Le Premier Ministre Édouard Philippe et la secrétaire d’État auprès du ministre de la Transition écologique et solidaire Brune Poirson ont présenté lundi 23 avril 2018 une feuille de route autour de l’anti-gaspillage.
L’objectif s’applique pour de nombreux domaines, dont les vêtements.
Les invendus vestimentaires seront-ils donnés à des associations ?
En effet, l’industrie textile est la deuxième industrie la plus polluante après celle du pétrole. Jusque-là, rien de neuf, me diras-tu.
Voilà qu’arrive la nouvelle mesure. À l’image de la loi de février 2016 anti-gaspillage disposant que tous invendus alimentaires provenant de surfaces de plus 400 mètres carrés doivent être donnés à des associations, les vêtements qui ne seront pas achetés ne pourront plus être détruits à partir de 2019.
Une proposition de loi voulue par Emmaüs, qui veut obliger les enseignes à donner leurs invendus à des associations. Novethic, d’où provient la nouvelle, a recueilli les propos de la directrice d’Emmaüs, Valérie Fayard.
« Pour l’instant, rien n’est vraiment précisé, c’est une feuille de route de présentation, mais c’est une bonne nouvelle.
L’échéance de 2019 va permettre au gouvernement de lancer un état des lieux de la situation, calculer le nombre de tonnages jetés, les procédés mis en place par les marques, les difficultés… »
Comment les objectifs de cette feuille de retour vont-ils être transposés dans la réalité ? Quelles associations bénéficieront des collectes, sur quels critères ? Il est encore trop tôt pour pouvoir répondre à ces questions. Affaire à suivre !
L’économie circulaire appliquée aux vêtements
Une des solutions pour prolonger la vie d’un vêtement est de l’intégrer dans
une économie circulaire et non plus linéaire, pour décrocher du « acheter/jeter ».
Julie de Sortez Tout Vert m’en parlait dans la vidéo sur la Slow Fashion. Tout le but est de donner une seconde vie (voire plus !) au vêtement plutôt que de le jeter.
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Ça peut être en le réparant, car le vêtement est lui aussi concerné par l’obsolescence programmée.
Il est possible aussi de l’upcycler (en le modifiant et en ajoutant ainsi une valeur supplémentaire et pourquoi pas un nouveau style).
Cela peut-être en le vendant ou en le donnant à une autre personne.
Enfin il est possible de le recycler, soit dans son utilisation (si tu transformes une serviette en cotons démaquillants par exemple), soit par la matière, en réutilisant sa fibre.
En ayant travaillé moi-même en magasin comme vendeuse, je me demandais souvent ce que devenaient les vêtements qui nous restaient sur les bras à la fin des soldes. Mais le milieu ne partage pas trop ce genre de détails.
Je trouve cette mesure vraiment intéressante et j’ai différents espoirs concernant le sujet. D’abord, j’aimerais que les vêtements en plastique soient exclusivement en plastique recyclé ou en fibre plastique recyclée.
J’aimerais qu’il y ait une revalorisation du vêtement de seconde main qui pour le moment n’est pas bien vu. (Repense au vêtement qui a été porté par toutes tes cousines avant de te parvenir, quelle tête tu faisais au moment de le recevoir ?).
Alors que les fripes sont de vraies machines à remonter le temps !
J’imaginerais très bien les marques proposer plein d’ateliers d’upcycling sur leur propres fringues, avec des influenceuses et des créatrices.
Et j’espère que quelle que soit les détails de la mesure, elle sera facilement mise en place et que les enseignes de mode joueront le jeu.
Que penses-tu de cette mesure ?
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Les Commentaires
Je pense que ça risque de résoudre un poil du problème (de façon optimiste je dirais 5%).
Si tu dis à quelqu'un au lieu de le jeter, vas l'amener au recyclage, ça énerve car c'est du temps que tu vas devoir passer à aller jusqu'au point de recyclage alors que la poubelle est à côté. Peut être que certaines boutiques réfléchiront donc un peu à la surconsommation d'habits (à mon avis pour H&M c'est un cas désespéré).
Je trouve l'initiative cool
J'ai pas mal de fringues mais j'essaye de moins acheter (et de façon plus rationnelle).
De plus en plus quand je fais un achat de fringues je me dit : mais est ce que j'en ai vraiment besoin ?
Si la réponse n'est pas un oui net et franc, je pars ça.