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Vie quotidienne

Ma famille est communiste, donc je n’ai jamais fêté Noël

Les traditions et les coutumes varient selon les familles. Celle de cette madmoiZelle a choisi de ne pas célébrer Noël pour des motivations idéologiques.

Publié le 14 décembre 2018

Ma famille est communiste et n’a jamais vu l’intérêt, étant donné notre athéisme, de célébrer une fête catholique.

Avant d’expliquer pourquoi nous ne fêtons pas Noël, je vais expliquer rapidement la généalogie de ma famille qui est un peu compliquée.

À lire aussi : Moi, la famille, ça me gonfle (et j’ai compris que c’était OK)

Ma très grande famille recomposée

Nous sommes huit à la maison. J’ai cinq frères, aucun d’entre nous n’a exactement les mêmes parents.

Nous vivons tous ensemble depuis l’âge de mes six ans à peu près, avec ma mère et mon beau-père. (Même si maintenant mes deux grands frères et moi ne sommes plus techniquement à la maison pour nos études.)

Mon père est mort il y a quelques années.

Ma mère est communiste, mon beau-père est plus modéré. Quant à mon père, il était communiste à tendance anarchiste.

Grandir dans une famille communiste

L’idée chez mon père était : tout ce qui est dans la maison est à tout le monde. On fait donc très attention à toutes les affaires qui y sont car si elles sont cassées, plus personne ne peut les utiliser.

Nous avions des amis dans le quartier avec qui c’était la même chose.

En gros, je pouvais aller chez l’un d’eux ou l’un d’eux pouvait venir chez nous et emprunter quelque chose, en laissant un petit mot du type : « J’en ai besoin je vous le ramène à telle date ».

Chez ma mère, où je vivais la majorité du temps, c’était à peu près pareil mais sans les voisins. Tout était à tout le monde.

Si je voulais emprunter un t-shirt qui avait initialement été acheté pour l’un de mes frères, je ne devais pas me gêner car techniquement, il était autant à lui qu’à moi.

Donc on achetait que lorsque nous avions vraiment besoin de quelque chose.

Les valeurs que défendent mes parents sont le partage et l’entraide, en gros.

C’était parfois compliqué à gérer au quotidien : lorsque j’avais besoin de quelque chose dans l’immédiat mais que quelqu’un l’avait déjà emprunté, je devais m’adapter !

Cela m’a permis d’apprendre à m’organiser, anticiper et à chasser la frustration, mais aussi à consommer plus intelligemment et de façon éthique.

Être enfant et ne pas fêter Noël comme tout le monde

Dans ma famille, le Noël d’aujourd’hui représente la société de consommation capitaliste. Ça ne plaît pas du tout à mes parents, puisqu’ils sont anticapitalistes.

Pendant plusieurs années, il ne s’agissait que d’un jour comme les autres. Petits, nous ne recevions pas de cadeaux.

Un Noël très différent de celui des autres

J’ai toujours su que je ne fêtais pas Noël comme les autres.

Pendant mes années d’école primaire, les réactions de mes camarades pouvaient être très moqueuses. Les profs étaient aussi un peu désabusés lorsque je ne pouvais pas leur dire ce que j’avais eu à Noël.

Je me souviens d’une année en maternelle, après les vacances de fin d’années, la maîtresse faisait un tour des élèves qui devaient dire ce qu’ils avaient reçu de la part du Père Noël.

De mon côté, ma mère m’avait expliqué que le Père Noël était une histoire que les parents racontaient aux enfants pour leur offrir des cadeaux pendant les fêtes.

Je savais qu’il n’existait pas mais c’était un secret.

« Pourquoi votre fille n’a pas reçu de cadeau à Noël ? »

Je me souviens de la scène de la maîtresse qui posait la question et de moi qui lui réponds que je n’ai pas reçu de cadeau.

Elle m’a légèrement dévisagée avant de passer à un autre enfant. Les autres ont commencé à rire et à me demander pourquoi, si je n’avais pas été sage…

Ça, je ne m’en souviens pas, c’est ma mère qui m’a raconté plus tard.

Elle avait eu une entrevue avec la maîtresse suite à cet épisode. Cette dernière lui a demandé pourquoi je n’avais eu de cadeau à Noël, si ma famille n’avait pas les moyens de m’en offrir…

Et ma mère a dû lui expliquer que c’était par conviction et non par faute de moyens. Elle s’était fait incendier par l’institutrice qui lui expliquait qu’elle n’avait pas à détruire mes rêves d’enfants ainsi !

Maintenant que je suis adulte, les gens s’étonnent beaucoup mais sont très curieux de cette façon de voir Noël.

La suite, ce sont mes parents qui me l’ont racontée car je ne me souviens plus de tout.

Noël dans ma famille communiste, une autre tradition

Suite à cette altercation avec la maîtresse, mes deux parents ont décidé que tant que je ne pouvais pas comprendre (mon grand frère avait 7 ans à ce moment là et on lui avait déjà expliqué), on fêterait Noël… ou en tout cas à peu près.

À chaque Noël, on se réunissait, mon père, ma mère, mon frère et moi, et nos parents nous offraient des mots pour nous remercier de ce que l’on faisait à la maison. Il y avait nos qualités, comment on peut s’améliorer etc.

Mon grand frère me lisait le mien et après on dansait dans le salon (faute de télé), ils m’ont quand même expliqué que les autres enfants avaient souvent beaucoup de choses à Noël, des jouets, des livres…

Selon eux, c’étaient des choses dont ils n’avaient pas vraiment besoin, et mes parents m’ont expliqué qu’ils préféraient donner quelque chose qui vient du coeur.

Une fois arrivée en primaire, le jour de Noël, mon père et ma mère ont partagé avec moi leur idéaux et comment ils voyaient Noël, avec des mots plus simples.

Maintenant qu’on a grandi, nous ne parlons plus de Noël et ce n’est pas un grand événement chez nous.

Une simple occasion de se retrouver

Je n’ai jamais eu envie de fêter Noël. Ça ne me semble pas vraiment utile.

J’adhère aux idées de mes parents et j’avoue y être assez fidèle donc Noël ça ne compte pas vraiment.

Aujourd’hui, je ne vis plus chez mes parents mais comme ce sont les vacances pour toute la famille à cette période, on se retrouve ensemble à la maison.

Je sais qu’on a pas besoin d’un jour spécial pour se retrouver, pour rigoler et pour s’offrir des choses.

En revanche, on se réunit toujours pour nos anniversaire respectifs où, là, on se fait un « vrai » cadeau (qui peut être fait main).

On a toujours le droit à nos petites feuilles « update » de l’année par nos parents avec nos qualités, nos défauts et à quoi faire attention pour pouvoir s’améliorer.

C’est un peu notre Noël à nous, avec une grosse bouffe et quelques rares cadeaux. Deux ou trois suffisent et ce sont souvent des choses utiles qu’on demande par nous-mêmes.

Et puis l’avantage de ne pas fêter Noël est avant tout économique, et je gagne beaucoup de temps !

Je vois mes potes galérer à trouver des cadeaux pas trop chers pour toute leur famille alors que moi je suis tranquille et je ne me casse pas la tête.

Les cadeaux c’est cool mais pas besoin de fixer une date, je pense (ça fait d’ailleurs encore plus plaisir quand on ne s’y attend pas selon moi).

À lire aussi : Pourquoi je n’aime pas Noël (et croyez-moi, socialement c’est dur)

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Les Commentaires

11
Avatar de Margay
26 décembre 2018 à 11h12
Margay
@Zout
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