Cet article a été publié dans le cadre d’un partenariat avec le film Girls Only.
Conformément à notre Manifeste, on y a écrit ce qu’on voulait.
Girls Only n’est pas un film sur les filles ou les femmes : elles y ont une place importante et ce sont deux actrices très douées qui le portent, certes. Mais il s’agit plus d’un film sur une génération, celle décrite par le titre original, Laggies, qui désigne cet âge entre la vingtaine et la trentaine, un passage à la vie adulte souvent caractérisé par l’impression d’être un peu paumé-e, de ne pas savoir où on en est, où on va, et autres considérations pas toujours réjouissantes.
C’est le cas de Megan, qui n’a pas vraiment de métier, est toujours avec son copain du lycée sans vraiment savoir où va leur relation, et se comporte avec ses copines comme si le bal de promo datait de la veille.
Une oeuvre référence sur un phénomène de société
Avoir la vingtaine aujourd’hui, c’est assez contradictoire. La pop-culture dit que le YOLO est le mot du jour tandis que la société conseille plutôt de se poser, de trouver un équilibre et d’acheter à crédit parce que tu comprends, les taux d’intérêt, voilà quoi.
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Megan perçoit surtout cet écart par les différences entre elle et son entourage : ses copines se fiancent et, même si elle semble être dans une relation stable avec le copain qu’elle a rencontré en terminale, elle n’est VRAIMENT pas prête pour se marier. Quand celui-ci lui fait sa demande, au mariage de sa meilleure amie, disons qu’il y a un léger malaise et un bon gros décalage entre les deux amoureux …
En même temps si c’est pour porter des robes pareilles, on peut pas lui en vouloir.
Et comme le hasard fait bien les choses, Megan croise la route d’Annika, 16 ans. Alors qu’elle fait la bringue avec ses copains de lycée, elle se voit obligée de demander à Megan de lui acheter de l’alcool, pour finalement lui proposer de passer la soirée avec eux. La différence d’âge n’est plus si importante après quelques bières et les filles se rapprochent, créent un lien difficile à imaginer et pourtant très naturel. Quand Megan comprend qu’elle doit prendre du recul sur sa vie, elle s’incruste chez Annika pour une semaine, le temps de faire un bilan.
La force de Girls Only, c’est son universalité. Étant pile-poil entre l’âge de Megan et celui d’Annika, je me suis reconnue dans les différents âges représentés, tant les générations sont centrales et pourtant brouillées. Les personnages sont fichtrement attachants et l’histoire, que certain-e-s trouveront peut-être légère, sert à présenter des humain-e-s comme on en voit dans le métro, des gens comme toi et moi.
Keira Knightley, Chloë Grace Moretz et Sam Rockwell : what else ?
Alors, comment le dire simplement … J’ADORE ce casting : les seconds rôles sont tenus par des acteurs excellentissimes et fort drôles (les excellents Mark Webber et Ellie Kemper ou encore le très drôle Jeff Garlin), mais le big up ultime vient au trio principal.
Tout d’abord, Keira Knightley : quel bonheur de la retrouver dans un rôle titre aussi frais qu’à ses débuts dans Joue-la comme Beckham ou plus récemment dans New York Melody ! Elle incarne à la perfection Megan, incarnation des « laggies » : en uniforme jean-baskets, en recherche de carrière et d’ambition, installée sans vouloir l’être.
À ses côtés, Chloë Grace Moretz qui est toujours plus impressionnante : elle est ici une jeune fille de 16 ans qui s’avère bien plus mature qu’il n’y paraît, à l’image de son chouette petit rôle dans (500) jours ensemble. Annika est une ado comme on en voit trop peu souvent dans les films : elle n’est pas parfaite et ne cherche pas à l’être, elle est consciente de ce qui se passe autour d’elle et même si ses considérations principales tournent autour du bal de promo, elle comprend Megan.
Leur amitié est super attendrissante et l’envie ne m’a pas manqué de sauter dans l’écran pour rejoindre leur soirée pyjama (et puis bon, je me suis souvenue que ça ne marcherait pas).
Et puis, il y a Sam Rockwell. Je l’aime. Voilà c’est dit. Dans le rôle du père d’Annika, il incarne le daron qui veut faire le flic mais qui ne peut s’empêcher d’être absolument hilarant… et de charmer Megan sans le vouloir. Comme je la comprends.
Son personnage est pourtant absolument central dans Girls Only : seul « vrai adulte » du film, il est d’une justesse folle et puis, disons-le, il est fichtrement charmant !
Girls Only sort en salles ce mercredi mais si vous êtes trop pressé-e-s de le voir, il sera diffusé en avant-première ce mardi au MK2 Bibliothèque : un CinémadZ exclusif à ne pas rater !