L’autre jour, je parlais de voir le verre à moitié plein plutôt qu’à moitié vide. Pour mettre cette idée en pratique, je veux parler des choses positives. Parce que se réjouir de temps en temps, ça ne fait pas de mal.
Hier, Kevin Roberts, un membre du directoire de l’agence Publicis, a reçu l’ordre de « prendre congé de Publicis Group avec effet immédiat » suite à des propos sexistes qu’il a tenus dans une interview donnée à Business Insider.
D’abord, l’information qui fâche : en 2016, un homme peut encore déclarer qu’« il ne pense pas [que le manque de femmes à des postes de direction] soit un problème » et le penser a fortiori. De toute façon, selon lui, on ne peut « pas parler de discrimination parce que nous n’avons jamais rencontré ce problème, Dieu merci ». J’ai envie de répondre : posez donc la question aux femmes de votre entourage monsieur Roberts, on verra si elles sont du même avis.
Kevin Roberts s’est expliqué sur ces propos et ça pue le sexisme idiot :
« Leur ambition n’est pas verticale, c’est une ambition intrinsèque, circulaire, d’être heureuses. Alors elles nous disent : « Nous ne nous évaluons pas avec les critères selon lesquels vous, dinosaures idiots, vous vous jugez ». Je ne pense pas [que le manque de femmes à des postes de direction] soit un problème. Je ne suis pas inquiet, simplement parce qu’elles sont très heureuses, qu’elles ont beaucoup de succès et qu’elles font du très bon travail. Je ne peux pas parler de discrimination parce que nous n’avons jamais rencontré ce problème, Dieu merci. »
Mais la bonne nouvelle, c’est que ce genre de propos ne reste plus sans conséquences. La réaction du patron de Publicis, Maurice Lévy, a été immédiate et sans appel : Kevin Roberts doit désormais attendre que le conseil de surveillance de Publicis puisse statuer sur la suite de cette affaire.
Pour quelqu’un qui ne passe « pas de temps » sur ces questions, espérons que ses vacances forcées lui permettent d’y réfléchir un petit peu plus.
Du côté de Publicis, un message interne a été communiqué à tou•tes les employé•es pour rappeler que « la diversité et l’intégration sont des impératifs sur lesquels Publicis ne négociera pas » et pour « réitérer l’absence de tolérance du groupe envers un comportement ou un commentaire contraires à l’esprit » du groupe.
En espérant que ce type de réactions continue à se généraliser.