Le 25 mai 2019
Bonjour à vous, jeune personne menstruée pleine d’entrain.
Voici le guide que j’aurais aimé que ma petite sœur ait sous la main la première fois qu’elle a voulu mettre un tampon. Ce qui m’aurait évité de l’allonger sur le carrelage de la salle de bain pour essayer de lui insérer moi-même.
Good times.
Comment mettre un tampon : se détendre
Oui, la pénétration vaginale peut faire peur. Même quand il ne s’agit pas d’un pénis.
La première étape pour aborder l’exercice sereinement est de relativiser les dangers encourus, qui sont en l’occurence au nombre de zéro.
Le sang menstruel, c’est pas sale et vous n’allez pas « perdre votre virginité » en mettant un tampon, car si l’orifice vaginal était entièrement bouché par l’hymen, les règles ne pourraient pas s’écouler !
Le tampon ne peut pas remonter dans vos intestins, ni rester coincé pour toujours à l’orée de votre vagin. Même si la ficelle casse (un cas rare), il y aura toujours possibilité de le récupérer avec vos doigts.
Enfin, gardez en tête que des FUCKING BÉBÉS passent par là, donc l’équivalent d’un petit doigt ne devrait pas poser problème : être détendue, à la fois dans sa tête et dans son corps, est une condition essentielle de l’insertion réussie d’un tampon.
Une fois que vous êtes sereine dans votre esprit, il vous faudra probablement détendre les muscles à l’entrée de votre vagin par un effort conscient : pensez « dilatation » et relâchez tout.
Le geste en lui-même est simple : placer la « tête » du tampon à l’entrée de votre vagin, l’introduire doucement, basta.
Mais avant de vous lancer, révisons vite fait la géographie de votre chatte !
Comprendre son anatomie pour mettre un tampon
Le jour où vous vous sentirez prête à sauter le pas, révisez en amont vos connaissances anatomiques.
Mettre un tampon ne demande pas une grande expertise mais il est toujours bon de savoir où l’on met les doigts, en regardant par exemple cette fabuleuse vidéo de Sophie Riche sur votre intimité.
Vous pouvez aussi utiliser un miroir pour vous familiariser avec votre anatomie et localiser l’entrée de votre vagin.
Le seul petit piège de l’insertion de tampon peut être l’inclinaison du vagin, qui a joué des tours à Emmanuelle, 26 ans, à ses débuts :
« Le meilleur truc : avoir une idée de comment c’est foutu le vagin ! À 16 ans, je ne savais pas qu’il est incliné vers l’arrière et je me suis enfoncé un tampon tout droit vers le haut. Résultat : douleur innommable et fuite.
C’est bien de connaître son corps. »
Il est plutôt conseillé d‘introduire le tampon en direction du bas du dos — du sacrum si vous parles latin quoi.
Comment bien mettre un tampon avec applicateur
Tous les tampons avec applicateurs ne se ressemblent pas : certains sont vendus « dépliés », alors que pour d’autres l’applicateur est « encastré » dans la partie qui contient le tampon et doit être « tiré » de la structure avant insertion.
À l’écrit c’est bof clair, mais je vous jure que c’est fastoche.
La notice, que je vous recommande de lire avant votre première fois avec un tampon, vous fournira les indications adaptées selon le modèle.
L’applicateur est censé aider à introduire le tampon plus facilement — car sa matière glisse souvent mieux que le coton sec de l’objet en lui-même — et à vous éviter d’avoir du sang sur les doigts (en théorie). Son rôle est de pousser le tampon à l’intérieur du vagin, à la place des doigts pour un tampon sans applicateur.
N’hésitez pas à demander de l’aide pour mettre un tampon
Comme vous le voyez, il n’est point aisé de vous coacher à distance sur l’aspect technique. N’hésitez donc pas à demander à une amie, une sœur ou n’importe quelle personne qui a déjà de la pratique de vous montrer comment utiliser la bête.
Cela vous évitera de vivre ce moment de solitude qu’a traversé Mymy Haegel, rédac chef de Madmoizelle :
« Ma première fois c’était chez une copine, mes règles étaient arrivées par surprise et en plus on devait aller à la plage.
Elle m’a donc tout naturellement proposé un tampon et je n’ai pas osé dire que je ne savais pas exactement comment le mettre. Surtout que c’était le dernier du stock, donc il n’y avait plus de boîte et plus de notice… J’ai décidé d’improviser en me disant que ça devait pas être si compliqué.
Bon, long story short, j’ai rien bité à comment ça marche l’applicateur, et j’ai passé ma journée avec le tampon ET l’applicateur dans MA CHÔTTE.
C’était chelou mais pas douloureux… cependant je me suis quand même sentie très con quand j’ai enfin pigé le système. »
Il n’y a de honte ni à avoir ses règles, ni à être débutante en tampon, ou autre protection hygiénique. Demandez donc de l’aide si vous en avez la possibilité !
La bonne position pour mettre un tampon
Maintenant que vous êtes au point sur l’anatomie de votre vulve et le fonctionnement d’un tampon, voici venu le moment tant attendu de l’insertion, yay ! (J’essaie d’ambiancer les foules.)
La respiration peut vraiment aider à vous détendre si vous vous sentez crispée. Prêtez-lui attention calmement, observez votre souffle, prenez de profondes inspirations et expirations, en essayant de ramollir consciemment votre vagin — quoi que cela signifie pour vous.
À vous de trouver la position dans laquelle vous vous sentez confortable, et pas trop en tension sur vos muscles pour pouvoir bien relâcher le périnée (le muscle qui fait faire stop-pipi) et vous détendre physiquement.
Cela peut être accroupie, assise sur les toilettes, allongée (pas le plus pratique à mon sens, mais si ça vous convient tout est permis), debout avec les jambes écartées légèrement fléchies ou avec un pied sur une chaise, les toilettes, le rebord de la baignoire…
L’insertion ne devrait pas être douloureuse ou difficile. Si tel est le cas, malgré les précautions évoquées plus haut, n’insistez pas et réessayez à un moment où vous vous sentirez plus détendue.
Soyez patiente avec vous-même, c’est normal de ne pas réussir du premier coup !
Mon tampon est mal mis, je fais quoi ?
L’intérieur du vagin est peu innervé donc vous ne devriez pas sentir le tampon s’il est mis correctement.
Ce sont surtout les lèvres intérieures et les premiers centimètres à l’intérieur du vagin qui sont sensibles ; c’est à ce niveau que le tampon va être gênant s’il est mal mis, c’est-à-dire s’il n’est pas inséré assez profondément.
Si l’extrémité du tampon qui se termine par la ficelle dépasse de l’ouverture du vagin, s’il n’est pas complètement rentré à l’intérieur, vous allez le sentir et cela va devenir gênant au fil de la journée.
Océane, chargée des témoignages chez Madmoizelle, vous conseille de ne pas vous infliger cette petite torture :
« Combien de fois j’ai vécu la douleur/gêne du tampon pas mis assez loin dans le vagin et qui fait mal quand tu t’assois…
Si j’avais un conseil ce serait de ne surtout pas hésiter à l’enlever et en remettre un autre (ou le même) s’il y a la moindre gêne.
Parce qu’au début on se dit “Oh, ça va”, mais rapidement, cela devient un supplice, et c’est pas dans le RER ou le bus que ce sera pratique de l’enlever. »
À noter qu’un tampon qui vient d’être inséré n’a pas eu le temps de s’imbiber de sang et autres fluides. Le fait qu’il soit encore sec peut rendre son retrait désagréable, mieux vaut y aller en douceur, voire attendre un peu si le tout vous semble bloqué.
Attraper la ficelle au plus près du corps du tampon permet de ne pas exercer une traction trop forte sur l’ensemble.
De toute façon, je vous rassure, il n’y aucune chance pour que vous vous arrachiez l’utérus du même coup et que votre vagin se retourne comme une chaussette ! La détente sera encore une fois votre meilleure alliée.
Et pour retirer un tampon, ça se passe comment ?
Un tampon doit être changé toutes les 6 à 8h, et plus souvent si votre flux l’impose.
Comme pour l’insertion, il est indispensable d’être détendue et que les muscles soient bien relâchés, car toute contraction pourrait rendre difficile l’extraction du tampon.
Être assise sur les toilettes paraît le choix le plus judicieux et le plus hygiénique en termes de « pas foutre du sang partout », mais là encore vous faites comme vous voulez.
Repérez une petite poubelle où jeter votre tampon, et préparez au besoin quelques feuilles de papier toilettes pour l’y déposer et l’emballer.
Soufflez, relaxez, tirez doucement mais fermement sur la ficelle.
Bravo, vous êtes prête à mettre votre deuxième tampon — ou à ne plus jamais vous en approcher si l’expérience ne vous a pas convaincues !
NB : si le rare mais dangereux syndrome du choc toxique vous inquiète, cliquez ici.
À lire aussi : Quand ma meilleure amie m’a mis un tampon à l’aide d’une brosse à dents
Crédit photo : Laker / Pexels
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Les Commentaires
J'avais même lu que certains tampons contenaient certanies substances pour faire saigner plus (et donc plus souvent repayer des tampons); y'a même des substances dérivées de pétrole je crois.
Tampons hygiéniques – 8 raisons de ne plus les utiliser
Par contre mon cauchemar quand j'en utilisais, c'était en retirant, disons que parfois c'était pas en un seul morceau que ça ressortait, et des bouts de coton restaient encore à retirer... (désolée pour l'image :ninja.
J'imagine que je ne suis pas la seule à avoir vécu ça....