« It’s A Man’s Man’s Man’s World ». À la surprise de personne, au même titre que sont formulés plein de médicaments, ou conçus les Airbags, les chaussures de sport aussi sont faites d’abord et avant tout pour les hommes, avant d’être déclinées pour les femmes. Et plutôt que de penser spécifiquement à leur anatomie, la plupart des équipementiers sportifs ont plutôt tendance à étirer sa gradation (c’est-à-dire ajouter ou retirer un pourcentage de milimètre pour concevoir la pointure au-dessus ou en dessous à partir d’un modèle jugé standard). Or, la vie serait un peu plus compliquée que ça, comme l’ont illustré plusieurs blessures lors de la Coupe du monde féminine de football 2023.
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Les événements sportifs féminins plus médiatisés peuvent servir à lutter contre les inégalités de genre
Comme le résume L’Équipe, parmi les joueuses qui se sont blessées durant le Mondial féminin de football 2023, comptent notamment les Françaises Delphine Cascarino et Marie-Antoinette Katoto, les Anglaises Beth Mead et Leah Williamson ou encore la Canadienne Janine Beckie. Il s’agissait souvent de rupture du ligament croisé antérieur. Et le Royaume-Uni étant passionné de football, la commission « Femmes et égalité » du Parlement britannique a étudié le phénomène pour en tirer un rapport publié le 5 mars 2024. Le résumé de celui-ci démarre d’abord par des réjouissances :
« Le sport féminin britannique connaît une recrudescence de la couverture médiatique et de l’intérêt du public. Des événements marquants tels que l’EURO féminin de football 2022 de l’UEFA, remporté de manière si mémorable par les Lionnes d’Angleterre, et la Coupe du Monde féminine de la FIFA l’année dernière se traduisent par une augmentation soutenue de la visibilité du sport féminin […]. »
Mais ces réjouissances servent à mieux pointer combien ce gain de médiatisation et de notoriété devrait aussi servir à combattre les inégalités de genre. Dont combattre « le manque de compréhension des besoins sanitaires et physiologiques des femmes et des filles dans le sport ».
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Des blessures au genou à cause de chaussures inadaptées
Cette commission du Parlement britannique y souligne la dimension sexiste du traitement de cette affaire de blessures à répétition de footballeuses :
« L’examen du problème actuel des blessures au genou du ligament croisé antérieur (LCA) dans le football féminin a montré qu’il existe une inégalité systémique entre les sexes dans la recherche sur le sport et l’exercice physique, qui est encore majoritairement menée par des hommes et qui s’intéresse aux problèmes qui les touchent. La réponse du secteur des sciences du sport au problème du LCA a été disparate et lente. Nous sommes convaincus qu’un problème de santé d’une ampleur similaire affectant les footballeurs masculins d’élite aurait reçu une réponse plus rapide, plus approfondie et mieux coordonnée. »
La rupture du ligament croisé antérieur est une blessure qui frapperait trois fois plus les femmes que les hommes à ce niveau dans le football. Le rapport pointe le manque de chaussures conçues spécialement pour les femmes (en termes de biomécanique, d’ergonomie, de morphologie). Seule la marque IDA Sports fabriqueraient à ce jour des chaussures spécifiquement conçues pour les femmes. C’est pourquoi cette commission du Parlement britannique appelle carrément à réunir les principaux équipementiers sportifs pour développer une stratégie afin de changer la donne. Car le sexisme se niche jusque dans les crampons des footballeuses.
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Combattre le sexisme dans le sport dès l’école
Mais ce rapport propose aussi de transformer l’éducation physique et sportive à l’école. Il faudrait en améliorer la qualité, notamment en étant plus vigilant·e·s à ce que les élèves disposent d’équipement mieux adapté, et surtout veiller à ce que les filles participent avec plaisir. Cela doit aussi passer par une meilleure formation des entraîneur·e·s et profs de sport pour qu’iels soient « formé·e·s à la santé féminine, notamment par le biais de qualifications obligatoires », résume le rapport.
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Ce dernier appelle aussi à ce qu’un groupe de travail soit créé pour réfléchir et œuvrer à une meilleure prise en charge des questions de grossesse, de maternité, et des congés qui peuvent y être liés. On ne peut qu’espérer que ce rapport soit pris en considération, au-delà de cette histoire de crampons.
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Les Commentaires
Blague à part, article très intéressant. Voyons le bon côté des choses : c'est bien qu'il y ai des personnes qui se penchent sur cette problématique.
Je me dis que cela pourrait être décliné dans beaucoup de sports.