises.

Après Bend, je suis allée chez mon pote Matthew rencontré au Danemark dans un bled de l’Idaho, avant de rejoindre Idaho Falls où il m’est arrivé un truc épique : je me suis retrouvée coincée dans un minuscule aéroport à 2h du mat’, toute seule, et quand j’ai réussi à sortir, je me suis rendu compte que j’avais laissé mon portable à l’intérieur.

J’ai donc dû escalader quelques murs pour le récupérer, avant de me faire choper par le gardien, qui était en fait très gentil.

Et puis j’ai vu l’endroit le plus fou : le parc de Yellowstone, où j’ai passé une semaine incroyable. Il y avait les paysages les plus dingues que j’ai jamais vus, les animaux les plus dangereux et beaux que j’ai jamais vus, la plus grosse machine à tourisme belle nature que j’ai jamais vue.

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Il y a notamment des geysers, rien que ça.

Puis, bon, il était temps de rejoindre Salt Lake City pour prendre mon avion. Et là j’ai craqué mon slip et loué une voiture (youhou) pour une semaine. Je suis allée à Moab (où il y a des cailloux tout rouges, on dirait qu’on est sur Mars !), puis au lac Powell — une réserve d’eau artificielle entre l’Arizona et l’Utah qui fournit de l’électricité à toute la Californie m’a-t-on dit !

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Des chaussures à côté de Monument Valley, en Arizona. (Tous droits réservés.)

Le lac Powell

C’était une beauté, un paradis sur Terre. Il s’agit d’un lac au bout d’un cul-de-sac de plusieurs dizaines de kilomètres, avec un camping désert. Et laissez-moi vous dire qu’aux États-Unis c’est the bon plan, particulièrement les campings municipaux. Certains n’auront pas de douches mais bon, ils n’ont également pas d’accueil où s’enregistrer.

En général il y a seulement une boîte, des enveloppes et des fiches de renseignement à dispo : tu dois les remplir, les mettre dans l’enveloppe et y glisser un petit billet — ou non si tu n’as pas d’argent, personne ne le verra !

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Le lac Powell.

Le lendemain de mon arrivée, j’ai rencontré une famille de cinq enfants avec les parents et grands-parents, qui m’a invitée pour un petit-déjeuner. Très rapidement on s’est rendu compte de tout ce qui nous séparait : eux étaient plutôt riches, très très religieux (protestants), avec des idées politiques ultra-libérales.

Les femmes étaient mariées à 18 ans puis mères au foyer… Alors que je pensais qu’on allait passer nos vacances chacun de notre côté, les différences qui nous séparaient ont d’autant plus attiré leur attention.

J’ai passé deux jours non-stop avec toute la petite famille. Ils étaient vraiment curieux de mon mode de vie, de ma personne, et en même temps très tolérants, compréhensifs et bienveillants… C’était ma grosse claque du voyage : c’était la première fois que je rencontrais des gens autant à l’opposé de ce que j’étais, et pour autant ultra-ouverts.

Enfin, je suis allée voir le Canyon National Park, le Grand Canyon ma gueule ! C’était incroyable. Puis il était temps de revenir à Salt Lake City, puis au Canada.

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Arches National Park, en Utah. (Tous droits réservés)

La découverte de nombreuses richesses

Je n’ai été déçue de rien dans ce voyage. Je m’attendais à des claques sur les paysages, à rencontrer plein de gens, et ce fut le cas. Je ne connaissais pas ce penchant qu’ont les Américain•es à parler à tout le monde, de tout et de rien, hyper-facilement.

Je me souviens d’une fois, assise dans un bus qui m’amenait à Salt Lake City (un voyage de cinq heures). La conversation avec le mec à coté de moi donnait à peu près ça :

« Machin, me tendant la main : Machin, enchanté. Moi : Edith, enchantée. Machin : Tu vas faire quoi à Salt Lake City ? Moi : Bah je ne sais pas trop encore, mais je vais me balader dans l’Utah. Machin : Ah ok. Moi je rentre chez moi, car ma copine avec qui j’étais depuis 5 ans vient de me larguer. »

Boum, le mec a balancé l’info comme ça, même pas peur. Ce genre de chose m’est arrivé un paquet de fois aux États-Unis, et particulièrement dans le bus.

Ce voyage m’a ainsi fait découvrir une culture que je kiffe, et qu’auparavant je réduisais à des clichés assez négatifs. J’ai découvert que ce pays regorge d’une infinité de communautés différentes, allant des plus gros clichés aux personnes les plus cool de la Terre.


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Les Commentaires

7
Avatar de Patrickbateman
26 octobre 2016 à 14h10
Patrickbateman
@LautreEdith Kansas. Mon rêve serait d'aller en Nouvelle Orléans, mais ça sera pour une prochaine fois
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Voir les 7 commentaires

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