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Sport

Le ras-le-bol des sportives pros, obligées de choisir entre carrière et maternité

Libération a publié le 3 novembre le plaidoyer de plusieurs sportives professionnelles. Elles dénoncent le fait que trop souvent encore, devenir mère sonne la fin de leur carrière dans le sport à haut niveau. 

« Quand on est enceinte, on n’existe plus ». Cette phrase, prononcée par la volleyeuse française Kim Nowak d’Halluin, est l’un des témoignages publiés par Libération le 3 novembre. Dans cet article, plusieurs sportives de haut niveau évoluant dans des sports collectifs font état de la sanction que représente encore la maternité dans leur domaine.

Faire évoluer les mentalités autour de la maternité

« C’est mal vu de tomber enceinte quand tu es sous contrat », confie Ana-Maria Filip, basketteuse professionnelle devenue maman le 14 octobre. « Le club n’a jamais eu pour objectif que je reprenne. Pendant ma grossesse, ils ne m’ont pas calculé, j’ai trouvé moi-même un kiné, une sage-femme et je m’entraînais seule la majorité du temps, rarement avec le préparateur physique », déclare la handballeuse Chloé Bulleux, vice-championne olympique à Rio en 2016 et ex-capitaine de l’équipe de France. Toutes les athlètes qui témoignent dans cet article demandent la même chose : un meilleur encadrement de la maternité et une évolution des mentalités.

Le handball, pionnier parmi les sports ?

Dans certaines disciplines du sport collectif, les lignes bougent un peu. Depuis mars 2021, les handballeuses professionnelles bénéficient d’un accord collectif garantissant « le maintien du salaire des joueuses par les clubs pendant un an, en cas de grossesse ». Mais l’article de Libération précise que « si ce dispositif de prévoyance adapté permet de retirer la charge financière aux clubs, il ne donne cependant aucune garantie de maintien de contrat ou d’accompagnement aux sportives ». Sans compter le risque de discrimination à l’embauche qui exclurait d’office les joueuses en âge (selon des mentalités bien étriquées) de vouloir devenir mères.

C’est mal vu de tomber enceinte quand tu es sous contrat.

Ana-Maria Filip, basketteuse professionnelle

Dans le football, un congé maternité encadré, rémunéré et obligatoire

La Fifa est allée plus loin encore. Elle impose aux fédérations nationales un congé maternité rémunéré à la suite duquel la joueuse doit être réintégrée avec « un soutien médical et physique approprié ». Mais, selon Camille Delzant, conseillère à la présidence de l’Union nationale des footballeurs professionnels (UNFP) interrogée par Libération, la Fédération française de Football (FFF) n’a à ce jour rien ratifié de tout cela dans ses textes. L’Olympique lyonnais a pourtant prouvé que la démarche était possible. Le club octuple vainqueur de la Ligue des champions a renouvelé et accompagné l’internationale française Amel Majri pendant sa grossesse. 

Maternité et carrière sportive ne sont pas incompatibles

Elles sont nombreuses à avoir déjà prouvé que maternité et carrière de sportive professionnelle n’étaient pas incompatibles, à condition d’un accompagnement adapté. Libération cite notamment Serena Williams dans le tennis, Alex Morgan dans le football ou Mélina Robert Michon au lancer de disque. Ajoutons également la sprinteuse Allyson Felix et la coureuse de fond Aliphine Tuliamuk chez les Américaines, mais aussi chez les Françaises la boxeuse Sarah Ourahmoune et Nodjialem Myaro, ancienne handballeuse professionnelle et présidente de la Ligue féminine de handball depuis 2013, pour ne citer qu’elles.

À lire aussi : Dans le sport de haut niveau, les règles sont toujours hautement tabou


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Les Commentaires

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Avatar de Matilda Verdebois
6 novembre 2022 à 01h11
Matilda Verdebois
Alors en tennis, j'aurais surtout cité Kim Clijsters, revenue encore plus forte après la naissance de son premier enfant. WIlliams (que j'admire beaucoup) n'a plus gagné en grand chelem après la naissance de sa fille, contrairement à Clijsters.
Pour le coup, même si c'est un sport relativement mineur en terme d'argent, j'ai l'impression que le biathlon est plutôt un modèle à suivre à ce niveau.
Il y a plusieurs exemples de médaillées (voire championnes) olympiques ou mondiales après être devenues mères (Anastasia Kuzmina, Marie Dorin-Habert, Anaïs Chevalier-Bouchet...). En ce moment, Justine Braisaz-Bouchet (championne olympique cette année) est enceinte, et plusieurs interviews (d'elle et ses coachs) semblent montrer que son projet est complètement intégré par la fédération et l'encadrement.
Toutes ces femmes montrent que c'est possible à condition d'être bien accompagnées, en particulier lors du retour à la compétition. Et dans des sports collectifs, c'est encore plus idiot pour les clubs de se priver de joueuses tout à fait capables d'être performantes après une grossesse.
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