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Actualités France

Le chirurgien préféré de la télé-réalité accusé par 7 femmes supplémentaires d’opérations ratées

Après la parution d’une première enquête du Parisien mettant en cause le chirurgien esthétique Benjamin Azoulay, 7 nouvelle femmes, dont une infirmière, dénoncent des « interventions ratées », avec pour certaines d’entres elles, « des séquelles à vie ». Elles sont désormais 13 à briser le silence.

Loin des paillettes de la télé-réalité, des anonymes libèrent la parole et l’écoute sur des interventions esthétiques qui ont fait basculer leur existence dans un cauchemar permanent.

Le 5 mai 2022, Le Parisien sort une première enquête révélant que six patientes « dénoncent, photos et examens médicaux à l’appui des interventions ratées d’un docteur inhumain qui opérait dans un état second ». Suite à la publication de leur papier, le quotidien reçoit de nombreux témoignages d’autres victimes de Benjamin Azoulay, chirurgien aux 58.000 abonnées sur Instagram.

Le 13 mai 2022, sept autres femmes, encore une fois, photos et examens médicaux à l’appui, accusent dans les colonnes du Parisien, le médiatique docteur d’interventions « ratées », de « mutilations », parfois « irréversibles ».

Pour la première fois, une infirmière travaillant aux côtés du docteur Benjamin Azoulay sort du silence, en soutien à « ces femmes, qui ont mis parfois toutes leurs économies dans l’intervention », précise Le Parisien.

Une infirmière du chirurgien Azoulay témoigne enfin

Les premières à avoir brisé le silence sur la « boucherie » dont elles ont été victimes de la part du chirurgien sont deux célébrités de la télé-réalité : Émilie Amar et Luna Skye qui ont confié, en mai dernier, au Parisien, avoir été « hospitalisées dans un état grave », après des injections réalisées par le médecin Azoulay, pour galber leurs fesses. Quatre courageuses autres femmes ont rapidement dénoncé des faits quasi-similaires, mais il semblerait qu’elles soient encore plus nombreuses.

Rejointes aujourd’hui par sept nouvelles femmes, certaines attendent encore « d’aller mieux », assure Le Parisien, avant de s’exprimer. Toutefois, nombreuses sont celles prêtes désormais à engager des poursuites judiciaires, avec Me Jean-Louis Saves, l’avocat des deux influenceuses :

« Il y aura vraisemblablement des pourparlers. En tout cas, c’est ce que mes clientes espèrent. Si ce n’est pas le cas, on saisira le tribunal judiciaire. »

Un premier procès contre le médecin Azoulay débutera fin mai

Fin mai, Virginie, 34 ans, se présentera pour une première audience au civil au tribunal judiciaire de Paris afin de mettre le docteur Azoulay face à « ses responsabilités » :

« Je vis un enfer trois ans après ma rhinoplastie. Il ne faut plus que cela arrive à d’autres filles. Les médecins m’ont annoncé qu’ils allaient devoir me faire une greffe de cartilage. »

L’opération rêvée, au prix de 5.000 euros, alors que cette mère célibataire de Seine-et-Marne ne gagne que 1 700 euros par mois, a viré au cauchemar en 2019. Alors qu’après l’intervention, elle craint d’avoir déclenché une infection, elle retourne voir le médecin Azoulay, qui lui prescrit une boîte d’anxiolytiques en lui assurant qu’elle angoisse inutilement. Elle finit par se rendre chez un ORL :

« Là, il s’est rendu compte que le docteur Azoulay avait oublié les compresses… Dans mon nez ! Je les avais depuis cinq mois, vous imaginez ? Il avait tellement cassé mon nez que je respirais et dormais de plus en plus mal. L’opération m’a détruite, confie-t-elle, d’une voix tremblante. Je regrette chaque jour d’être allée le voir. »

Avec le temps, le nez de Virginie s’affaisse et elle plonge dans un état dépressif. Arrêt de travail, consultations chez le psychiatre… Après avoir rencontré quatre chirurgiens différents pour tenter de « reconstruire » son nez, Virginie se rend compte qu’elle n’en a même plus les moyens. Aujourd’hui, elle demande justice et veut « faire payer » celui qui l’a défigurée.

Pilar et Aurélie ont eu, elle aussi, des séquelles suite à leur rhinoplastie entre les mains du docteur Azoulay. À la première, il a soudé la cicatrice au cartilage. Et à la seconde, il a dévié la cloison nasale. Toutes deux aujourd’hui révèlent avoir du mal à « respirer », avoir souvent le « nez bouché », « presque sans odorat ».

Des interventions expéditives et aucun suivi post-opératoire

Il y a aussi Laure, une parisienne de 29 ans, qui décide en 2016 de se refaire les fesses, et se tourne alors vers le « plus jeune chirurgien esthétique de France ». Le premier entretien est bref, à peine 10 minutes où Benjamin Azoulay demande à sa patiente de « ne pas aller voir les avis négatifs le concernant sur internet, qui venait de gens frustrés. »

Laure programme quand même sa pose d’implants et une liposuccion. Le jour J, le chirurgien est une nouvelle fois pressé et l’opère « tout de suite parce qu’il a un train à prendre dans l’après-midi. » Les jours suivants, Laure a de la fièvre, ne mange plus, et des « boules » sur son fessier. Le docteur Azoulay est en vacances, il la renvoie vers d’autres collègues, qui refusent de s’occuper d’elle. Un chirurgien finit par la soigner.

« J’avais une infection. Au fil du temps, les cicatrices se sont ouvertes, elles saignaient abondamment. L’implant droit s’est même retourné. »

Violation du secret médical

Un an après, alors qu’elle se rend à la clinique afin d’avoir des explications de la part du médecin Azoulay, elle apprend qu’il est suspendu deux ans, dont un avec sursis, par l’Ordre des médecins, pour « violation du secret médical ». Le chirurgien star des réseaux sociaux a été pris à son propre piège : il aurait accepté d’être filmé durant plusieurs opérations « sans cacher » le visage et l’identité des patientes. En 2020, enfin, elle arrive à le confronter :

 « Il était odieux ! Il me rejetait la faute ! J’ai fondu en larmes dans son cabinet. »

Il y a encore Marine et Hilde, auxquelles le chirurgien a massacré les poitrines. La première réalise deux mammoplasties, il y a presque 10 ans, entre ses mains :

« La première opération, mon mamelon dépassait du soutien-gorge, la seconde, mon sein était plus bas que l’autre. Porter plainte ? À l’époque, qui m’aurait donné raison face à un chirurgien reconnu et riche ?»

Hilda, elle, se présente au Parisien comme étant l’ancienne voisine du chirurgien qui l’a vu « grandir ». En 2020, après trois grossesses, elle lui confie sa poitrine mais le trouve « étrangement nerveux ». Suite à l’opération, du pus se développe, ses seins sont couverts de cicatrices et elle a une nécrose de l’aréole :

« Le docteur devait me réopérer. Mais il est injoignable depuis huit mois. Je regrette de lui avoir fait aveuglément confiance. »

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© Benjamin Azoulay – Instagram

Le docteur Azoulay souhaite « une expertise indépendante »

Le Parisien a contacté le médiatique docteur qui a une nouvelle fois revendiqué travailler « avec cœur et sérieux depuis plus d’une décennie »  :

« Nombre de mes collègues et patientes peuvent témoigner de la qualité de mon travail. J’ai opéré près de 6.000 patientes que j’ai accompagnées et suivies tout au long de la procédure de l’opération chirurgicale, du premier rendez-vous d’information jusqu’à aujourd’hui. »

Benjamin Azoulay qui se dit « très serein », se défend sur le manque de suivi postopératoire et assure « être joignable en permanence afin précisément de pouvoir agir rapidement dans le cas de complications ». Désormais, il désire « qu’une expertise indépendante permette de faire la lumière sur cette affaire » :

« Cette procédure pourra me permettre de sortir du secret médical et de déterminer si j’ai d’éventuelles responsabilités et commis certains manquements. Mon conseil a pour instruction de poursuivre en diffamation ceux qui nuiraient à ma réputation publiquement sans qu’aucune vérification, ni expertise n’aient confirmé leurs accusations. »

À lire aussi : Les ados, cibles trop faciles de la chirurgie esthétique ? Le Royaume-Uni sévit

Image en Une : © Benjamin Azoulay – Instagram


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Les Commentaires

17
Avatar de Vetiver
27 mai 2022 à 16h05
Vetiver
@Astipalaya En France il y a un délai de réflexion de minimum 15 jours, et le chirurgien doit informer des risques. Evidemment ça n'empêche pas complètement les dérives, mais c'est déjà mieux que ce qui semble exister dans les pays proposant ces opérations à bas prix.
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