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Une nouvelle femme accuse PPDA de viol : elle était mineure au moment des faits

Le quotidien 20 Minutes a enquêté sur le témoignage de Caroline, qui affirme avoir été violée par Patrick Poivre d’Arvor en 1988, alors qu’elle n’avait que 16 ans.

Mise à jour du 23 juillet 2021 —

20 Minutes révèle ce matin un nouveau témoignage très étayé contre Patrick Poivre d’Arvor, présentateur phare du JT de TF1.

La victime avait 16 ans au moment des faits qui se sont déroulés en 1988 : cette « passionnée de théâtre et d’écriture » avait écrit à PPDA, qui au fil de la correspondance, avait fini par l’inviter à Paris pour assister à son émission du dimanche, À la folie.

Sur la photo publiée par 20 Minutes, on distingue la jeune fille aux côtés de PPDA en train de signer des autographes.

Celle qui témoigne aujourd’hui anonymement sous le nom de Caroline raconte qu’elle s’est retrouvée seule avec l’homme de 41 ans dans sa loge, qui, après lui avoir posé plusieurs questions, lui a imposé une relation sexuelle.

Dans le récit qu’elle livre à 20 Minutes, elle explique avoir gardé le secret sur ce viol, puis avoir cherché un moyen d’en parler. Elle a alors choisi de confier son témoignage à un journaliste de Minute, journal satirique d’extrême-droite, disparu en 2020, qui a publié en 1989 un article basé sur son récit intitulé Un satyre à TF1.

Ce n’est que très récemment que Caroline a réussi à parler de ce qu’elle a subi. Cependant, une amie confie à 20 Minutes que ce « traumatisme » a eu des répercussions sur toute sa vie.

Après le classement sans suite fin juin des huit plaintes déposées contre PPDA, ce témoignage peut-il relancer l’enquête, malgré le délai de prescription de 30 ans (depuis la loi Schiappa de 2018) ? Pour le moment, Caroline n’a pas porté plainte contre le journaliste, qui continue de réfuter les accusations à son encontre.

Article publié le 25 juin 2021  —

« Elles n’avaient qu’à porter plainte ! »

Voilà ce qu’on entend encore souvent, très souvent, trop souvent, lorsqu’il s’agit de violences sexuelles ; voilà ce qu’on dit encore souvent, très souvent, trop souvent, à celles qui ont subi des abus. Eh bien, huit plaintes ont été déposées contre Patrick Poivre d’Arvor.

Et huit plaintes ont été classées sans suite.

Les plaintes contre PPDA classées sans suite

Comme l’explique Le Monde, la procureure de Nanterre Catherine Denis (« qui a voulu boucler la procédure avant son départ à la retraite cet été », précise Le Parisien) a classé sans suite les plaintes visant l’ancien présentateur star du 20 Heures de TF1. Sept parce qu’elles sont prescrites, la dernière parce qu’il y a « insuffisance de preuves ».

Cette dernière, c’est celle déposée par l’actrice, autrice et animatrice Florence Porcel, qui a accusé en mai 2021 Patrick Poivre d’Arvor de l’avoir violée à plusieurs reprises entre 2004 et 2009. Le délai de prescription étant de trente ans pour ce crime, cette plainte-là n’a pas été classée parce qu’elle est trop ancienne, mais parce qu’« aucun élément ne permet de confirmer les propos de l’un ou de l’autre concernant l’existence de cette scène », selon Catherine Denis.

Le Parisien explique qu’« un élément matériel fourni par la défense de PPDA a pesé dans la décision du parquet de Nanterre : l’agenda de Dominique Ambiel, […] ami et associé de PPDA ». Ce dernier se serait trouvé dans un bureau attenant à celui du présentateur un jour de 2009 où, selon Florence Porcel, un viol aurait eu lieu. Or, il affirme que son propre local étant vitré, il aurait forcément vu la scène. De plus, le bureau de l’accusé, inspecté par la police, ne correspond pas à la pièce décrite par la plaignante. L’article précise cependant :

« La configuration du bureau aurait-elle pu être modifiée entre 2009 et le transport des policiers ? Les conseils de Florence Porcel, Mes Emmanuel Moyne et Joséphine Doncieux, regrettent qu’aucune vérification complémentaire n’ait été diligentée. Ils réclamaient notamment une reconstitution ou l’audition des autres femmes qui se sont manifestées au cours de la procédure et qui auraient pu connaître le bureau de PPDA dans les locaux d’A Prim Group. »

Les violences sexuelles restent méconnues, l’impunité continue

« Tout le monde savait » — pour Harvey Weinstein, pour Kevin Spacey, pour Patrick Poivre d’Arvor. Après le témoignage de Florence Porcel, c’est une vingtaine de récits qui a émergé, et de nombreuses femmes qui ont pris la parole pour dénoncer les comportements de l’actuel septuagénaire. Toutes n’ont pas perdu espoir, comme l’indique Le Monde :

« Des femmes ayant porté plainte pour des faits prescrits espèrent tout de même une suite à l’affaire, telle l’ancienne présentatrice de journaux télévisés Hélène Devynck, qui accuse PPDA de l’avoir violée quand elle avait 25 ans et qu’elle était son assistante chez TF1. “Je suis persuadée qu’à un moment ou un autre il y aura une victime non prescrite qui se signalera à la police, et alors il y aura le poids de tout ce qu’on aura dit avant, tout le dossier ressortira”, a réagi Hélène Devynck, 54 ans, pour qui “l’affaire n’est pas finie”. »

« Si des éléments nouveaux parvenaient à la justice », les investigations pourraient reprendre, précise Le Parisien. Mais ces classements sans suite résonnent comme une gifle dans un monde où si peu d’agresseurs sont condamnés et où si peu de victimes voient justice rendue.

Si le viol reste si impuni, c’est aussi parce que les forces de l’ordre et les pouvoirs judiciaires ne connaissent pas toujours bien les problématiques liées aux violences sexuelles et leurs spécificités, comme l’ont d’ailleurs reconnu conjointement le directeur de la gendarmerie nationale et celui de la police française en 2017. Une phrase glaçante de l’article du Parisien, évoquant la fascination que Florence Porcel éprouvait par le passé pour PPDA, l’illustre bien :

« La jeune écrivaine n’a jamais caché avoir eu une admiration pour PPDA et a même admis avoir eu une relation consentie avec le journaliste entre les deux viols qu’elle dénonce, expliquant avoir été sous emprise. Mais les enquêteurs trouvent étrange qu’une victime de viol puisse retourner voir son agresseur. »

« Les enquêteurs trouvent étrange qu’une victime de viol puisse retourner voir son agresseur », probablement parce qu’ils ignorent les mécanismes de sidération, d’emprise, d’amnésie traumatique pourtant largement étudiés par la psychologie depuis des décennies. Les recherches sur le traumatisme potentiellement causé par un viol et ses conséquences ne semblent pas avoir appris grand-chose aux autorités…

À lire aussi : J’ai été victime de stealthing, et j’ai choisi de porter plainte pour viol


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Les Commentaires

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Avatar de Ariel du Pays Imaginaire
25 juin 2021 à 18h06
Ariel du Pays Imaginaire
Si les victimes concernées passent par là : on vous soutient et on vous croit

Je sais pas quoi dire de plus tellement je suis écœurée. J'espère qu moins que sa carrière médiatique est brisée.
14
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