Si la science commence à avoir de plus en plus de recul concernant le Covid-19, ses effets au long terme peuvent parfois surprendre. Fatigue prolongée, essoufflement, sensation d’oppression, cystite… Tous ces problèmes peuvent provenir d’une infection au coronavirus. Mais saviez-vous que de nombreuses personnes peuvent également constater une chute de cheveux assez importante, et ce, même lors de formes « légères » ?
Ce phénomène appelé « effluvium télogène » survient sept à neuf mois après l’infection d’après les chiffres des Hôpitaux Universitaires de Genève. Il toucherait 4% des 18 – 39 ans, 2% des 40 – 59 ans et 6% des personnes ayant plus de 60 ans. Quant à sa durée, cela peut aller de deux à quatre mois selon la même source. Une longue période pendant laquelle les cheveux peuvent parfois chuter drastiquement. Preuve relayée par Slate que c’est un évènement qui peut inquiéter la personne qui en souffre : la société scientifique Spate a recensé au cours des 12 derniers mois une augmentation de 8% des recherches Google concernant la perte de cheveux. Le sujet est d’ailleurs recherché, toujours selon Slate plus de 829.000 fois par mois rien qu’aux États-Unis.
L’effluvium télogène, qu’est-ce que c’est ?
Il s’agit d’un dérèglement capillaire entrainant une importante perte de cheveux qui suit un épisode de stress systémique d’après le site monsystemeimmunitaire.fr. Cela peut survenir à différents moments de la vie comme après une importante infection, une chirurgie sous anesthésie générale, un épisode de fatigue, une perte de poids rapide, un accouchement ou de grosses carences. Selon la même source : « Ce phénomène se traduit par le passage prématuré des follicules pileux de la phase de croissance à la phase de repos, qui dure environ 3 mois, après lesquels survient la chute excessive des cheveux. »
En gros : l’organisme va placer en priorité sa propre défense en mettant en pause des éléments secondaires comme le maintient de la santé des cheveux. C’est donc une problématique qui peut nous toucher à différents moments de vie.
Il faut également savoir que le stress inhérent à la pandémie et à une contamination au Covid-19 peut avoir un impact important sur la perte de cheveux. Le Docteur Shilpi Khetarpal, professeur de dermatologie à la Clinique de Cleveland explique cette idée dans les colonnes du New York Times :
« Il y a beaucoup, beaucoup de stress autour de cette pandémie, et nous continuons à voir des gens perdre leurs cheveux parce qu’une grande partie du stress n’a pas disparu ».
Et le retour à la normale alors ?
Même si souffrir d’effluvium télogène peut être un moment extrêmement stressant à traverser, il faut savoir que ce dérèglement capillaire est, dans la plupart des cas, résorbable. En moyenne, les scientifiques tablent sur une récupération totale de la masse capillaire entre 3 et 18 mois. Pour que le processus puisse s’effectuer correctement, n’essayez pas de ne pas brosser vos cheveux pour éviter un maximum la perte. Car la chute provoquera une repousse. D’ailleurs le dermatologue et chirurgien du cuir chevelu Pierre Bouhanna explique au Journal Des Femmes :
« La petite boule blanche que vous pouvez voir sur les cheveux tombés n’est pas la racine du cheveu. il s’agit d’un petit sac résiduel des gaines qui entourent le cheveu. ».
Quand consulter ?
Si vous perdez vos cheveux depuis plusieurs mois, que cette perte commence à créer des trous au niveau de votre raie et que vous ne constatez aucune amélioration, n’hésitez pas à aller consulter votre médecin traitant ou un dermatologue. Ces derniers commenceront par vous prescrire un bilan sanguin afin d’établir si vous ne souffrez pas de carence en fer par exemple. Le docteur Pierre Bouhanna explique :
« Un examen clinique, un interrogatoire et une trichoscopie digitale (examen devenu essentiel qui mesure le diamètre des cheveux et leur nombre par cm2), parfois un bilan sanguin, permettent de poser un diagnostic. De celui-ci dépend le traitement. Le traitement est médical s’il s’agit d’un effluvium télogène et médical et chirurgical lorsqu’il y a une alopécie androgénétique ».
Dans tous les cas, il est aussi important de signaler que vous n’êtes pas seule face à ces symptômes et qu’un accompagnement psychologique et dermatologique peut vous aider à traverser au mieux ce moment qui peut s’avérer traumatique.
À lire aussi : Allergies au pollen : les masques peuvent aider à se protéger, mais à quelle condition ?
Crédits de l’image de une : @Tamara Bellis.
Et si le film que vous alliez voir ce soir était une bouse ? Chaque semaine, Kalindi Ramphul vous offre son avis sur LE film à voir (ou pas) dans l’émission Le seul avis qui compte.
Les Commentaires
Il n'y a pas encore de commentaire sur cet article.