Live now
Live now
Masquer
7-koğuştaki-mucize-netflix
Cinéma

7. Koğuştaki Mucize : ma théorie sur la fin du film dont tout le monde parle

7. Koğuştaki Mucize t’a fait pleurer toutes les larmes de ton corps ? Mais se pourrait-il que tu n’aies finalement pas tout à fait compris la fin ?

Il y a peu de chances que tu sois passée à côté de l’engouement autour de 7. Koğuştaki Mucize (prononcé « Quo-ouchetaki moudjizé » et signifiant littéralement « Miracle dans la cellule n°7 »)le film turc fraîchement débarqué sur Netflix dont tout le monde parle ces derniers jours.

Je t’ai écrit une critique sans spoiler hier sur ce chef-d’œuvre qui a bouleversé la planète et m’a émue aux larmes du début à la fin.

Mais aujourd’hui, j’ai très envie de revenir sur la fin de ce film sublime et de t’expliquer mon interprétation.

Attention cet article est donc 100% spoilers !

Retour sur la fin de 7. Koğuştaki Mucize

Si comme moi tu as découvert 7. Koğuştaki Mucize récemment, la fin doit encore être vive dans ton esprit.

Les dernières minutes sont véritablement inoubliables, laisse-moi tout de même te rafraîchir la mémoire.

Alors qu’Ova a réussi à convaincre tout le monde de l’existence d’un témoin, un déserteur de l’armée, les compagnons de cellules de Memo font pression sur le directeur de la prison pour que celui-ci le retrouve.

Le témoignage de ce témoin oculaire permettrait de sauver Memo.

Mais alors que le déserteur est retrouvé et prêt à innocenter Memo, le commandant, père de la petite fille qui s’est tuée en tombant du rocher, l’abat froidement d’une balle dans la tête.

Il refuse que Memo échappe à la pendaison car croire à la culpabilité de ce dernier est moins douloureux pour lui que d’accepter le fait que la mort de sa fille soit accidentelle.

Alors que le spectateur pense Memo condamné et assiste, impuissant, à sa mise à mort, un retournement de situation que l’on ne comprend qu’à la toute fin vient changer la donne.

L’un des compagnons de cellule de Memo, Yusuf Aga, emprisonné pour le meurtre de sa fille, a fait le choix de prendre la place de Memo, en coopération avec les autres détenus et le directeur de la prison.

Le plan est parfait. Les militaires de la prison procèdent à l’échange et font sortir Memo en douce tandis que Yusuf, le visage caché, est amené à la potence.

Les sbires de Askorozlu font en sorte que le commandant ne puisse pas assister à l’exécution et, afin d’être à l’heure pour la prière, la prison procède à l’exécution sans l’attendre.

Le directeur de la prison ramène alors son papa à Ova en lui donnant le seul « objet de valeur » de Yusuf. Le père et sa fille s’échappent ensuite par bateau pour quitter la Turquie.

Pendant les dernières minutes, on retrouve la jolie mariée sur laquelle le film s’est ouvert, qu’on devine être Ova plus grande, en larmes tenant dans ses mains la fameuse boîte de Yusuf.

Les questions que soulèvent la fin de 7. Koğuştaki Mucize

Si le film se termine bien, il a peut-être soulevé dans ton esprit plusieurs questions essentielles.

Qui est ce Yusuf et pourquoi s’est-il sacrifié ?

S’agit-il de simple gentillesse ? D’une façon de se repentir pour le meurtre de sa fille ? D’une dernière bonne action avant de quitter ce monde ?

Cela pourrait être en effet le cas.

Yusuf explique pendant le film qu’il n’a plus la force de vivre et qu’il préfère se laisser mourir à petit feu car il est persuadé qu’il ne pourra pas retrouver sa fille au paradis en raison de ce qu’il a fait.

« Je ne peux plus vivre, ni ici, ni dehors. Je ne le mérite pas. (…) Je ne peux pas être avec ma fille même dans l’au-delà. »

Or, ce sacrifice qui permettrait d’« unir un père et une fille qui n’ont personne d’autre » pourrait effacer son péché et lui ouvrir les portes du paradis, comme le lui explique Hafiz.

« Si tu offenses ta propre fille, tu dois en sauver d’autres. »

lui avait dit Hafiz. Et cette phrase semble avoir fait écho chez le vieil homme.

Mais et si ce n’était pas tout ? Et si ce personnage n’était pas juste un simple co-détenu ?

Ma théorie sur le personnage de Yusuf

Et si Yusuf était en réalité le grand-père d’Ova ?

Peut-être te demandes-tu où diable je suis allée chercher cette idée, mais laisse-moi t’expliquer ma théorie et t’énoncer tous les éléments qui me font penser qu’elle tient la route.

Indice numéro 1 : la fille et la mère

Nous savons que Yusuf a tué sa fille « en âge de se marier ».

Nous savons également que la maman d’Ova est décédée peu de temps après la naissance d’Ova et qu’il n’y a pas vraiment eu de mariage entre Memo et elle.

Quand Askorozlu lui demande pourquoi, il dit qu’il ne sait pas. Cette scène est suivi d’un plan sur Yusuf qui tripote nerveusement ses doigts en fixant la scène.

Et si la fille de Yusuf et la mère d’Ova était en réalité la même femme ?

Yusuf l’aurait tuée après la naissance de la petite fille par honte ou colère que sa fille construise sa vie avec un homme handicapé.

Indice numéro 2 : la tâche et l’arbre

Le deuxième élément sur lequel ma théorie est basée est le suivant.

Lorsqu’Ova se rend à la prison, elle s’approche à un moment de Yusuf qui est resté sur son lit. Elle jette un coup d’œil à la tâche qui surplombe son lit et lui demande :

« Tu vois l’arbre ? »

À ce moment-là, le visage du vieil homme change radicalement, s’illumine. Il fixe la fillette comme s’il la reconnaissait. Mais ne reconnait-il pas dans ses traits sa propre fille ?

Je me demande aussi si la petite fille n’a pas reconnu une forme d’arbre dans la tâche parce qu’elle connait cette forme.

Peut-être s’agit-il de l’arbre sous lequel la fille de Yusuf est enterrée et que c’est pour cette raison qu’il l’a gravée dans le mur. Ainsi, cela serait censé qu’Ova connaisse la forme de cet arbre si elle s’est déjà rendue sur la tombe de sa mère.

Cette idée-là me semble d’autant plus crédible que nous savons que la petite fille apprécie les jeux de formes.

Dans une scène au début du film, on la voit jouer avec son papa à deviner la forme des nuages. Nous savons aussi qu’elle et Memo surnomment le rocher qui surplombe la mère le « géant borgne » sûrement en raison de la forme que les deux y devinent.

Ainsi, pour son esprit d’enfant, la tâche n’est pas une simple tâche et lui évoque immédiatement un souvenir.

Indice numéro 3 : la décision de Yusuf

Après sa rencontre avec la petite fille, lorsque Yusuf annonce à ses compagnons sa décision de se sacrifier (même si le spectateur ne l’a peut-être pas encore compris), celui-ci justifie son choix en disant :

« Pour la première fois, j’ai vu ma fille en rêve. Pour la première fois. C’est mon dernier mot. »

Je pense que le fait d’avoir vu Ova et d’imaginer sa fille en elle lui a permis d’apaiser son esprit torturé depuis la mort de cette dernière.

Le sacrifice de Yusuf lui permettrait de se repentir auprès de sa fille puisqu’il sauvera son amour qui est aussi le dernier membre de la famille d’Ova.

Le film se termine alors sur Ova devenue grande, sur le point de se marier à son tour, qui entend aux informations que la peine de mort est abolie en Turquie.

Elle se saisit de la boîte de Yusuf, cet homme courageux qui a sauvé son papa et qui est peut-être donc aussi son grand-père.

Indice numéro 4 : l’importance du personnage de Yusuf

Le dernier élément qui m’a permis de construire cette théorie est le plus simple mais le plus évident.

As-tu été toi assis frappée par la multitude et la longueur des plans montrant Yusuf ?

J’ai beau avoir eu très peur pour Memo jusqu’à la dernière minute, je me suis doutée très rapidement que Yusuf allait avoir un rôle central à jouer.

J’ai même rapidement deviné ce qu’il allait faire, même si j’ai craint m’être trompée jusqu’à la révélation du plot twist.

Les plusieurs fondus entre la tâche du mur et l’arbre m’ont mis bien sûr la puce à l’oreille.

Mais ce qui a fini de me faire comprendre, c’est la puissance des émotions que le vieil homme parvient à faire ressentir au spectateur malgré le peu de répliques qu’il prononce.

Un personnage aussi mystérieux et énigmatique avait à mon sens incontestablement un rôle à jouer, mais cela va même au-delà de ce que le film révèle explicitement, si tu en crois ma théorie.

Il ne s’agit que d’une interprétation personnelle, bien sûr, et comme chaque interprétation d’une œuvre artistique, sa véracité ne peut pas être garantie totalement. Libre à toi de te laisser convaincre par celle-ci ou non !

En revanche, c’est une hypothèse que j’aime bien et qui ne ferait que renforcer l’importance des liens familiaux que prône le film.

Alors, ma jolie lectrice, que penses-tu de ma théorie ? Est-ce que tu as ta propre analyse de la fin du film ?


Écoutez Laisse-moi kiffer, le podcast de recommandations culturelles de Madmoizelle.

Les Commentaires

Il n'y a pas encore de commentaire sur cet article.

Plus de contenus Cinéma

chihiro // Source : Studio Ghibli
Culture

Votre studio d’animation préféré recevra une Palme d’or d’honneur à Cannes, et c’est du jamais vu

Mode

Quelle est la meilleure culotte menstruelle ? Notre guide pour bien choisir

Humanoid Native
Tu mérites un amour // Source : Hafsia Herzi
Culture

Hafsia Herzi, actrice et réalisatrice : « Je réalise des films pour ne pas dépendre du désir des autres »

Love Lies Bleeding
Culture

Insultes lesbophobes, violences : des homophobes saccagent une séance de Love Lies Bleeding, avec Kristen Stewart

1
Les reines du drame // Source : Alexis Langlois
Cinéma

Festival de Cannes : on connaît enfin la liste de (presque) tous les films projetés

His house // Source : Netflix
Cinéma

Les 15 meilleurs films d’horreur sur Netflix à voir absolument

5
 Hannah Gutierrez-Reed // Source : The Wrap
Culture

« Amateure », « négligente » : l’armurière de Rust d’Alec Baldwin condamnée à 18 mois de prison

Anatomie d'une chute
Culture

Merci Judith Godrèche : les enfants seront désormais accompagnés sur les tournages

1
Semaine de la critique 2024 / Hafsia Herzi
Culture

La Semaine de la critique, notre sélection préférée à Cannes, a dévoilé ses films en compétition

Bridget Jones // Source : Splendor Films
Culture

Casting, résumé : tout savoir sur Bridget Jones 4 et sa Bridget en daronne veuve

2
[PR] Image de une • Verticale
Culture

5 anecdotes sur Virgin Suicides, de la plus cool à la plus glauque (comme le film)

La pop culture s'écrit au féminin