Mardi 5 septembre, la tenniswoman Angélique Cauchy, ancienne numéro 2 française chez les juniors, a raconté devant une commission d’enquête les agressions sexuelles dont elle a été victime dès l’âge de 12 ans de la part de son ancien entraîneur Andrew Geddes, au club de Sarcelles.
En 2021, ce dernier a été condamné à dix-huit ans de prison pour viols et agressions sexuelles sur quatre jeunes filles âgées de 12 à 17 ans.
« Ça arrive souvent les relations entraîneur /entraînée »
En mai dernier, la joueuse de tennis, âgée à présent de 36 ans, se confiait une première fois sur son calvaire. « J’ai été violée près de 400 fois par mon entraîneur de tennis, pendant deux ans » expliquait-elle alors à FranceInfo.
Cette fois-ci, c’est à l’Assemblée Nationale qu’elle est revenue sur l’affaire. Profitant de l’ascendant qu’il avait sur elle, l’entraîneur lui faisait croire que ses refus n’avaient pas lieu d’être, comme le relaie Le Parisien : « ‘Mais quoi ? Tu sais, ça arrive souvent les relations entraîneur/entraînée. On passe tellement de temps ensemble, c’est normal’. Mais moi, je ne voulais pas du tout, il avait l’âge de ma mère ».
Et comme trop souvent dans ce type d’affaire, l’agresseur a un mode opératoire bien rôdé qu’il reproduit d’une victime à l’autre : « À chaque fois, il a amené ses victimes à La Baule, loin de chez elles, complètement déracinées, pour passer à des stades supérieurs. Ça a été les quinze pires jours de ma vie, il m’a violée trois fois par jour » poursuit Angélique Cauchy.
Omerta et complaisance à l’égard de l’agresseur
Comme on l’observe dans le milieu sportif et ailleurs, les rumeurs circulaient déjà à l’époque quant aux agissements d’Andrew Geddes.
Dans le milieu du tennis, ça se savait qu’il n’était pas correct avec les jeunes filles. Je ne parle pas de moi parce que moi ça ne s’est pas su. Mais pour les autres, il y en avait toujours qui disaient : oui, il est avec, il sort avec. Mais à 38 ans, on ne sort pas avec une jeune de 15 ans, encore moins quand on l’entraîne.
Angélique Cauchy, 5 septembre 2023 devant la commission d’enquête et relayée par Le Parisien.
Pire, l’agresseur aurait même été protégé, bénéficiant de l’impunité que lui offrait son statut d’entraîneur à succès : lorsqu’une femme a alerté le président du club de Sarcelles, celui-ci aurait simplement répondu « oui, mais il nous ramène des titres ».
Les Commentaires
Chaque jour, dans tous les milieux, des enfants sont victimes des adultes. C'est proprement insupportable. Quand on pense qu'il a fallu écrire des lois pour empêcher les adultes d'avoir des relations se*uelles avec des enfants, de se marier avec etc. Et que ça ne suffit pas ! Franchement ça me révulse.