Donnez-moi rendez-vous à 15h50. Il est probable que j’arrive vers 16h30.
Alors c’est sûr, une fois sur place, je ne suis pas forcément celle qui se plaint le plus. Mais remettons les choses dans leur contexte : les idées reçues sur les personnes régulièrement en retard sont nombreuses.
Je m’explique : souvent, quand je déboule vingt minutes après l’heure prévue, on me sort : « tu le fais vraiment exprès ! ».
SAUF QUE… oui et non.
« En r’tard, en r’tard, j’ai rendez-vous que’que part »
C’est vrai que d’une certaine manière, il m’est moi-même déjà arrivé de me demander : « trouverais-je une satisfaction inconsciente à faire allègrement poireauter le derch de mes partenaires ? ».
Mais Freud ne sera jamais là pour répondre à mes questions et le problème se limite simplement à mon manque crucial de ponctualité qui, comme pour la plupart des gens victimes de ce fléau, va de pair avec une maladresse innée. Ce qui est mon cas et le sera toujours.
Il suffit de voir l’état de ma vie mon appartement, on dirait la mauvaise ré-interprétation d’un Picasso grandeur nature exposé dans un T1 parisien. Sauf que c’est juste un très gros bordel.
Je passe mon temps à casser, perdre, mettre le foutoir dans des tas d’affaires que je range chaque mois et que je refais valdinguer le lendemain.
Si dans un monde parallèle j’étais Sisyphe, je ferais rouler une très grosse boule de vêtements en haut de la colline et non un rocher. Mais je m’égare. (Étrange…)
Stop aux idées reçues sur les gens à la bourre
Pour en revenir à nos aiguilles, je suis donc tout le temps en retard.
L’un des a priori les plus récurrents à propos des retardataires est qu’ils prennent un malin plaisir à se faire désirer.
Alors à moins d’être du genre un peu starlette sur les bords (ce type d’individus existe certes), c’est complètement faux.
Personnellement, je dirais même qu’à chaque nouveau retard, un sentiment de culpabilité et de mal-être se développe en moi.
Je ne suis jamais ravie de me dire que cela fait vingt minutes que la personne qui m’attend est en train de s’enraciner. (J’avoue, imaginer mes potes en arbres me fait marrer.)
Sauf que voilà, c’est INCONTRÔLABLE. Mon moi profond refuse que je me rende en temps et en heure quelque part.
Moi quand j’ai encore échoué
Des fois, je suis prête un bon moment à l’avance car j’ai peur de faire mijoter la personne qui a eu le courage de me proposer un rendez-vous.
Puis deux minutes avant le départ, c’est le drame : un truc malchanceux tombe ou (c’est là que j’entre en jeu) je décide subitement que je n’aime plus du tout les vêtements que je porte.
Parfois, j’en viens même à m’exaspérer. C’est le cas quand je réalise à mi-chemin que j’ai oublié ma carte de crédit à l’appart pour la dixième fois de la semaine ou lorsque je tord mon unique clé juste avant un date très important.
Ma nature tête en l’air a forcément à voir là-dedans, mais des fois je me dis que le karma peut vraiment se montrer intransigeant envers moi.
Relativiser son retard
Quand on suit un minimum l’actualité, soyons honnêtes, il y a des thématiques plus graves dans la vie.
Ce petit souci n’est finalement que d’ordre quotidien et touche de nombreuses personnes.
Selon le Wall Street Journal, certain•es scientifiques en ont même fait le centre de leurs recherches.
Ils et elles auraient démontré que les retards chroniques proviennent d’une réelle perception du temps qui diffère et pas seulement d’une question de fainéantise ou de choix.
Ce qui confirme qu’être celui qui arrive après n’est pas forcément plus plaisant qu’être celui qui se pointe avant :
Certes il y a mieux que de rester debout à glandouiller en attendant quelqu’un, mais dans la liste on n’a jamais retrouvé « courir et s’époumoner pour limiter les dégâts de son retard ».
Parce que oui, c’est aussi ça l’envers du décor. Selon son degré de chill, c’est beaucoup de stress et d’éparpillement.
Être à la bourre peut même devenir une partie intégrante de la personnalité. Des fois, j’aimerais une médaille pour réussir à arriver à destination sans trop de bavures.
Comment ça, ça fait dix minutes qu’on m’attend ?
Mes p’tits conseils persos destinés aux retardataires
C’est à celles et ceux qui sont en train de lire cet article au lieu de se préparer que je m’adresse.
Si vous vous retrouvez dans ce profil et que vous en souffrez (OUI, retardataires are suffering too), mon conseil est simplement d’accepter sa situation et de continuer à déployer des efforts pour s’améliorer.
Vous n’arriverez probablement jamais à l’heure, ou très rarement (–> des moments précieux.) Et ben SOIT.
Chacun•e sa tare, celle-ci est la vôtre, malheureusement elle fait iech vos proches mais s’ils vous connaissent ils finiront même par en rire avec vous.
Vos proches.
Cette partie de vous constitue un peu votre charme, au final… Calmez-vous,
j’ai dit un peu.
Cessez de vous en vouloir, ça n’arrangera rien et vous le savez puisque vous avez déjà essayé de devenir régulier•ère vingt fois et ce fut un échec dix-neuf fois.
Rendons quand même au lapin d’Alice ce qui appartient au lapin d’Alice (une montre ?), ce n’est pas parce qu’on vous accepte tel•le que vous êtes qu’il faut en profiter pour ne pas chercher à s’améliorer.
George Brassens disait : « La seule révolution possible, c’est d’essayer de s’améliorer soi-même, en espérant que les autres fassent la même démarche. Le monde ira mieux alors ».
Ma mère répète aussi : « TE REPOSE PAS SUR TES ACQUIS ».
La bise.
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