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Source : Unsplash - Sonnie Hiles
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Juliette, 29 ans : « Mon célibat me permet de prendre soin de ma santé mentale »

Chaque semaine dans Célib, des personnes de tous genres nous racontent les joies et les questionnements de leur célibat, qu’il soit choisi ou subi. Aujourd’hui, Juliette nous raconte comment elle vit les rencontres en tant que pansexuelle.
  • Prénom : Juliette
  • Âge : 29 ans
  • Lieu de vie : Paris
  • Orientation sexuelle et/ou romantique : pansexuelle

Depuis combien de temps êtes-vous célibataire ? 

J’ai rompu avec mon ex en octobre 2019, après six mois de relation. C’est d’ailleurs la personne avec laquelle je suis sortie le plus longtemps.

J’ai eu plein de mecs et de meufs mais je n’ai jamais été avec quelqu’un plus de six mois. J’ai une relation avec mon père biologique très compliquée et j’ai du mal à faire confiance à mes partenaires romantiques à cause de ma peur constante de l’abandon. Du coup, j’ai tendance à fuir dès que je commence à développer des sentiments, de peur de souffrir.

Comment décririez-vous votre célibat ? 

Je le vis très bien. J’ai des troubles du comportement alimentaire, donc être dans une relation sérieuse peut parfois être difficile pour moi vu que mon état mental change constamment. Mon célibat choisi me permet de me focaliser sur moi et de guérir à mon rythme.

Votre célibat a-t-il une incidence sur votre vie amicale ou familiale ?  

D’une certaine façon oui, puisque ma vie sociale tourne autour de mes ami·es et de ma famille. J’ai plus de temps et d’énergie à leur accorder. De plus, mes ami·es, ma mère et mon beau-père sont les personnes les plus importantes pour moi, donc pouvoir leur accorder plus de temps me permet de me sentir mieux.

Estimez-vous que le célibat a un impact sur votre moral, au quotidien ? 

Mon célibat me permet de prendre du temps pour moi et pour ma santé mentale car je souffre de troubles du comportement alimentaire (TCA).

Être célibataire vous permet-il des choses que vous ne pourriez pas faire en couple ? 

Il me permet d’être plus spontanée, de me focus sur moi, mes ami·es, ma carrière. Comme j’ai longtemps vécu à l’étranger, ça m’arrive de partir voir mes potes le temps d’un week-end ou d’une semaine sur un coup de tête, mais je peux aussi aller me faire un film ou une expo selon mes envies. En fait, le célibat me permet d’être « égoïste » et de faire de moi, ma priorité. Et c’est quelque chose dont j’ai eu très longtemps besoin.

À l’inverse, pensez-vous qu’être célibataire vous empêche de faire des choses que vous pourriez faire si vous étiez en couple ? 

Non, je ne pense pas parce que toutes les activités en « duo » je peux les faire avec mes ami·es. Je suis enfant unique donc je n’ai pas peur de faire certaines activités toute seule. Mais quand j’ai envie de les partager avec quelqu’un, c’est vrai que j’ai le réflexe de le faire avec mes ami·es. Aller au resto, faire des soirées films, se faire un ciné ou une expo, partir en voyage… Tout ça peut se faire avec ses ami·es et je trouve que de manière générale, la société met trop en avant les activités de couple.

Le lieu géographique où vous vivez a-t-il un impact sur votre rapport aux relations amoureuses ?

Non, pas du tout. Avant de m’installer à Paris il y a un an, j’ai vécu quatre ans en Suède, deux ans à New York et trois ans à Séoul. La seule chose qui change, c’est la culture du dating qui est plus ou moins difficile à comprendre selon le pays.

En Corée par exemple, les choses vont très vite ! On ne se date pas pendant des mois avant de se définir « couple ». Les Coréens, de manière générale, se mettent en couple très rapidement. New York, c’est l’opposé ! C’est vraiment le royaume de la « situationship ». On peut avoir un comportement de « couple » avec quelqu’un et pour autant ne pas être considéré comme tel. En Suède, les hommes n’abordent pas les femmes et de manière générale, les Suédois prennent biiiien leur temps quand il s’agit de dater. Mais je trouve que de manière générale, dans nos sociétés occidentales, il n’y a plus vraiment de séduction et c’est celui qui a des sentiments le premier qui perd.

Cherchez-vous activement à trouver une relation amoureuse ? 

Activement oui, mais à mon propre rythme. Je recherche vraiment une personne avec laquelle je me sens bien, pas une relation à tout prix. Rester célibataire jusqu’à la trouver ne me dérange pas

Je me suis remise sur les apps de rencontre, mais ce n’est pas vraiment ce que je préfère. En tant que pansexuelle, c’est plutôt l’énergie d’une personne qui va m’attirer, chose qui ne se ressent pas du tout sur les apps. Sinon quand je sors avec mes potes célibs, on s’entraide en étant les wingman/woman des uns et des autres. 

J’utilise les apps de rencontre le soir quand je suis posée chez moi ou que je m’ennuie. J’essaye de garder mon nombre de match au minimum sinon ça m’angoisse de devoir parler à plusieurs personnes à la fois. Quand je vibe avec quelqu’un, j’essaie de les rencontrer le plus vite possible pour confirmer si dans la vraie vie, ça matche aussi. 

Comment décririez-vous votre rapport aux rencontres ? 

J’ai eu tellement de premiers dates pas ouf quand je rencontrais les personnes via des apps de rencontre que maintenant, j’y vais vraiment sans aucune attente. J’en ai un peu plus quand c’est quelqu’un que j’ai rencontré en vrai et avec la·lequel·le j’ai vibé irl.

Quel temps la recherche d’un ou d’une partenaire occupe-t-il en moyenne dans vos semaines ? 

Comme je ne suis pas pressée de me mettre en couple, c’est vraiment quand je le sens et surtout quand j’ai le temps. Ma vie sentimentale est très rarement ma priorité !

Le célibat amoureux a-t-il un impact sur votre vie sexuelle ? 

Non, pas vraiment parce que célibat ne veut pas dire abstinence. Entre les coups d’un soir et la masturbation, je suis plutôt satisfaite sexuellement parlant. Mais même les coups d’un soir, je ne les cherche pas activement. S’ils viennent à moi super, sinon j’ai toujours mon vibro qui m’attend à la maison !

Source : Unsplash - Sonnie Hiles

Ressentez-vous une forme d’injonction à être en couple ? 

Oui, parce que je vois mes amie·s qui se fiancent, se marient et ont des enfants mais comme ce n’est pas la vie à laquelle j’aspire, je ne ressens pas de pression. Je sais que c’est ce que la société veut de moi mais je sais que ce n’est pas pour moi. Mais j’en ai marre des gens qui me disent que je suis exigeante, que mes standards sont trop hauts alors qu’ils n’ont aucune idée de ce que mes standards sont. C’est le principe même des standards, d’être hauts. 

Estimez-vous que le célibat a un impact sur vos finances ? 

Depuis que je vis à Paris, oui. Quand je vivais en Suède, j’avais un 64m2 à 1 000€ par mois et maintenant, je suis dans un studio. J’ai bien compris qu’à Paris, c’est plus simple d’avoir un bel appart à deux que toute seule.

Avez-vous un budget « dating » ? 

Non, mais je date de façon sporadique parce que ça coûte cher et que je préfère dépenser cet argent avec mes potes plutôt que lors d’un rendez-vous pas ouf que j’aurai oublié dans trois mois. 

Quels sont vos projets pour le futur ? 

J’ai mon voyage annuel à Séoul qui arrive dans quelques mois et pour le coup je préfère être célibataire pour ça. J’ai aussi commencé un nouveau boulot donc c’est à ça que va ma priorité. Si je rencontre quelqu’un qui me correspond, génial mais dans le cas contraire, ce n’est pas non plus un problème.

Avez-vous une anecdote sur le célibat à partager ? 

Au mois d’octobre, j’ai célébré mon anniversaire de célibat. Ça m’a permis de faire un point sur moi-même, sur ma santé mentale et sur le fait que j’ai su quitter un ex qui n’était vraiment pas bien !

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