Initialement publié le 4 mars 2014
Imagine un monde superbe où on ne serait jamais touchées par rien, où on vivrait uniquement dans la joie, sans jamais de fluctuation d’humeur. Ce serait pas mal. Ce serait bien.
Mais en même temps, est-ce qu’on profiterait autant des moments où on est vraiment en paix avec nous-même et le reste du monde, si on connaissait pas la lose-triste de temps en temps, pour comparer ? J’en suis pas certaine.
Non mais c’est vrai quoi, on n’est pas des robots à la fin ! Et puis de toute façon, j’ose croire qu’on serait un peu pénibles pour le reste du monde si on était toujours jouasses. On serait un peu comme le Tigrou trop enthousiaste face au Winnie de la vie.
MAIS DÉFONCE-LUI LA QUEUE WINNIE !
Le truc, c’est que voilà : ne pas avoir le moral, ça arrive, et se le remonter c’est facile. C’est facile quand c’est le début du mois et qu’on a des sous pour se commander japonais ou aller boire un truc avec des potes pour étaler généreusement notre humeur pourrie à la face imperméable d’autrui.
Quand notre compte en banque est sur les rotules (une expression évidemment imagée puisque je sais de source sûre que le compte en banque n’en a pas, au même titre qu’il ne possède pas de cartilage et de lobe d’oreille), c’est plus difficile.
Difficile, vraiment ?
Pas forcément. La preuve avec ces trois petites astuces pas chères voire gratuites pour retrouver le moral et l’envie de lever les bras de bonheur dès le matin.
Retrouver le moral en écoutant de vieux messages vocaux
L’autre jour, j’ai constaté que je m’ennuyais, et l’ennui ça me rend un peu triste, parce que ça me fait penser et que quand je pense, je pense pas systématiquement qu’à des jolis champs de blé baignés par le soleil avec que les gens que j’aime bien au milieu. Non, hein, quand je pense par ennui, je vais davantage me focaliser par réflexe sur tout ce qui m’emmerde, pourrait m’emmerder, ou m’a emmerdée par le passé.
Tu parles d’un réflexe de merde. Au moins aussi pire que de répondre « feur » quand on te dit « quoi ? » alors que, bon, 2014, tout ça. Mais je fais ça aussi alors j’en finis par croire que je suis née avec l’option « mauvais choix du quotidien » dans l’ADN.
Alors que j’étais sur le point de m’enfoncer dans un état léthargique nul à haïr tout le monde à distance, comme ça, pour la forme, presque par plaisir, j’ai regardé mon téléphone et j’ai vu que j’avais dix-huit messages vocaux en attente. DIX-HUIT. DIX-HUIT messages que j’avais pas écoutés parce que j’avais rappelé la personne juste derrière.
Bon, ma vie n’est pas dingue et c’était principalement ma mère. Mais quand on passe une soirée toute seule à soupirer sans savoir quoi faire, l’amour maternel, on le prend et on lui fait des bisous sur la joue.
Alors j’ai fait le tri et comme ça allait qu’un petit peu mieux, j’ai aussi ré-écouté les messages les plus mignons qu’on m’a laissés et que j’avais bien pensé à ne pas toucher — soit par flemme, soit par anticipation inconsciente des moments ronchons. J’ai fini comme une flaque d’amour toute emmitouflée dans mon plaid, prête à conquérir le monde.
WARNING – Tout ceci fonctionne très bien si tu effaces les messages vocaux de tes ex avant de les écouter. Moi ça va, je me suis juste dit « han lala mais ça sauvegarde vachement longtemps, un iPhone », et j’ai supprimé.
Retrouver le moral en supprimant ses anciens cours
J’ai beau ne plus être étudiante depuis deux ans, je n’en ai pas moins gardé mes cours sur un disque dur. D’une année sur l’autre, d’une filière à une autre, j’ai toujours gardé pendant quelques mois voire plus les longues et innombrables pages Word de cours magistraux en sauvegarde, au cas où j’en aurais besoin.
Peut-être bien que j’en ai eu besoin, mais en tout cas, je ne m’en suis jamais resservie. Quand je retournais leur faire coucou, c’était toujours un peu par hasard, en réalisant qu’il était trop tard pour les utiliser à nouveau. Alors je m’amusais à les relire en diagonale et à pouffer en me remémorant des souvenirs liés à tel cours (« là c’est la fois où X avait fait pipi dans une bouteille, là c’est la fois où j’ai entendu parler pour la première fois de pipe royale ») et ça permet, une fois que tu as terminé ou presque terminé tes études, de voir à quel point les cours où on doit se contenter d’écouter le prof parler tout seul ne te manquent pas. Ou tout simplement le chemin que tu as parcouru depuis la terminale, ou la troisième, ou ta deuxième année de licence, tant au niveau personnel qu’au niveau scolaire.
Moi, j’aime bien. Ça doit avoir plus de gueule en les brûlant dans la cheminée, mais je n’ai pas de cheminée et je serai un peu triste d’y jeter, auquel cas, un disque dur quasiment neuf. Surtout qu’il a un prénom, quoi.
WARNING — Ça ne fonctionne pas beaucoup si tu es nostalgique de tes études. Bah oui. Mais moi j’ai fait de la linguistique et de la phonologie alors tu sais, la nostalgie, j’ai beau essayer…
Retrouver le moral en se faisant un repas à la bougie
Tiens, en parlant de feu : quand il fait froid dehors, que je me suis pris la pluie, que les gens ont pas arrêté de me bousculer dans la rue comme des foufous parce que je suis petite et qu’ils m’ont pas vue, ou tout simplement quand je me suis engueulée avec quelqu’un, j’ai un rituel : je me fais un repas à la bougie.
Ne me fais pas dire ce que j’ai pas dit : je ne cuisine pas en me servant de la bougie comme de source de chaleur pour cuisiner. Je cuisine ou réchauffe mon plat de manière normale et je m’installe devant la télé ou avec de la musique pour le manger à la lumière de la bougie.
Ça fait tellement de bien, d’être comme ça, bien au chaud sous son plaid tout doux, avec un éclairage tamisé et reposant, à manger sa soupe ou ses pâtes au beurre, que j’en viens à me demander si la bougie n’aurait pas un gros intêrêt thérapeutique par hasard. Ça expliquerait en tout cas pourquoi Lumière, le chandelier, se la raconte autant dans La Belle et la Bête. C’est marrant parce qu’en plus, je l’ai jamais aimé, Lumière. Il me faisait flipper, quand j’étais petite, à toucher les meubles en bois avec ses flammes sans se soucier de foutre le feu.
WARNING — Par contre, ne fais pas comme moi : une fois la lumière éteinte et la bougie allumée, ne bouge pas trop, au risque de la faire tomber et d’éventuellement déclencher un début d’incendie.
Et toi, c’est quoi tes petites habitudes gratuites pour remettre du baume sur ton coeur ankylosé ?
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