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Société

Les adolescents consomment davantage de porno… mais n’ont toujours pas plus d’éducation sexuelle

Les adolescent•es français•es consomment du porno, parfois à un âge très jeune. C’est un problème… surtout quand on voit les lacunes de l’éducation sexuelle dans l’Hexagone.

Le 16 janvier 2018

Quasiment un an après la publication de cet article, la situation n’a malheureusement pas changé.

Au point qu’une actrice, Nikita Bellucci, a poussé un coup de gueule… À lire sur madmoiZelle :

Nikita Bellucci, actrice porno, en a « marre d’éduquer vos gosses »

Le 20 mars 2017

En février 2017, on revenait sur la déclaration de Laurence Rossignol qui veut interdire l’accès au porno pour les mineur•es.

Un but noble, une mise en place compliquée, et surtout, un grand vide chez nos chères têtes blondes : une éducation sexuelle de qualité. (Lire ci-dessous)

Le sujet revient sur le devant de la scène à la suite d’un sondage pour Le Figaro, relayé par Le Monde :

« […] la moitié des adolescents de 15 à 17 ans (51 %) déclare avoir déjà surfé sur des sites pornographiques en 2017, contre 37 % en 2013, soit une augmentation de 14 points. Soixante-huit pour cent d’entre eux voient leur premier film X entre 13 et 15 ans. […]

Cinquante-trois pour cent des garçons estiment qu’ils étaient trop jeunes lorsqu’ils ont vu leur premier film pour adultes, contre 59 % des filles. Plus de 50 % ont expliqué être tombés sur un extrait vidéo à caractère pornographique par hasard. »

Sur Internet, il est facile de tomber sans le vouloir sur du contenu pornographique. C’est d’ailleurs tout l’intérêt d’un contrôle parental, disponible sur la plupart des ordinateurs et smartphones.

La statistique qui m’attriste, c’est plutôt celle-ci :

« Quarante-cinq pour cent de garçons et 43 % de filles ont tenté de reproduire des pratiques qu’ils avaient vues en ligne »

Il n’est pas grave en soi de trouver dans la pornographie des idées à reproduire en vrai. Le risque, néanmoins, c’est de flouter la différence entre film X et réalité.

Et pour éviter cela, une seule solution : une éducation à la sexualité, au désir, au plaisir, au consentement, sans jugements ni injonctions. On s’y met quand ?

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Tant que le porno servira d’éducation sexuelle par défaut, difficile d’en limiter l’accès aux mineurs, Mme Rossignol

Publié le 22 février 2017

Invitée du très catholique 

Padreblog, « la voix franche, directe et réactive de plusieurs prêtres sur l’actualité », Laurence Rossignol s’est exprimée au sujet de la pornographie.

La ministre des Famille, de l’Enfance et des Droits des femmes s’attaque à cette « autre forme d’exploitation sexuelle pour celles qui jouent dans ces films pornographiques ».

Elle cite à l’appui de son propos le documentaire d’Ovidie diffusé récemment sur Canal+ : Pornocratie, une enquête sur l’industrie pornographique, « les nouvelles multinationales du sexe ».

https://youtu.be/o2iouNHs-2M

« L’accès facile à la pornographie est une violence faite aux enfants »

En France, les contenus à caractère pornographique sont interdits au mineurs. Même lorsque nous publions un dessin de Cy(prine), il est précédent d’un avertissement « contenu à caractère pornographique, réservé à un public majeur et averti ».

Or, ces restrictions ne sont pas observées par l’ensemble des diffuseurs de tels contenus. Et même lorsque des précautions sont mises en place, elles ne sont pas rigoureusement efficaces.

Cliquer sur « j’affirme avoir 18 ans ou plus » est à la portée de n’importe quel enfant de 11-12 ans. Que celui ou celle qui n’a jamais cliqué sur « j’affirme avoir lu les conditions générales » jette la première pierre !

À lire aussi : Josée l’Obsédée regarde du porno (pour la science)

Le porno n’a jamais été aussi abondant, facilement accessible, mais aussi diversifié… et parfois violent.

Ce n’est pas contre la nudité que la ministre des Familles, de l’Enfance et des Droits des femmes entend protéger les mineurs : c’est contre les conséquences d’une exposition précoce à des images violentes, potentiellement très choquantes.

Laurence Rossignol précise ses intentions :

« Pornocratie montre à quel point l’industrie du sexe est devenue de plus en plus violente, de plus en plus dégradante, pour les femmes qui y sont actrices, et pour les hommes aussi, ça c’est la première violence.

La deuxième violence, c’est que l’accès facile à la pornographie est une violence faite aux enfants. […]

Je ne crois pas qu’il soit normal et naturel qu’un enfant jeune, 11 ans, 12 ans, ait accès à des images pornographiques violentes, qui vont lui donner une idée des rapports hommes-femmes et de la sexualité qui n’a rien à voir avec ce que l’on souhaite pour lui pour être un adulte heureux.[…] »

Empêcher effectivement l’accès de ces sites aux mineurs, un dessein compliqué…

Comment faire pour empêcher effectivement les mineurs d’être exposés à ces images ?

Laurence Rossignol mise d’abord sur « refaire avec les parents la campagne de prévention sur les systèmes [de contrôles] parentaux », tout en étant lucide sur la limite de ces outils : « les enfants ont des smartphones » et savent facilement contourner ces filtres.

En deuxième lieu, la ministre évoque un possible système d’identification par carte bancaire afin de filtrer l’accès des sites pour adultes.

Une mesure qui serait au mieux inefficace (facile d’emprunter subtilement la CB de ses parents) et au pire très dangereuse en termes de vie privée : cela permettrait une association immédiate entre les vidéos regardées et son identité…

À lire aussi : Quel porno regarde-t-on en France ?

Par ailleurs, le Huffington Post rappelle qu’un texte datant de 1949 prévoit déjà d’interdire tout accès à des pièces pornographiques aux mineur•es.

Là où tout devient plus compliqué, c’est que de nombreux sites porno sont basés à l’étranger, et échappent ainsi à la législation française.

Une mesure presque impossible à appliquer, donc, mais qui soulève une question : n’y a-t-il pas un autre moyen d’empêcher les jeunes adolescent•es d’aller chercher l’accès à la pornographie ?

À quand une véritable éducation sexuelle, saison 82 épisode 295

Ce n’est pas la première fois qu’on entend un tel discours : l’exposition des mineur•es à la pornographie est un problème de société, cela peut influer durablement sur les représentations qu’ils se construisent de la sexualité et des rapports hommes-femmes.

C’est d’autant plus un problème que le tabou qui entoure encore et toujours les questions liées à la sexualité dans la société fait trop souvent du porno l’unique source « d’information » permettant aux jeunes de se forger une image, une première appréhension de la sexualité.

Interdire l’accès à ces contenus est déjà le cas en théorie, et la mise en pratique de cette interdiction s’avère de plus en plus complexe à l’ère d’Internet et des nouvelles « multinationales du sexe ».

Mais il reste une autre solution, peut-être, pour protéger les mineur•es. Posons une nouvelle fois la question : à quand une véritable éducation sexuelle en France ?

Car lorsqu’on a 12, 13, 14 ans, des envies qui titillent l’entrejambe et aucune alternative au porno pour s’éduquer sexuellement, que fait-on ?

Eh bien je vous le donne en mille… on regarde des films de cul, sans le recul ni l’accompagnement nécessaire.

À lire aussi : À quand une véritable éducation sexuelle pour les jeunes en France ?

Plaidoyer pour une véritable éducation sexuelle

En 2015, une « affaire » choquante avait éclatée au collège Montaigne, à Paris : plusieurs élèves avaient été exclus suite à des attouchements pratiqués sur leurs camarades de classe.

Le débat qui s’était lancé dans les médias suite à la publication de ce fait-divers était de savoir s’il fallait ou non interdire les smartphones dans les collèges, car les garçons exclus auraient eu accès à du porno grâce à leurs smartphones.

Ce n’est effectivement pas en regardant un porno qu’on apprend le respect du consentement, ni à prendre du recul sur la culture du viol.

En juin 2016, le Haut Conseil à l’Égalité a publié un rapport relatif à l’éducation à la sexualité.

Lui aussi pointait déjà qu’en l’absence d’accès à des informations claires sur la sexualité, les adolescent•es se tournent trop souvent vers le porno. Extrait :

« Les jeunes se tournent vers Internet, et notamment les réseaux sociaux, les médias (radios jeunes, magazines féminins…) ou encore la pornographie pour trouver des réponses aux questions qu’elles/ils se posent sur la sexualité.

Ne sachant pas toujours où piocher l’information et démuni•e•s face à la quantité disponible, les jeunes peuvent recourir à des ressources erronées, normatives voire contraires à l’égalité femmes-hommes.

Cela peut aussi être le cas pour leurs parents. »

J’ai rien contre le porno, mais je n’appellerais pas ça de l’éducation sexuelle. Or :

  • 58% des garçons et 45% des filles ont vu leurs premières images pornographiques entre 8 et 13 ans.
  • On estime qu’à 14 ans, 61% des garçons et 45% des filles ont déjà regardé un film pornographique.

Partons donc du principe qu’on ne peut ni empêcher, ni retarder la confrontation des enfants aux questions de sexualité, et qu’il vaut mieux les guider dans cet apprentissage, plutôt que de les laisser livrés à eux-mêmes !

« Ces adolescent•es se retrouvent donc face à un contenu sexuel, parfois violent et sexiste selon le type de pornographie, sans avoir de clefs de lecture ou de réflexes de mise à distance critique.

De plus, ils et elles sont souvent seul•es également après le visionnage, tant il peut être difficile pour eux d’avouer aux adultes proches qu’ils/elles ont été confronté•es à ces images. »

— Extrait de À quand une véritable éducation sexuelle en France, notre synthèse du rapport du HCEfh publiée initialement le 15 juin 2016

Puisqu’on est d’accord sur les causes, accordons-nous sur les solutions ?

Pourquoi n’a-t-on toujours pas mis en place d’éducation sexuelle digne de ce nom en France, alors ?

Citons encore le rapport du HCEfh, qui analyse les réticences vives exprimées autour du sujet. C’est notamment « la frange conservatrice » de la société qui fait obstacle à la mise en place d’une véritable éducation sexuelle :

« Néanmoins, l’impulsion donnée fin 2012/début 2013 sur l’éducation à l’égalité est de courte durée, freinée par les mobilisations réactionnaires contre l’ouverture du mariage aux couples de même sexe dans un premier temps, puis contre la sensibilisation à l’égalité filles-garçons et l’éducation à la sexualité. […]

Il convient de noter que la méfiance exprimée par la frange conservatrice mobilisée contre l’éducation à l’égalité se concentre sur des questions liées à la sexualité, comme en attestent les principales rumeurs infondées qui ont précédé les journées de retrait de l’école […] »

C’est ainsi qu’en France, l’éducation sexuelle est encore généralement circonscrite aux fondamentaux de santé : la contraception et la lutte contre les M.S.T/I.S.T.

Le désir et le consentement sont survolés (voire ignorés) et beaucoup de questions que peuvent se poser les adolescent•es restent sans réponses.

Ce n’est pas une approche aussi réductrice que celle des États-Unis, où le débat « abstinence sinon rien » est encore très vif.

Néanmoins pour la France, lorsqu’on se pose des questions précises, entendre que faire l’amour « c’est naturel » peut sembler insuffisant voir carrément frustrant. Sur Internet, une autre réponse vous est proposée, à portée de clic : le porno.

Quand les sites pornos se mettent à faire de l’éducation sexuelle…

Là où la situation devient cocasse, c’est quand des sites pornos commencent à monter leurs plateformes d’éducation sexuelle.

C’est le cas depuis quelques semaines pour les géants Pornhub et Xhamster qui proposent leur propre contenu pour sensibiliser la jeunesse (ça se passe ici et ).

Cela peut sembler hypocrite, un peu comme si McDonald’s avait été à l’initiative de « Manger Bouger »… Le porno chercherait-il à s’offrir une nouvelle virginité ? (Pun intended, comme on dit.)

Notons cependant que je n’ai vu ni pénis ni vulve sur ces plateformes d’éducation sexuelle made in porn. Paradoxal, vraiment, de la part de sites pour adultes qui cherchent à démystifier l’éducation sexuelle !

La Norvège reste décidément à la pointe de l’éducation à la sexualité venue du futur.

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Proposer une véritable éducation sexuelle est primordial

En attendant que les pouvoirs publics français se saisissent sérieusement du sujet, de nombreuses initiatives privées sont à valoriser.

On peut parler par exemple de la chaîne YouTube de Laci Green ou bien des dessins de Cy. La rubrique sexe de madmoiZelle a elle aussi vocation à transmettre des messages pédagogiques, loin de toute injonction.

À lire aussi : Cy. sort de nouveaux Points Cul très pédagogiques en accès libre !

Il faut proposer une éducation sexuelle afin de mettre fin à la transgression que représente le cul. Il faut expliquer que le sexe n’est pas sale, ni honteux, et que le porno ne reflète pas la réalité.

Il faut expliquer le respect, le consentement et la différence entre fantasme et réalité. Interdire l’accès des mineurs aux films pour adultes, c’est s’obstiner à traiter inefficacement le symptôme, et non en résoudre la cause.

Message à nos confrères de Padreblog, qui arriveront sans doute mieux que nous à toucher ceux que le HCEfh identifie comme « la frange conservatrice » de la société : si on est d’accord sur l’état des lieux, l’identification du problème et ses causes, on doit pouvoir se mettre d’accord sur la solution, non ?

Alors, à quand une véritable éducation à la sexualité en France ?

Si l’on ne tombera pas d’accord sur ce que doit être la sexualité des adultes français•es, on peut au moins se rejoindre sur ce point : les jeunes adolescent•es méritent qu’on leur donne un cadre sain et des réponses à leurs questions.

— Écrit à 4 mains avec Clémence Bodoc

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Les Commentaires

21
Avatar de Black Phillip
20 mars 2017 à 15h03
Black Phillip
Je suis d'accord avec @Loulilo et je ne vois pas vraiment le rapport non plus entre le fait que des adolescents ou "pré adolescents" regardent de la pornographie très jeunes, et le problème du manque d'éducation sexuelle (qui est par ailleurs super urgent à régler c'est vrai).
En plus, L Rossignol se base sur le documentaire d'Ovidie pour avancer son propos et pas sur de vraies études, et c'est un peu gênant parce que du coup son propos relève plus de son opinion personnelle voire d'un jugement moral plutôt que de la réalité.
La réalité c'est qu'on ne connaît pas l'impact de la pornographie sur les jeunes / ados si il y en a un, ou en tout cas ce n'est pas avec le docu d'Ovidie (qui est super par ailleurs) , qu'on peut tirer des conclusions générales.
Son accusation me fait penser aux accusations habituelles envers les jeux vidéos qui seraient la source de tous les maux, alors que les études sur la question ont démontré que ce n'est pas le cas du tout, voire même que c'est plutôt positif de jouer à l'adolescence peu importe le registre du jeu.

Et de mon point de vue c'est un peu absurde de mettre toute la pornographie dans le même panier tellement il y a de tags différents sur les tubes pourtant mainstream, dont des vidéos pas du tout normatives ni héteronormatives etc. Et elle ne cite pas d'études sur les pratiques des adolescents sur ce genre de sites, on ne sait pas quel contenu ils consultent etc, donc je ne vois pas comment on pourrait en tirer des conclusions sans connaître ce genre de données.
Et quand bien même les personnes ne regarderaient que du "mainstream" hétéro avec des hommes tout puissants et des femmes soumises, à mon avis même les adolescents sont capables de faire la différence entre la pornographie, leurs fantasmes, et la réalité, tout comme tous les gens qui jouent à GTA ne se mettent pas à rouler sur le trottoir et à avoir des fantasmes de banditisme.
Si on commence déjà par questionner la culture du viol qui n'existe pas du tout que dans la pornographie.

Le problème c'est que comme pour la prostitution, là encore le gouvernement ou du moins L Rossignol et les personnes en charge des droits des femmes, prennent des décisions et analysent une situation avec leur jugement moral personnel et pas du tout en prenant connaissance de la réalité du terrain et des expériences réelles des personnes. Et du coup la mesure de pénalisation des clients des prostituées par exemple est en opposition totale avec tout ce que préconisent les premières concernées, toutes les études sur le sujet et ce qu'en disent les défenseurs des droits , et on se retrouve avec une mesure qui précarise encore plus les personnes qu'elle est censée protéger et les expose à encore plus de violences.

Je trouve que c'est quand même un problème de tenir un discours ou des propos tels quand on est ministre ou un équivalent, en n'allant pas se renseigner sur la realité pratique des experiences des personnes ou en les ignorant volontairement, dans ces conditions le jugement reste forcément au niveau d'une opinion ou d'une morale personnelle, et je trouve que quand on travaille en politique on n'est pas censé agir en fonction de ses opinions propres mais en fonction de la réalité pratique des événements, sinon il n'y a aucune justesse et aucune neutralité de la pratique politique.
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