Mon animosité vis-à-vis du tampon
Ça n’est pas une surprise puisque je suis une femme. Et pourtant, toutes les quatre semaines, l’étonnement est total.
« Bordel, c’est vrai ! » je soupire, exaspérée à la vue des gouttes de sang dans mes sous-vêtements.
Pourtant, ça commence à faire un sacré bail que je me coltine mes menstruations.
La première fois, j’avais à peine 10 ans, et j’étais hyper fière d’être enfin une femme, une vraie.
Mon père m’a très vite calmée d’ailleurs, me rappelant que j’avais encore la taille d’une table basse Ikea.
Pendant quelques années, impossible pour moi d’envisager le tampon.
Intrusif, sec et cotonneux, il ne me semblait pas hyper commode à rentrer DANS UN TROU SI PETIT.
Jusqu’au jour maudit où il a bien fallu essayer…
Mon premier nez-à-nez avec un tampon
Pour fêter mes 14 ans, il y a 13 piges, ma mère m’a emmenée avec mes copines à Aquaboulevard.
Autant dire que c’était censé être le meilleur moment de toute mon année car toboggans + copines + burgers + bonbons + exhib de maillot de bain super tendance = toute ma vie.
Sauf qu’une fois arrivée dans les vestiaires des filles, j’ai constaté horrifiée que… j’avais mes règles.
J’ai été saisie de panique. Cette journée à Aquaboulevard allait-elle se terminer avant même d’avoir commencé ?
La vie a pris un tout autre sens en seulement quelques secondes. À l’époque, toute mon existence reposait sur l’idée de passer une journée à Aquaboulevard, à tester le toboggan kamikaze.
Je suis donc sortie du vestiaire affolée, appelant ma mère à l’aide.
Celle-ci m’a dit amusée : « Il est peut-être temps d’essayer le tampon. »
J’ai accepté la mort dans l’âme.
Une fois bien enfermée dans le vestiaire avec ma copine Melissa, le doute m’a assaillie.
De la théorie à la pratique
« COMMENT ON MET ÇA PUTAIN ? »
Ma mère m’avait déjà fait la théorie 52 fois mais la pratique avait l’air bien plus compliquée.
En plus, je ne disposais que d’un seul et unique tampon. Impossible de le gâcher, il fallait le mettre une bonne fois pour toute et le conserver au chaud dans mon tuyau.
L’idée seule me répugnait.
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Le tampon avait l’air d’être la sécheresse incarnée, qu’aucune paroi vaginale ne pourrait attendrir.
« Je vais me raper l’intérieur, j’te jure », j’ai dit à ma copine Melissa.
Elle non plus n’avait jamais mis de tampon d’ailleurs. Nous étions deux poules devant un couteau.
Toute transpirante, j’ai enlevé ma culotte, me suis accroupie comme me l’avait conseillé ma mère, et ai essayé de faire rentrer l’objet.
IMPOSSIBLE. Je n’arrivais pas à impulser le mouvement.
« J’y arrive paaaas. »
Au bout d’une demi-heure de lutte avec le machin minuscule et l’essai de 14 positions différentes, Melissa a décidé de prendre le taureau par les cornes.
« Tu veux que j’essaie ? »
J’ai hésité un moment.
« C’est dégueu, en plus tu vas voir ma chatte. »
La pire technique pour mettre un tampon DE L’HISTOIRE
Elle m’a répondu qu’elle me connaissait sous toutes les coutures depuis 10 ans. Pas faux !
J’ai mis ma pudeur de côté et lui ai filé le tampon.
Un problème subsistait : elle ne voulait pas toucher à mon intimité, juste pousser le tampon. Mais comment faire sans me… sans me… mettre un doigt dans la chatte ?
Et là, nous avons eu l’idée la plus débile qui soit.
« Tu sais, comme je dois dormir chez toi ce soir, j’ai pris ma trousse de toilettes ! » m’a dit Melissa en rigolant d’un air gêné.
« Et alors ? »
« Alors dedans, il y a ma brosse à dents… »
C’est ainsi que pendant 5 bonnes minutes, Melissa a appuyé sur le tampon à l’aide du côté opposé aux poils de sa brosse à dents.
On a tant ri pendant cette séance de spéléologie, et on était surtout si peu expérimentées qu’elle n’a pas enfoncé le tampon assez profondément dans mon vagin, qui n’était pas encore à l’époque une bouche de métro.
Je suis donc sortie du vestiaire avec la même démarche que John Wayne et j’ai fait le toboggan qui tue avec l’impression d’avoir aspiré un canard mort par le vagin.
HAPPY BIRTHDAY.
La morale de cette histoire ? Si tu n’as jamais mis de tampon, lis bien attentivement la notice ou demande conseil à une personne qui t’aidera.
Mais l’option meilleure copine + brosse à dents est à proscrire, crois-moi.
Pour ma part, cette expérience douloureuse et ridicule m’aura servi de leçon.
Désormais, je lis bien les notices avant d’effectuer toute manœuvre technique, qu’elle concerne un meuble IKEA ou un objet à placer dans ma chatte.
Et toi, quelle est ta pire histoire avec une protection hygiénique ?
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