Cet article a été rédigé dans le cadre d’un partenariat avec Wild Bunch. Conformément à notre Manifeste, on y a écrit ce qu’on voulait.
The Jane Doe Identity a été ma première expérience dans une salle du festival de Gérardmer (la critique de Celle qui a tous les dons est publiée, mais je l’ai vu après). Et ce que j’en retiens, du coup, c’est que les festivaliers sont carrément enthousiastes !
Durant le générique d’introduction à tous les films, une animation spéciale du festival défile avec notamment des têtes de monstres comme un loup-garou, que les membres du public imitent en poussant des hurlements bien forts. Une ambiance bon enfant, quoi !
The Jane Doe Identity, c’est l’histoire d’un croque-mort…
Dans The Jane Doe Identity d’André Øvredal, Austin (Emile Hirsch) est le troisième de sa lignée de croque-morts à bosser à la morgue/crématorium familial. Lorsqu’un nouveau corps arrive très soudainement, un soir, il décide de rester avec son père (Brian Cox) pour l’aider à l’autopsier.
La jeune femme d’une vingtaine d’années n’est pas identifiable, elle est donc désignée par l’appellation Jane Doe (une inconnue). C’est là que les bizarreries commencent…
Le fait que la morgue se situe en sous-sol de leur maison dans un décor rétro aide relativement à créer une atmosphère étouffante. Et ce n’est pas le seul élément, loin de là.
The Jane Doe Identity, l’intrusion de l’horreur dans le quotidien
L’invasion du domicile est un thème très fort qui attire autant qu’il fait peur. Car c’est l’intrusion dans tout ce qui est de plus privé. Du coup, ressentir cette peur au cinéma est une source de fascination pour les amateurs du genre.
Gérardmer est le festival du film fantastique, donc je m’attendais à un élément surnaturel tôt ou tard. Franchement je n’ai pas été déçue, et j’ai flippé comme pas permis.
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The Jane Doe Identity, entre fascination et dégoût
Pour tout vous dire, le début de The Jane Doe Identity a été très difficile pour moi. Il s’agit d’une autopsie, donc de l’ouverture d’un corps, de la découpe des os avec un sécateur, de l’écartement nécessaire de la cage thoracique pour en extraire des organes, et des plans rapprochés sur lesdits organes…
C’est très graphique, quoi.
Mon voisin de gauche lâchait des « c’est dégueulasse » toutes les dix secondes, ma voisine de droite émettait des bruits de dégoût pendant que j’étais en train de me mortifier sur place en fermant parfois les yeux.
Pourtant, André Øvredal insiste pour dire qu‘il ne cherchait pas à choquer avec ces images, non : c’est juste le déroulement classique et authentique d’une autopsie. Sa manière de filmer est hyper précise, et c’est dans une froideur toute nordique et scientifique que le corps se dévoile.
The Jane Doe Identity VS mon statut de flippette
S’il n’y avait que ça, je dirais que ça irait. Mais non, il y a aussi la frayeur. Quand les lumières du couloir commencent à clignoter, tu sais qu’il faut te préparer à sursauter. Et quand une silhouette… je vous laisse deviner la suite.
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Et puis arrive un moment où j’ai juste été fascinée par l’histoire, dont l’aspect repoussant m’est passé au-dessus. Oui, les Tilden mettent littéralement leurs mains dans le corps de quelqu’un, mais on fait avec.
La tension qui m’a presque fait sortir de la salle n’était vraiment pas due à la morgue, mais plus aux frayeurs liées au surnaturel. Bordel. Rigolez pas là-dessus !
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J’ai encore peur d’en faire des cauchemars. Alors si vous n’avez plus de nouvelles de moi, c’est que je suis morte de trouille en faisant un arrêt cardiaque cette nuit. Adieu.
Pour André Øvredal, tout se joue dans le suspense. Un bon film d’horreur doit amener le spectateur à anticiper ce qui arrive, sans pour autant que ce soit évident. Et c’est ce que Ian Goldberg et Richard Naing réussissent à accomplir avec leur scénario.
Si tout est millimétré au plan près, de la coupure de courant à la scène dans le brouillard, l’irrationnel est omniprésent. Et c’est d’autant plus dérangeant de laisser le spectateur imaginer…
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Que retenir de The Jane Doe Identity ?
Lorsque j’ai demandé au réalisateur une chose qu’il aimerait que le public retienne à la fin de la projection, il m’a simplement répondu : Jane Doe.
Un personnage à part entière même si elle ne parle jamais. Et personnellement, ça a marché chez moi car je n’oublierai jamais ce corps étendu, cette jeune femme mystérieuse et parfaite.
The Jane Doe Identity m’a rappelé un ouvrage pseudo-scientifique que j’avais lu il y a quelques années, intitulé Macchabées : La vie mystérieuse des cadavres. Je dis pseudo scientifique, car il contenait surtout des anecdotes sur les différentes causes de décès et les interprétations sur les macchabées.
Si ce livre (que je vous conseille grandement, il est très drôle !) avait été un bouquin d’horreur, son adaptation aurait probablement ressemblé à The Jane Doe Identity.
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