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CSA, contrôles, blocages : que va-t-il se passer pour les sites pornographiques en France ?

Vendredi 8 octobre, le blocage des sites pornos par les opérateurs a été rejeté par la justice. Plus tôt dans la matinée en revanche, le gouvernement a annoncé que le CSA renforcera les contrôles d’âge…

En France, les grosses plateformes de contenus pour adultes — YouPorn, PornHub, RedTube, Xvideos, XNXX, XHamster, TuKif, IciPorno, MrSexe — sont dans la sauce. Leur accès pourrait bien être davantage contrôlé… par le Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA) !

D’après une étude de l’Ifop sur le projet de loi restreignant l’accès aux sites pornographiques, 63 % des personnes interrogées estiment que c’est aux parents de contrôler l’accès à ces plateformes aux mineurs et 59 % d’entre elles pensent qu’il est impossible d’interdire leur accès aux jeunes de moins de 18 ans.

Pourtant, ce vendredi 8 octobre, la justice semble avoir pris un autre chemin. Si le tribunal de Paris a rejeté la demande de bloquer les sites porno au niveau des opérateurs Internet, le gouvernement a publié ce matin un décret qui les oblige à se conformer à l’interdiction d’accès pour les mineurs, avec l’aide du CSA lui-même.

https://twitter.com/reesmarc/status/1446446380642357251

Le blocage complet des sites porno n’aura pas lieu…

La demande de e-Enfance et de La Voix de l’enfant qui voulaient bloquer les principales plateformes porno a été rejetée. Les associations de protection de l’enfance avaient engagé cette démarche car elles estimaient que les sites en questions ne fournissaient pas assez d’effort pour empêcher leur accès aux mineurs.

Mais la justice a estimé qu’elles n’avaient pas pointé du doigt les bons coupables. En assignant les opérateurs Orange, Free, Bouygues Telecom et SFR au lieu de viser directement les propriétaires des sites pour adultes concernés, la cible varie et les moyens aussi.

Jeune femme surfant sur internet dans son lit

Dans le jugement, relayé sur les réseaux sociaux, le tribunal judiciaire de Paris explique, entre autres, pourquoi la procédure n’a pas reçu un avis favorable :

« Les auteurs des troubles allégués n’ayant pas été attraits dans la présente instance ni même été informés de la procédure n’ont pas été à même de présenter des observations sur les mesures sollicitées susceptibles de porter atteinte à leurs intérêts ou leurs droits et de proposer, le cas échéant, des solutions alternatives. »

Pas de blocage, donc ? Pas sûr…

Le CSA pourra dorénavant filtrer l’accès à toutes les plateformes porno ne contrôlant pas suffisamment l’âge de leurs utilisateurs.

…mais le CSA gardera l’œil ouvert

Les opérateurs ne bloqueront pas directement l’accès aux sites porno mis en cause, certes, mais les contrôles redoubleront.

Depuis 2020, un article du Code pénal punit de 3 ans d’emprisonnement et de 75 000€ d’amende toute plateforme qui ne proposerait pas un contrôle efficace pour les mineurs. Car jusqu’à maintenant, un simple clic suffisait à passer la fine barrière du contrôle d’âge des sites pour adulte.

Ça, c’était avant ! Car dans un décret publié dans la matinée par le gouvernement, on apprend que les fournisseurs d’accès à Internet devront s’assurer de l’interdiction d’accès aux sites X « par tout moyen approprié, notamment en utilisant le protocole de blocage par nom de domaine (DNS). »

Et ça ne s’arrête pas là puisque le décret mentionne aussi le rôle du CSA dans l’affaire : le Conseil pourra dorénavant filtrer l’accès à toutes les plateformes porno ne contrôlant pas suffisamment l’âge de leurs utilisateurs. Ceux-ci seront redirigés vers une page d’information qui leur précisera les raisons de leur blocage.

Ces décisions ne sont pas étonnantes, puisque le président Emmanuel Macron avait été clair à propos de son désamour pour les sites X dont il a vivement critiqué la facilité d’accès pour les moins de 18 ans.

Reste à voir si la guerre contre les sites porno en restera là.

À lire aussi : Pleasure, le film qui va vous faire voir le porno autrement

Crédits photos : Tim Samuel et Ketut Subiyanto (Pexels)


Écoutez Laisse-moi kiffer, le podcast de recommandations culturelles de Madmoizelle.

Les Commentaires

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Avatar de Mayushi
11 octobre 2021 à 03h10
Mayushi
@Mayushi juste une remarque rapport à ta conclusion. Je pense que tu as écrit un peu sous le coup d'une vive émotion, je me trompe peut-être. En tout cas, je trouve que dans le contexte de ta phrase, boomer est assez méprisant.
Surtout qu'en définitive, je suis certaine que des expert.e.s en sécurité informatique, compétent.e.s ont été consulté.e.s par le personnel politique avant de produire ce décret. Peut-être des boomers, peut-être pas, puisque la compétence dans le domaine n'est pas figée à son année de conception.

Désolé pour l'utilisation du mot boomer, peut-être qu'en français il s'utilise uniquement en fonction de l'âge physique d'une personne, mais en anglais ce n'est plus le cas depuis qu'il est revenu à la mode. On l'utilise plus pour parler de personnes avec une vision ou un comportement vieille école sur un sujet précis, sans aucune référence directe aux baby boomers. Je suis encore dans ma trentaine et quand j'échange avec des ados de 13~17 ans je peux aussi me prendre un boomer en réponse car je connais plus vraiment tous les délires des "jeunes" dans certaines domaines. Alors que si on s'en tient à la définition initiale du mot, il faudrait avoir entre 55 et 75 ans.
On peut avoir plus de 55 ans et avoir approche moderne de ce problème (la pornographie), j'entends par moderne autre que "interdire interdire interdire". Et on a aussi des personnes éminantes dans la tech qui sont âgé.e.s, la plupart des postes à hautes responsabilités sont tenus par des personnes qui ont beaucoup d'experience. On devient rarement Chief ou Vice President dans une grosse boite à 30 ans.
Concernant la consultation du personnel au vu des lois qui existent j'ai de gros doutes... ou alors on consulte sans tenir compte des recommandations (ce qui est possible aussi). La plupart des lois qui touchent à internet en France sont désuettes avant même d'être promulguées. Et quand elles sont promulguées on ne les applique presque pas (outils techniques inadaptés, manque d'effectif et de formation). On a vraiment l'impression qu'il n'y a aucun lien entre le législateur, le monde associatif (qui a une place importante) et les acteurs privés et la population.
Enfin ça veut tout et rien dire "expert.e.s en sécurité informatique", ce qui est plus important que le titre c'est l'expérience sur le terrain et l'accès aux données que seules les grandes entreprises possèdent. Une personne qui fait 3 ans à Facebook, même à un échelon en dessous de Manager aura une expérience probablement plus utile qu'un.e Directeur.rice dans une PME française de cybersécurité.
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Pour la sortie de la démo, il serait préférable de la sortir publiquement le 1er octobre en soirée (vers 18h–20h). Cela vous donne le temps de vérifier le build dans la journée et garantit que Steam la prendra bien en compte pour l’avant-première presse du 2 octobre.

J'ai déjà commencé à contacter quelques journalistes sans trop de succès. Je prévois d'envoyer une nouvelle salve avec le communiqué de presse le 1er octobre également afin que  les journalistes aient l’info + le presskit au moment où la démo devient disponible.

Pour les influenceurs, ils n’ont pas accès à la Press Preview officielle, donc je prévois de leur transmettre le lien démo dès le 1er octobre. Cela leur donnera le temps de produire du contenu en avance et de programmer des diffusions juste avant ou pendant le Next Fest.

Enfin, d'après ce que j'ai compris de la documentation officielle Steamworks, il est possible d’envoyer une notification (email + appli mobile) aux joueurs ayant wishlisté le jeu. Le déclenchement est manuel et disponible une seule fois dans les 14 jours suivant la première mise en ligne de la démo.

Si la démo est publiée le 1er octobre, vous devriez avoir jusqu’au 15 octobre environ pour utiliser cette notification. On pourrait donc la programmer stratégiquement au 13 octobre, mais il faudra bien vérifier que le bouton soit disponible dans Steamworks à ce moment-là.
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