Live now
Live now
Masquer
Image d'erreur
Cinéma

Blanche-Neige et le Chasseur

Pauline C. a écrit un mémoire, mais pas seulement : elle est aussi allée voir Blanche-Neige et le Chasseur, sorti le 13 juin 2012, et vous parle aujourd’hui de ce conte réinventé.

J’aime pas trop Blanche-Neige. Rapport à sa passivité, sa naïveté. Rapport au fait que tout tourne autour de la beauté physique. Rapport à Un jour mon prince viendra, à Siffler en travaillant. Rapport à « oh-tiens-une-vieille-hideuse-me-tend-une-pomme-et-si-je-la-mangeais ! ». Et aussi rapport à « oh-tiens-une-fille-dans-un-cercueil-et-si-je-l’épousais ? ».

Soyons honnêtes, elle est un peu concon, la Blanche-Neige. Et soyons encore plus honnêtes, le conte vend pas du rêve en barre niveau « place de la femme dans la société ». Blanche-Neige et le Chasseur, c’est la même histoire à la base : la belle-mère, le miroir, la beauté, la jalousie. Sauf que ça se corse un peu. Parce que Blanche-Neige a décidé de ne pas se laisser faire. D’abord, elle s’échappe. Ensuite, elle fait ami-amie avec le mec qui est censé la tuer. Enfin, elle monte une armée pour déloger l’imposteure. Ouais, gros !

Ça marche pas mal. Les décors, les costumes et les accessoires ont été travaillés, le scénario bien goupillé avec de nombreuses références au récit original. C’est amusant d’ailleurs de compter les clins d’œil faits au dessin animé de 1937. Mi-conte de fée mi-film épique d’action médiévale, Blanche-Neige et le Chasseur met l’accent sur les personnages, leurs forces, leurs faiblesses et leurs motivations. La situation est complexifiée à mesure que leur caractère est mis en lumière et l’on y parle de choses tout à fait actuelles telles que la séduction, le friendzoning

, la dictature de l’apparence ou l’impact psychologique de l’abus de crème anti-rides sur les femmes qui refusent de vieillir.

On retrouve pour ce film le même producteur qu’Alice au Pays des Merveilles version 2010 (en même temps, c’est un peu le même principe donc ce n’est pas vraiment étonnant). Le réalisateur, Rupert Sanders, est complètement inconnu au bataillon ce qui coupe court à toutes sortes de comparaisons douteuses avec le reste de son travail. Ce n’est pas plus mal, du coup on apprécie sans arrière-pensée des images qui, sans parler de génie cinématographique, servent la narration par leur rythme, leur angle et leur lumière et sont bien assorties à une B.O. fidèle au genre.

Le casting, par contre, est un peu plus célèbre. Dans le rôle-clef, Kristen « Bella » Stewart essaie encore, après sa participation à Sur la Route, de se dépatouiller tant bien que mal de son image d’ado à vampires. Elle est un peu chétive en harangueuse de foule mais donne des traits crédibles à une Blanche-Neige tout en fragilité et détermination. D’aucuns diraient qu’elle manque un peu de joie et de sourire mais c’est la guerre, ma bonne dame. Chris « Thor » Hemsworth a troqué son marteau de dieu scandinave pour une paire de haches et un pichet d’hydromel. Il campe un chasseur ambivalent tourmenté par les fantômes du passé dont le personnage a spécialement été étoffé pour l’occasion. Charlize « Dior » Theron est exécrable en Reine-Sorcière obsédée par la beauté et la jeunesse ; elle est froide et impitoyable, insensible et sans cœur. Le scénario prend le temps d’expliquer la genèse de cette figure maléfique, ce qui lui donne de la substance.

Au final donc, c’est un film d’action distrayant qu’on ne va pas voir pour le jeu des acteurs, bien que celui-ci soit tout à fait dans le ton et ne le desserve pas. On y va parce que c’est cool de voir Blanche-Neige sans son plumeau et qui monte à cheval. On y va pour le symbole de la jeune fille qui déchire son costume de princesse et qui s’affirme en tant que femme pour atteindre ses objectifs et devenir une reine. C’est notre lot à toutes, non ?


Vous aimez nos articles ? Vous adorerez nos podcasts. Toutes nos séries, à écouter d’urgence ici.

Les Commentaires

24
Avatar de harryjoe
19 février 2013 à 14h02
harryjoe
Esthétiquement superbe, quelques bonne idée... mais, maiiiiiis... sa passe bien le temps mais rien de plus.
Kristen Stewart (qui nous livre son plus beau jeu de tire la gueule), plus belle que Charlize Theron ?
Me demande se qu'ils vont faire niveau scénario pour le 2ème opus ! Est-ce qu'on pouvait plus s'éloigner de l'histoire originale ? Non visiblement
0
Voir les 24 commentaires

Plus de contenus Cinéma

Le film “Jamais plus”, très attendu par les fans du livre dont il est adapté, est sorti dans les salles mercredi 14 août dernier. Une polémique entache toutefois le succès du long-métrage. Outre le fait que l’auteure Colleen Hoover soit jugée problématique par nombre d’internautes, la réputation de Blake Lively ajoute une ombre au tableau. Décryptage.
Cinéma

“Jamais plus” : c’est quoi toute cette polémique autour de Blake Lively ?

3
Beauté

Adoptez cette routine beauté petit budget pour un look Make up no make up toute l’année

Humanoid Native
His house // Source : Netflix
Cinéma

Les 15 meilleurs films d’horreur sur Netflix à voir absolument

4
saint-valentin-films-sexy-netflix
Culture

Les 11 films sur Netflix pour des soirées intenses et sensuelles

16
DALL·E 2024-07-26 11.55.45 – A photorealistic image of a woman traveling alone on foot on a deserted road in the French countryside. The scene is set on a clear, beautiful day wit
Mode

8 films en streaming pour un bon mood pendant vos vacances

Erika Lust_Portrait_Credits_Monica Figueras_13
Sexo

La queen du porno Erika Lust fête ses 20 ans : le top 3 de ses films les plus hot !

Copie de [Image de une] Horizontale – 2023-12-22T201104.020
Cinéma

12 films intemporels à voir sur Netflix

1
Le Diable s’habille en Prada -Meryl Streep
Cinéma

Ce film iconique des années 2000 va avoir sa suite

Copie de [Image de une] Horizontale – 2024-06-20T150109.612
Culture

Paris : ce ciné associatif sauvé après une lutte soutenue par Scorsese, Tarantino et Sciamma

Source : Netflix
Culture

Ce film dont tout le monde se moque est entré dans l’histoire de Netflix

1
Source : Aleksandr Kichigin
Daronne

Soirée pyjama : 3 films feelgood à regarder avec les enfants ce week-end sur Netflix

La pop culture s'écrit au féminin