Dans la série des Références de l’Imaginaire, alias « ces livres vers lesquels vous pouvez vous jeter sans hésitation si vous ne connaissez pas trop les littératures de l’imaginaire mais aimeriez vous y mettre », il serait impensable d’omettre le fameux Guide du voyageur galactique.
C’est d’ailleurs pour cette raison que j’en parle aujourd’hui. La vie est bien faite.
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Originairement un feuilleton radiophonique totalement barré né en 1978, la série du britannique Douglas Adams a connu un tel succès qu’elle s’est déclinée dans à peu près tous les formats possibles.
Série télé, pièces de théâtre ou encore plus récemment long-métrage… C’est néanmoins sous sa forme littéraire que l’œuvre de science-fiction est devenue culte.
Quoique le film a bien capté l’essence des bouquins.
Enfin, je dis science-fiction, mais science-fiction parodique plutôt. Ou space opera humoristique. Ou délire interstellaire. Ou… Bref. Voici les folles aventures d’auto-stoppeurs de l’espace qui lisent le meilleur guide de la galaxie.
Le Guide du voyageur galactique, une valeur sûre dans toute la galaxie
Arthur Dent a beau maîtriser le flegme britannique à la perfection, cette journée pourrait avoir raison aussi bien de ses nerfs que de sa politesse.
Et pour cause : à peine réveillé, il apprend que Ford Prefect, son meilleur ami depuis dix ans, est en fait un astro-stoppeur natif des environs de Bételgeuse, que sa maison va être détruite pour laisser passer une bretelle d’autoroute, mais qu’à la limite on s’en fiche parce que la planète Terre va être également détruite pour laisser passer une voie express intergalactique.
Rien de personnel, mais les Vogons, affreux bureaucrates de l’espace, ont un travail à faire. Et tous les documents sont en règle. S’ils souhaitaient prendre leurs dispositions au préalable, les Terriens n’avaient qu’à consulter l’avis de destruction en libre service depuis cinquante millions d’années.
Trop tard pour la Terre, donc, mais Ford peut encore sauver son ami. Ni une, ni deux, Arthur se retrouve embarqué dans un voyageur en auto-stop à travers la galaxie… quand tout ce qu’il souhaitait, c’était savourer en paix sa première tasse de thé de la journée.
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Mais heureusement, Ford ne se sépare jamais de la Bible des spatio-stoppeurs pour laquelle il travaille lui-même : Le Guide du voyageur galactique.
Il s’agit d’un ouvrage essentiel qui se présente en ces termes :
« Dans nombre des civilisations les plus décontractées sur la marge orientale de la galaxie, « Le Guide du voyageur galactique » a déjà supplanté la très imposante « Encyclopaedia galactica » comme dépositaire de toutes les sagesses et connaissances. Car, bien qu’il contienne de nombreuses omissions, plusieurs apocryphes et même des affirmations particulièrement fausses, il l’emporte sur son concurrent plus ancien et plus pédant sur deux points importants. D’abord, il est légèrement moins cher. Ensuite, la mention « PAS DE PANIQUE » est inscrite en larges lettres amicales sur sa couverture. »
Entre poésie Vogonne, taux de probabilité improbables qui changent en sofa, portes qui soupirent, souris psychopathes, robot maniaco-dépressif, président de la galaxie littéralement diminué, amour perdu et retrouvé, et Ultime Question de la Vie, de l’Univers et Tout le Reste… Nul doute qu’ils vont en avoir besoin.
Pourquoi vous devriez (vraiment) lire cette trilogie (en cinq tomes)
Vous trouvez tout ça tellement absurde que vous avez du mal à vous rendre compte de l’ambiance générale ? Écoutez, jetez un œil à la bande-annonce du film, sorti en 2005, et vous devriez vous faire une meilleure idée.
Celui-ci n’est peut-être pas fidèle à 100% au premier livre, mais il en a bien saisi le ton :
Et puis bon, c’est Martin Freeman qui joue Arthur Dent.
Le Guide du voyageur, The Hitchhiker’s Guide to the Galaxy (ou H2G2) en VO, est un petit chef d’œuvre d’humour absurde et british. D’ailleurs, Douglas Adams était pote avec des Monty Python, et a même écrit plusieurs épisodes de Doctor Who.
On parle quand même d’un auteur qui, plutôt que d’admettre que sa trilogie n’en était plus une lorsqu’il y a ajouté deux nouveaux tomes, a décidé de parler de « trilogie en cinq tomes ». Ça se tient.
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Quoi qu’il en soit, l’œuvre est rapidement devenue culte, et s’est intégrée de fait à cette « culture geek » si difficile à définir.
Disons, par exemple, que lire ces romans va vous permettre enfin de comprendre pourquoi l’on devrait toujours avoir une serviette sur soi, pourquoi ce cachalot dit bonjour au sol et à quoi pense le pot de pétunias, et surtout, surtout…
…vous allez enfin comprendre la profondeur existentielle qui se cache derrière le chiffre 42. Le chiffre le plus important de l’Univers et Tout Le Reste.
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Avant de vous précipiter sur ce premier tome d’une longue trilogie, un dernier conseil : si vous le pouvez, vraiment, lisez le livre en VO.
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Point de snobisme ici, mais de grosses polémiques autour de la traduction française. La première version, réalisée par Jean Bonnefoy et publiée en 1980, est en réalité une adaptation plutôt qu’une traduction fidèle, dont le style d’humour et la subtilité du style s’éloignent malheureusement des originaux.
Le texte a été un peu repris depuis, et cette note explique bien les enjeux de l’opération, mais nous sommes toujours assez loin du génie de H2G2.
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Si l’anglais n’est vraiment pas votre tasse de thé, tant pis, mais visez les éditions les plus récentes. Autrement… Allez, salut, et merci pour le poisson !
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