Six situations horribles quand on est toujours en retard

Je suis toujours en retard. Ça n’a pas toujours été le cas, et je sais pas vraiment comment ni quand ça a commencé. On dirait que cette habitude s’est installée en moi de façon sournoise, insidieuse.

Pourtant, être en retard m’a toujours angoissée vraiment très fort. Je me souviens, petite, avoir fait de nombreux cauchemars dans lesquels j’étais à la bourre d’au moins vingt minutes. Vingt minutes, c’est rien ! Mais c’était énorme pour l’enfant effrayée par l’illégalité que j’étais.

Je sais pas si c’est par lassitude de me mettre une pression folle que j’ai commencé à être souvent en retard, mais les faits sont là. Aujourd’hui, quoique je fasse, quelle que soit l’heure à laquelle je pars, j’arrive régulièrement à destination à la bourre… Généralement de deux ou trois minutes seulement, certes, mais tout de même ! Si ma ponctualité a changé, un truc reste immuable : le stress que les horaires me procurent.

Et je peux te dire que quand on cumule ces deux aspects de personnalité (être retardataire ET stressée d’être retardataire), il y a des situations qui deviennent absolument horribles.

Moi quand j’suis en retard pour l’apéro.

Les rendez-vous professionnels

Je suis peut-être toujours à la bourre pour plein de trucs, mais je déconne pas avec les rendez-vous professionnels. Je me mets tellement de pression sur les épaules que je pars une heure à l’avance et me retrouve à faire le tour du quartier pour que personne ne sache que j’arrive à ce point en avance (au cas où on se dirait « han lala cette boloss elle est en avance c’est so uncool laisse tomber je bosse pas avec une fille en avance j’suis sûre que c’est pour compenser un truc genre elle écoute du Balavoine »).

Au léger trac pré-rendez-vous pro, donc, j’ajoute donc sans vergogne le stress d’arriver en retard, puis le stress qu’on me sache vraiment en avance, puis le stress de me perdre et donc, d’arriver en retard quand je me balade dans le quartier pour que personne ne sache que je suis en avance.

J’suis pas une flèche quand je m’y mets.

L’angoisse du rendez-vous

Je crois que, quand je dois retrouver des potes, c’est le moment où je suis le plus facilement à la bourre. Pourtant, je suis toujours contente, pour sûr ! Je crois que, justement, je suis détendue que je me relâche trop, et me laisse aller à quelques actes relatifs à de la procrastination… Regarder un épisode de série alors que je suis pas lavée et que je dois partir dans une heure ? Allez. Profiter ensuite des dix minutes qu’il me reste avant d’être officiellement très en retard pour changer mes draps ? Banco. Répondre à un texto auquel je n’ai pourtant pas répondu depuis deux semaines ? Bien sûr. Me faire un masque désincrustant en glandant ? Pourquoi pas.

Résultat, je pars de chez moi bien plus tard que l’heure à laquelle j’avais rendez-vous. Et je me mets à courir comme si ma vie en dépendait et à angoisser comme une malade à l’idée que les autres pensent que je leur ai posé un lapin et les ai oubliés, décidant au final de ne plus me compter dans leurs amis.

Moi quand je pense que mes amis vont jamais me pardonner (la même expression faciale que quand je me demande si j’ai bien retiré mon tampon).

Arriver en retard et que l’autre soit en retard

EST-CE QUE C’EST MOI QUI SUIS EN RETARD ET LES AUTRES QUI SONT PARTIS OU MOI QUI SUIS EN RETARD MAIS EN AVANCE PAR RAPPORT AUX AUTRES ? COMBIEN DE TEMPS ENCORE EST-CE QUE JE DOIS ATTENDRE POUR ESTIMER QUE SOIT LES AUTRES SONT PARTIS SOIT ILS SONT PAS ENCORE LÀ ? POURQUOI PERSONNE NE RÉPOND JAMAIS AU TÉLÉPHONE QUAND IL LE FAUDRAIT ? EST-CE QUE JE PRÉFÈRE LE BLEU DE BRESSE OU LE FROMAGE DE CHÈVRE CENDRÉ J’SAIS JAMAIS RÉPONDRE À CETTE QUESTION ÇA N’A RIEN À VOIR C’EST VRAI MA VIE EST NULLE

Oui, je crie dans ma tête.

Prendre un train

T’as remarqué comme il arrive souvent que les trains partent en retard ? J’imagine que oui. C’est embarrassant, hein, ah ça pour sûr.

T’as remarqué, surtout, comme ça n’arrive jamais alors que toi-même t’es en retard et que, du coup, tu rates le seul train de la demi-journée te permettant de choper la bonne correspondance ? Grosse foire du lol, je m’en tords le bide de rire (non, c’est faux : en réalité, je suis amère telle l’endive).

Moi quand j’ai un train à 9h57 à la Gare du Nord et qu’à 9h51 je suis à 5 stations de métro de là (évidemment, je n’ai jamais acheté mon billet à l’avance car j’aime le challenge #PekinExpress).

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Les gens trop malins

Il y a des gens qui sont drôlement astucieux : quoiqu’il arrive, ils savent que leur pote retardataire arrivera minimum trente minutes après l’heure donnée, donc vont lui indiquer l’heure du début de la soirée moins trente minutes. C’est malin, dis ! Comme ça, les retardataires arrivent officiellement en retard, mais officieusement à l’heure. Formidable ! J’adore ! J’en prendrais dix.

Évidemment, moi, c’est quand on me donne un horaire antérieur de trente minutes à l’heure du début de soirée que j’ai, pile ce jour-là, décidé de me reprendre en main. J’arrive donc à la surprise générale à l’heure (enfin en avance) alors que les hôtes sont encore en slip, les mains pleines de rillettes pas encore étalées sur leurs tartines. Non seulement c’est là qu’on comprend qu’on saoule tout le monde à être toujours à la bourre (ils en arrivent à NOUS MENTIR !), on découvre en plus une nouvelle gêne : le regard surpris, un peu paniqué et embarrassé de la personne qui organise une soirée et voit un des invités débarquer à l’avance.

Acheter des cadeaux

Que ce soit à Noël ou pour un anniversaire, acheter des cadeaux au dernier moment, c’est la foire et la saucisse de l’angoisse. Un jour on est deux mois avant la date où tu dois l’offrir, tu es dans les temps, tu as encore totalement la possibilité de réfléchir à l’idée parfaite pour le cadeau parfait, et puis bim le lendemain, tu sais pas trop comment, on est à une heure du moment où tu vas devoir offrir le cadeau et t’as rien. RIEN !

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Là c’est panique à bord : plus t’essaies de réfléchir vite et bien, moins t’arrives à penser à quoique ce soit, et tous les magasins que tu fais ont une attente aux caisses estimée à 3h50. Je n’ai pas de solution à ça, autre que « dire que tu n’as pas reçu le cadeau et le commander en ligne un peu plus tard dans la semaine ». Parce qu’être en retard est une chose, mais être très en retard et débouler avec un cadeau nul à déféquer par les pores des ailes du nez, c’est encore pire.

Moi quand je réalise que je suis sur le point d’offrir une cravate qui fait pouet pouet quand on appuie dessus à ma pote.

La vie n’est pas simple et elle est drôlement stressante, pour les gens toujours en retard. Moi je me dis que, du coup, on devrait être pardonnés d’être toujours en retard. Vu qu’on angoisse tout le temps. C’est mon opinion, et elle m’arrange pas mal, je vais te dire.

Et toi, t’en penses quoi ?

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