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Féminisme

T’as pensé à ? Le compte Instagram de témoignages sur la charge mentale

Madame Sourire a créé le compte Instagram « T’as pensé à ? » il y a une semaine, une page de témoignages sur la charge mentale. Océane a discuté avec elle !

La charge mentale, trois mots que la dessinatrice Emma a posé sur la réalité du quotidien des femmes en couple hétérosexuel.

La charge mentale, qu’est ce que c’est ?

La charge mentale, c’est avoir tout le poids du couple et du foyer sur ses épaules. Que ce soit pour les enfants, son compagnon, les tâches ménagères, la cuisine, la contraception, les rendez-vous…

Bref, toutes les petites choses qui permettent que la vie de couple et de famille roule sans accroc, et qui parasitent quotidiennement le cerveau des femmes et mères de famille, en menant parfois le couple lui même à sa perte.

Il y a une semaine, la blogueuse, daronne, prof, féministe (rien que ça) du 93 Marie, du blog Madame Sourire, créait le compte Instagram @taspensea, dans sa course matinale pour déposer son fils d’un an chez la nounou sans arriver en retard au boulot.

La création de « T’as pensé à ? », le compte Instagram sur la charge mentale

Voici le genre de témoignages qu’on peut déjà trouver sur la page de @taspensea, suivie au moment où j’écris ces lignes par 338 abonnés :

Mettre un rappel d’un rappel. Ça vous parle ?

Une publication partagée par T’as pensé à (@taspensea) le

Dans la même veine que les comptes @tasjoui, @tubandes ou @amourssolitaires, ce sont des témoignages anonymes envoyés par messages privés qui l’alimentent quotidiennement.

En tant qu’historienne, professeure d’Histoire-Géographie, et maman d’un enfant de 1 an, Marie écrit sur son blog depuis 2014 sur les thématiques du féminisme et de l’éducation.

Et elle m’explique que c’est une grosse crise dans son couple

qui lui a en partie donné l’impulsion pour créer ce compte Instagram :

« Mon couple vient de passer une très grave crise à cause de la charge mentale. Je suis féministe, historienne, et mon mari est sociologue, et malgré ça on a pété au vol !

Je me suis retrouvée à tout gérer sans que mon compagnon s’en rende compte, et sans que je lui dise.

En répartition des tâches ça va, mais dans la planification de nos vies j’avais vraiment tout sur les épaules. »

Il y a 15 jours, alors qu’elle était au parc avec son fils, elle s’est rendue compte que toutes les femmes avec elle, qu’elle ne connaissait pas plus que ça, lui racontaient la souffrance engendrée par leur lot de charge mentale du quotidien, et ça a été le déclic :

« En fait sur Internet on met en avant l’incompétence des hommes, mais on n’écoute pas la souffrance des femmes ni ce qu’elles disent.

On pointe du doigt, mais on n’écoute pas leur parole ni toute leur souffrance. »

« Je suis historienne et féministe, et je me suis plantée ! »

taspenseaUne des publications du compte Instagram @taspensea

Le constat de Marie est simple : malgré ses études, ses lectures féministes, son métier d’historienne et de professeure : elle s’est plantée dans sa vie intime et s’est elle-même fait happer par la charge mentale.

« Quand tu as un enfant, tu es poussée dans tes retranchements parce que c’est une situation nouvelle, et tout à coup tu récupères des réflexes qui sont ceux que tu as depuis l’enfance.

C’est un tel bouleversement émotionnel que tu reviens à la personne que tu es au fond de toi et qui n’est pas déconstruite !

J’ai une mère qui a toujours tout fait. Elle ne m’a jamais appris à tout faire, mais moi je la voyais faire, et ça suffit.

Et j’en connais plein des féministes comme moi, qui galèrent aussi à la maison… C’est les mêmes qui sont au parc avec moi ! »

Avec le compte Instagram @taspensea, Marie ne prétend pas trouver des solutions, elle considère que chaque couple a ses propres réponses à trouver.

Mais elle a choisi ce format de témoignages anonymes pour exprimer la souffrance qui doit être extériorisée par les femmes, pour qu’elles se sentent écoutées et moins seules.

Des témoignages qui expriment la souffrance engendrée par la charge mentale

Depuis une semaine que le compte est actif, le nombre d’abonnés ne cesse d’augmenter (352 maintenant !), et Marie reçoit tous les jours des témoignages de femmes.

« Quand tu galères, que ça ne va vraiment plus, te dire que ça arrive à d’autres, que ça va passer, et que tu n’es pas seule à être révoltée, ça aide.

Ça créé du collectif, et ça permet d’avoir envie de se battre. Donc j’essaye de donner des petites pistes pour essayer de se battre au quotidien.

Parce que c’est difficile de se battre avec l’homme qu’on aime… »

Marie parle de l’enjeu d’une révolution de l’intime, à laquelle participent aussi des comptes Instagram comme @tasjoui ou @amourssolitaires.

Une révolution nécessaire selon elle pour acquérir l’égalité à l’échelle de la société entière :

« Je pense que c’est dans l’intime et le couple, et surtout le couple hétérosexuel et monogame que beaucoup de batailles se jouent.

C’est là où ressortent les inégalités sans qu’on s’en rende compte, et c’est là qu’en sont les racines : on doit faire en sorte que l’égalité soit réelle dans notre intimité.

Il y a évidemment des femmes qui veulent faire le choix de rester à la maison pour s’occuper de leurs enfants et qui sont très heureuses là-dedans : il faut simplement que le bonheur de chacun soit respecté, et c’est à ça qu’il va falloir réfléchir dans les prochains mois ! »

Et toi, ça te parle la charge mentale ? Dis-le moi en commentaires !

Et si ce n’est pas déjà le cas, viens suivre notre compte Instagram @madmoizelledotcom pour rejoindre la communauté et ne rien manquer de nos articles !

À lire aussi : Comment je suis devenue la mère de mon mec — Carnet de Rupture #2

Hey au fait, si les histoires d’amour, de couple, et de rencontres t’intéressent, ça tombe bien : madmoiZelle va t’en parler à l’occasion de la sortie de Plan Coeur, la nouvelle série Netflix France !

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Les Commentaires

64
Avatar de Tiael
8 mars 2019 à 19h03
Tiael
La charge mentale peut exister en colocation aussi. Moi ça va j'ai de la chance, pas pour rien que ça dure depuis... 7 ans ? bientôt 8 si je compte bien. Aujourd'hui j'en fais un peu moins qu'elle concrètement (plus d'heures de boulot = moins de temps), mais je pe,se qu'on se partage bien la charge mentale.
Mais un truc où on a toujours été géniales avec l'autre, c'est pendant les partiels/mémoires/autres trucs stressants d'études ou de boulot, parce que là spontanément, celle en "crise" ne levait plus le petit doigt Et de savoir ça, ben mine de rien ça permettait d'avoir l'esprit libre pour autre chose
2
Voir les 64 commentaires

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