Article initialement publié le 22 juillet 2014
Je ne savais pas grand-chose d’Under the Skin avant de le regarder, mis à part le chouette mème né de la chute (volontaire) de Scarlett Johansson pendant le tournage. Et je dois vous dire que je n’en sais pas beaucoup plus après visionnage… Ça faisait longtemps que je ne m’étais pas sentie aussi paumée devant un film.
Je vous laisse vous faire une petite idée avec la bande-annonce, et on en reparle après :
AlloCiné nous propose un synopsis loin d’éclairer la chaumière de mon cerveau en surchauffe :
Une extraterrestre arrive sur Terre pour séduire des hommes avant de les faire disparaître.
Nous voilà bien avancé-e-s, pas vrai ?
Under The Skin : c‘est beau mais c’est confus
Il y a une chose qu’on ne peut pas enlever à Under the Skin : c’est foutrement beau. Chaque plan, long, soigneusement construit, est une oeuvre d’art à lui tout seul, une composition minutieuse qui nous raconte en permanence le sentiment d’étrangeté, de décalage qui caractérise tout le film.
Le personnage interprété par Scarlett Johansson est une alien
, fondamentalement étrangère à notre monde et à notre espèce ; si elle arrive parfois à simuler la normalité, on devine toujours sa perplexité froide face à ce qui l’entoure. Sans émotions, sans hâte ni fatigue, elle navigue dans notre quotidien sans y laisser de traces.
Quel est son but ? Pourquoi ravit-elle des hommes à notre monde ? Qui est cet homme en moto qui semble la traquer et la protéger à la fois ? D’où vient-elle, où va-t-elle, qui est-elle ?
Under the Skin ne s’attarde pas sur ces questions ; le film se regarde avec les yeux, se comprend (difficilement) avec les tripes, et il ne faut pas espérer une réponse en toutes lettres clignotant sur l’écran.
Under The Skin ou le cliché revisité de l’amante meurtrière
Comme les sirènes dans certaines mythologies, l’héroïne d’Under the Skin attire les hommes (généralement jeunes et assez solitaires) dans sa tanière pour les dépouiller de leur force vitale. Elle use de ses charmes et de ce corps qu’elle comprend pourtant mal afin d’éteindre leurs soupçons et de faire vibrer leur corde sensible, se dévêtant pas après pas pendant que derrière elle, l’homme qui la suit se noie inévitablement dans un drôle de sol aux allures de miroir liquide.
Mais si jamais ses actions ne trouvent une explication précise, il est clair que ces meurtres ne sont pas guidés par une émotion violente, une revanche ou une vengeance. L’alien semble n’avoir pour mission terrestre que cette récolte d’hommes, jour après jour, nuit après nuit, au point de s’en retrouver… aliénée.
Notons, car ça fait toujours plaisir, que si Scarlett Johansson se déshabille régulièrement et est souvent nue dans Under the Skin, ce n’est jamais sexualisé, sa nudité n’est pas érotisée. On sent principalement sa détresse mêlée de perplexité face à ce corps étranger. De la même façon, lorsque ses proies sombrent dans le miroir noir, leur nudité et leur sexe en érection sont plus innocents qu’érotiques.
Under the Skin, ça vaut le coup ?
Si vous aimez le cinéma expérimental, si vous aimez les beaux films qui vous laissent tirer votre propre interprétation tant ils n’expliquent rien, ou si vous avez aimé le roman de Michel Faber dont ce long-métrage est tiré, il est probable qu’Under the Skin vous emmène dans un voyage aussi beau que dérangeant. L’Écosse, théâtre de ces étranges actions, est quasiment un personnage à part entière et a rarement été aussi belle, aussi sauvage et aussi menaçante que devant la caméra de Jonathan Glazer.
Cependant, si vous avez du mal à vous concentrer sans dialogues ni avancée dans l’intrigue, si les répétitions de scènes vous ennuient et que vous n’acceptez d’entrer dans un labyrinthe qu’avec la garantie que quelque chose de concret vous attendra à la sortie, passez votre chemin : Under the Skin est une oeuvre complexe et assez hermétique, qui ne vous passionnera probablement pas !
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Les Commentaires
Pour le moment je suis assez perplexe, je ne sais pas si j'aime ou non, mais j'ai vraiment envie de voir la fin... j'ai l'imp
@MsORiginalDool : c'est marrant , j'ai direct pensé à Tree of life en voyant le début