L’affaire Luis Rubiales est maintenant devant les instances judiciaires. Ce mardi 10 octobre, le média espagnol Cuatro a révélé l’intégralité de la déposition de Jenni Hermoso devant la justice, après le baiser imposé par Luis Rubiales, jadis président de la Fédération espagnole de football, alors que l’équipe célébrait son sacre à la coupe du monde féminine le 20 août dernier. Après plusieurs semaines de polémique, la joueuse avait fini par porter plainte le 6 septembre.
« Comment pouvais-je m’attendre à cela ? », confie Jenni Hermoso
Durant son audition, Hermoso est longuement revenue sur les faits : « À la cérémonie de remise des médailles, il m’a donné la mienne, explique-t-elle. Je salue la reine, j’embrasse sa fille et la personne suivante était Rubiales. Je le serre dans mes bras et la première chose que je me dis c’est ‘dans quoi nous nous sommes embarqués’. Il me saute dessus et je reste ferme. Il m’a dit ‘Nous avons gagné cette Coupe du monde grâce à vous.’ »
Par la suite, la joueuse affirme se souvenir de « ses mains sur ma tête et son baiser sur la bouche ». Dans sa déposition, elle affirme ne pas s’être attendue à un tel geste. « Comment pouvais-je m’attendre à cela, lors d’une finale de Coupe du monde ? À aucun moment je ne pourrais m’attendre à ce que cela se produise. » Elle affirme ensuite ne pas avoir eu le temps de réagir, et prévenir dans l’immédiat ses coéquipières Alexia Putellas et Irène Paredes.
Une victoire amère
Jenni Hermoso, explique s’être ensuite forcée à fêter la victoire de son équipe, pour ne pas laisser cette agression gâcher son sacre. « Mon sentiment à ce moment-là était que je ne pouvais pas détourner l’attention de l’événement qui s’était produit parce qu’il était historique. Nous avons pu profiter de quelque chose qui nous avait coûté si cher à réaliser. »
Mais après les festivités, l’équipe d’Espagne a pris le bus pour regagner son hôtel. Le climat qui régnait au sein de ce dernier était assez étrange. « Il y avait un silence de mort dans le bus. Elles (ses coéquipières) m’ont dit que des choses se passaient », Hermoso fait notamment référence à l’ampleur que le geste de Rubiales a très rapidement eu.
Des pressions de la part de Luis Rubiales
Plus tard durant l’audition, Jenni Hermoso a évoque ensuite longuement les pressions reçues par Rubiales et ses équipes durant la polémique. Mais elle ne s’est pas laissée faire. « Je lui dis que ce n’était pas bien. Je lui ai dit qu’il allait tomber car il l’avait fait devant tout le monde. Il a essayé de m’expliquer son point de vue, je lui ai dit qu’il n’avait rien à m’expliquer. »
Pour tenter de calmer le jeu, Luis Rubiales a demandé à Jennifer Hermoso de faire une vidéo d’excuses « pour ses deux filles qui pleuraient » car on le traitait « de harceleur à Doha ».
Mais un autre fait émane de cette audition : le mal-être de la joueuse. Elle évoque notamment son besoin de « quitter Madrid pour ne pas avoir à subir encore plus de pression ». « Pourquoi dois-je pleurer dans une pièce alors que je n’ai rien fait ? », a-t-elle même concédé, toujours marquée par les faits.
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