Lorsqu’on devient parent, le message est clair : IL NE FAUT PAS SE PERDRE, du moins c’est ce qu’affirment les magazines féminins et les psychologues qui officient sur les talk-shows diffusés à la télévision l’après-midi.
Honnêtement, je ne suis pas très inquiète sur ce point. Même si j’essayais très fort de me perdre, il y aurait TOUJOURS un enfant en bas âge pour me retrouver, même au fin fond de mes toilettes.
Passons sur ce détail et concentrons-nous sur le principal : si je veux que mon histoire d’amour ait la chance de durer, je dois faire tout mon possible pour entretenir la flamme des débuts. Et je crois que je me débrouille plutôt bien !
Conseil #1 : se manquer
Les débuts de la relation
Un matin, j’ai sangloté pendant 20 minutes dans les bras de Monsieur papa. Nous n’allions pas nous voir avant le mercredi suivant, alors que nous étions lundi matin. Ces deux jours d’absence me semblaient insurmontables.
Au lieu de partir en courant, ce qu’aurait fait n’importe quel individu doté d’un minimum de discernement, mon homme m’a serré fort. Lui ne pleurait pas, mais je sentais sa voix se briser sous le coup de la douleur. Il avait traversé bien des épreuves dans sa vie, mais aucune n’égalait celle de ne pas me voir pendant 48 heures.
Aujourd’hui
6 ans plus tard, lorsque l’un de nous doit s’absenter, les larmes et l’émotion nous submergent toujours autant. « – Ne me laisse pas… » implore-t-il quand je m’en vais « –… Tout seul avec eux… » Rajoute-t-il d’un air terrifié.
Derrière lui, deux minuscules créatures au rictus cruel fixent leur père d’un air satisfait. « – Tu es seul avec nous dorénavant. Plus personne n’est là pour te protéger… » Semblent-ils dire. Bien sûr, leur jeune âge ne leur permet pas de s’exprimer aussi clairement, mais la menace est bien réelle et à peine ai-je fermé la porte que j’entends des hurlements sadiques enfantins et des supplications paternelles.
Mon cœur se serre en réalisant que je l’aime toujours autant : si ces adorables trésors lui font la peau, ce qui à ce moment précis semble assez inévitable, je serai dévastée.
Conseil #2 : continuer de partager et de faire preuve de petites attentions
Les débuts de la relation
Afin de nous remercier d’être entrés dans la vie l’un de l’autre, Monsieur papa et moi nous couvrions de cadeaux et de petites attentions. Il me couvrait de fromage et de bière locale et de mon côté, je lui préparais des petits plats maison susceptibles de lui plaire. Notre histoire était très centrée sur la nourriture, mais pas exclusivement. Voyages, bébés, les jolies surprises se succédaient sans se ressembler.
Aujourd’hui
Des années après, la notion de partage est toujours aussi importante pour nous. Très récemment encore, Monsieur papa m’a offert un magnifique cadeau intemporel, de ces héritages familiaux que l’on se transmet de génération en génération.
Une belle grippe qu’il tenait lui-même de notre ainée. Et parce que Monsieur papa est un homme qui assure le service après-vente, il m’offre quotidiennement depuis des cachets de paracétamol et des paquets de mouchoirs. Mais je sais lui rendre la pareille, la semaine dernière je me suis moi-même procuré un beau Covid que j’ai adoré partager avec lui.
Conseils #3 : Rester sexy
Les débuts de la relation
Lorsque j’ai rencontré Monsieur papa, j’ai décidé de pousser la porte d’un magasin de lingerie pour la première fois. J’ai passé deux heures dans la boutique, la première heure m’a principalement servi à identifier le fonctionnement des différents articles et obtenir confirmation que non, je ne me trouvais pas dans un concept store qui vendrait également des accessoires de dressage animalier.
Lors de la deuxième heure, je me suis lancée à la recherche d’atours qui allaient me sublimer sans me donner l’air d’un saucisson. Peine perdue. Cela dit, comme certains hommes adorent la charcuterie, la suite nous a prouvé que l’atour ficelé rencontrait tout de même le succès auprès d’un public de niche.
Aujourd’hui
Amoureux et complices comme toujours, monsieur Papa et moi avons peu à peu opéré un changement de look mutuel et nous sommes dorénavant parfaitement accordés. Bien sûr, les choses se sont faites progressivement, il a fallu faire la guerre aux injonctions qui exigent de moi que je sois toujours sur mon 31, et de lui qu’il incarne une virilité triomphante, alors que la seule personne qui triomphe ici, c’est notre ainée qui réussit systématiquement à nous tirer du lit à 5 heures le dimanche matin.
Aujourd’hui, la longueur d’onde est telle que nous ne différencions plus nos tenues. Nous avons acquis un stock de pantalons de joggings et de sweats unisexes que nous piochons indifféremment le matin dans notre panière à linge sale.
Mais rassurez-vous, notre intimité va très bien, la preuve, il n’y a qu’à lui que j’ose demander de regarder ce bouton mal placé qui me gratte bizarrement depuis hier soir.
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Image en une : © Mikhail Nilov
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