La vie se résume-t-elle à étudier plus ou moins longtemps, afin d’obtenir un travail où l’on va s’user le corps et l’esprit, jusqu’à ce qu’on ne puisse plus s’en servir au moment de la retraite (si elle existe encore pour les personnes nées après 1990) avant de mourir ? Au grand jeu perdu d’avance du capitalisme où le travail compétitif est roi, les jeunes souhaitent de moins en moins participer.
Les 18-24 ans, prêts à quitter un emploi qui les empêche de profiter de leur vie perso
Vous l’avez peut-être déjà remarqué sur Twitter et TikTok : une myriade de personnes témoignent avoir fièrement quitté leur job, en pleine pandémie, préférant leur bien-être, leur santé mentale et physique, au mythe capitaliste qui veut qu’on ruine sa vie à la gagner. Ce phénomène porte un nom : celui de « La Grande Démission. »
Eh bien ce qui pouvait s’apparenter à une marginale tendance sur certains réseaux sociaux se voit aujourd’hui corroboré par une nouvelle étude, menée par l’institut de sondage Randstad et publiée par Business Insider. D’après l’enquête, plus de la moitié des employés (56%) âgés de 18 à 24 ans déclarent qu’ils quitteraient un emploi qui les empêcherait de profiter de leur vie.
L’enquête a interrogé 35 000 employés sur 34 marchés à l’international et a montré un changement radical des attitudes sur le lieu de travail, notamment combien les jeunes seraient même prêts à quitter leur emploi s’il entravait leur vie personnelle, s’ils avaient des problèmes avec la politique sociale ou environnementale de l’entreprise. La PDG du cabinet d’études Randstad, Sander van ‘t Noordende, l’affirme :
« Les jeunes veulent se donner à fond au travail, ce qui se reflète dans leur détermination à ne pas compromettre leurs valeurs personnelles lors du choix d’un employeur. […] Les entreprises doivent repenser leur approche pour attirer et retenir le personnel, ou faire face à une concurrence sérieuse. »
L’étude a également décrit les cinq priorités principales des employés de la génération Z (âgée de 18 à 24 ans) et de la génération Y (âgées de 25 à 34 ans) : une expérience de travail épanouissante, un alignement avec leurs valeurs, de l’autonomie dans leurs fonctions, de la flexibilité dans leur emploi du temps, et des perspectives d’évolution.
En France, on veut travailler moins pour s’épanouir davantage
Une autre étude française, menée par L’Observatoire Société et Consommation (ObSoCo), relève d’autres dynamiques concernant les aspirations professionnelles : une réduction du temps de travail : 40% des Françaises et Français aspirent à travailler moins de 35 heures par semaine, soit une hausse de 7 points en trois ans. Parmi elles et eux, 40% sont prêts à une baisse de salaires, soit une augmentation de 9 points en 3 ans.
Des tendances de genre et de génération se détachent concernant la question du temps de travail en France, relève l’ObSoCo :
« On notera que c’est davantage le cas des femmes (46% vs 34% des hommes), que cela apparaît lié aux cycles de vie (48% des 18-24 ans et 44% des 45-55 ans pour 36% des 35-44 et 29% des 55-64 ans) et concerne plus souvent les catégories socioprofessionnelles intermédiaires (44% pour 40% des CSP modestes et 36% des CSP+). »
Bref, la jeunesse France veut bosser moins pour s’épanouir plus. Et à l’international, on serait même prêt à quitter un taf qui empêche de profiter de sa vie plutôt que de l’y ruiner.
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Crédit photo de Une : pexels-jopwell-2422293
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