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Parentalité

Entre Covid ou rhume, mon cœur balance

Chloé est une de nos contributrices à l’humour mordant. Tous les mois, elle partage sur Rockie son expérience de la grossesse et de la maternité. Cette fois-ci, elle nous parle des douces joies de la collectivité, microbes (et Covid) inclus.

Chloé est une de nos lectrices à l’humour mordant. Tous les mois, elle partage sur Rockie son expérience de la vie. Tu peux retrouver toutes ses autres chroniques en cliquant ici, sans oublier de la suivre sur Instagram !

Quand un commentaire condescendant sur les réseaux sociaux affirme que la parentalité consiste à éponger des petits nez pleins de morve, je m’élève haut et fort contre ce propos ô combien réducteur. Avant de me rappeler que la veille au soir, j’ai dû bricoler en urgence un mouche bébé avec une paille et une cup menstruelle stérilisée.

Aux rhumes constants, s’ajoute maintenant la menace du Covid dont les symptômes les plus légers ressemblent à s’y méprendre aux bobos hivernaux de nos petits chéris. C’est une excellente nouvelle pour tous les parents qui ambitionnaient de passer l’hiver barricadés chez eux.

La collectivité, ce bouillon de culture

La collectivité s’apparente à un navire génois revenant du Moyen-Orient au milieu du XIVe siècle. Sauf qu’au lieu de jeter discrètement par-dessus bord tous les matelots présentant des symptômes suspects, nos petits marins au système immunitaire en mousse ont pour coutume de s’entre-lécher la pomme avec enthousiasme pour se témoigner leur affection mutuelle.

Comme ma fille est aussi très démonstrative à mon égard, mes collègues nullipares ont prit l’habitude de m’accueillir tous les matins d’un rituel : « WHAT ? T’ES ENCORE MALADE ? »

Qu’elles se rassurent. Ce simple rhume qui jadis m’aurait terrassé n’est plus considéré comme une maladie, mais comme une bénédiction divine qui m’offre un sursis de quelques jours avant la prochaine gastro.

Septembre 2020, un hiver comme un autre

En collectivité, l’hiver commence le 1er septembre. À l’image de fans déchaînés convoitant le premier rang d’un concert des Red Hot Chili Peppers, notre bande de virus campe plusieurs jours à l’avance devant les portes de l’établissement afin d’être aux premières loges au moment du top départ.

Un éternuement retentit à 8 h 03, à 8 h 25 des flaques de morves jonchent le coin cuisine. À 9 h 08, le premier parent de la journée débarque pour récupérer son enfant qui vomit façon L’Exorciste.

Lorsque je vais chercher ma fille le soir, je suis accueillie par une masse informe d’enfants que des litres d’épaisse morve séchée tiennent solidement attachés ensemble.

Au-delà du mur de miasmes, je devine une étendue de peaux grises et de cernes noirâtres. Heureusement, ma fille parvient à se défaire du marasme ambiant et alors que je la prends dans mes bras, elle glisse dans ma bouche malencontreusement entrouverte une petite main souillée de salive viciée.

 

Virus hivernal contre Coronavirus, qui va gagner ?

Si les gens qui n’ont pas de petits enfants (ou la chance d’en fréquenter) ne s’étaient pas subitement mis à tomber très malades, je pense que le Covid-19 serait passé totalement inaperçu. Ces six derniers mois auraient été des mois comme les autres : tout le monde tousse, tout le monde a de la fièvre, tout le monde se bave dessus.

Nous nous sommes cependant pliés avec bonne foi aux recommandations qui stipulaient que tout enfant présentant des symptômes de rhume ou un peu de fièvre était prié de rester chez lui et de ne revenir qu’après une visite médicale de contrôle.

Détentrice d’une petite asthmatique, je cumule à ce jour 15 jours de congés sans solde, trois visites médicales et un test PCR. Quant à mon médecin, il exprime des envies de reconversion professionnelle face à ce flot continu d’enfants aux fluides nasaux bien trop soumis aux lois de la gravité.

De mon côté, j’observe un changement de comportement certain des personnes âgées de ma ville, qui jadis gloussaient follement à la vue de ma bambine, et dorénavant nous jettent des regards terrifiés.

Par peur du lynchage, je ne sors plus de chez moi et lorsque je n’ai pas le choix, je passe mes emplettes à crier « Asthme pas Covid ! Asthme pas Covid ! » comme on hurlait « Brûlez vos morts ! Brûlez vos morts ! » à une autre époque.

L’application des « règles sanitaires » selon ma crèche

Je sens un certain relâchement de la part de ma crèche au fur et à mesure que le temps passe. La règle de l’écartement au moindre symptôme a été remplacée par la règle de la fièvre au-delà de 38°C. À laquelle s’est apposé l’alinéa : *sauf si ce sont les dents, là, on prend jusqu’à 40.°C »

Petit à petit la tradition du paracétamol administré discrètement trente minutes avant la dépose, si prisée par la communauté parentale de l’ère pré COVID, reprend ses droits.

En accompagnant ma fille ce matin, j’ai été accueillie par une horde de zombies aux museaux barbouillés de morve fluo qui sont venus l’un après l’autre nous tousser dessus en signe de bienvenue.

Pas de doute, la vie a repris ses droits dans les bas-fonds de la collectivité.

 


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